Fiche De Lecture « La Parole Manipulée » De Philippe Breton

Fiche de lecture

« La parole manipulée » de Philippe Breton

Présentation :

L'auteur, Philippe BRETON, est chercheur au Laboratoire CNRS de sociologie de la culture européenne à Strasbourg et enseigne à l'Université de Paris I - La Sorbonne. Il a écrit de précédents ouvrages dans lesquels il s'est notamment intéressé à l'informatique en tant que phénomène de société, dans le cadre d'une évolution historique liée à l'existence ou à la non-existence d'un nouveau mode de communication.

Le livre, La parole manipulée, a été publié en 1997 ; c'est un ouvrage récent qui soumet au lecteur des faits d'hier mais aussi des théories sur un ensemble d'observations d'actualités variées telles que l'intégrisme, internet, le pouvoir des sectes, la publicité ou encore la programmation neurolinguistique…

Ce livre est en fait la constatation que, quelles que soient les méthodes ou techniques manipulatrices utilisées et quels que soient leurs objectifs, les dites techniques ou méthodes ont quasiment toujours une influence sur les rapports sociaux et plus généralement sur les libertés défendues dans notre société.

Au-delà de ce point essentiel, cet ouvrage va sensibiliser le lecteur afin de lui permettre une prise de conscience des différentes techniques de manipulations sous leurs diverses formes et, par la suite, lui montrer comment les moyens manipulateurs utilisés dans nos sociétés sont tributaires de la parole et des interprétations subjectives que chacun peut en faire.

Chapitre 1 La permanence de la manipulation :

« L’usage innovant et systématique de la propagande par tous les protagonistes pendants la 1ère guerre mondiale sonne comme un signal d’alarme. » P.13

« Tout sauf un pouvoir de direction et de formation des consciences. Ne craignant pas l’oxymore, Lipovetsky ajoute qu’elle est un pouvoir sans conséquence. » P.14

« La propagande, terme désormais péjoratif, est devenue une catégorie pour historien. La désinformation se voit reconnaîte un statut d’arme de guerre, qui n’est utilisée qu’en cas d’urgence et à regret. » P.14

« Le pouvoir des médias, objet d’un renouveau de la critique, est souvent mis en avant pour témoigner que nous serions entrés dans une société de communication où les vieux procédés d’influence et d’intervention sur les consciences n’auraient plus cours » P.15

« Il y aurait deux société, l’une, la nôtre, composée d’hommes libres, mais soumis à aucune influence, et l’autre, celle des actes, où la manipulation des consciences règne en maître. » P.16

« La fin de la guerre froide aurait signifié la fin des idéologies. » P.17

« Ainsi le libéralisme, comme théorie et surtout comme idéologie, est-il présenté le plus souvent comme le point de vue maintenant réaliste sur le monde, comme un regard désidéologisé. » P.17

« Manipuler consiste bien à construire une image du réel qui a l’air d’être le réel. » P.18

« Notre époque a tendance à ne pas être regardantes sur les méthodes quand les valeurs sont jugés être bonnes. » P.19

« Or la première étape de toute manipulation consiste justement à faire croire à son interlocuteur qu’il est libre. » P.21

« On se gardera en tout cas de l’oxymore qui veut que la manipulation soit douce. » P.21

« La parole manipulée est une violence : d’abord envers celui sur lequel elle s’exerce, ensuite sur la parole elle-même en tant qu’elle constitue le pilier central de notre démocratie. » P.21

« Analyser la manipulation implique de compléter le terrain de la description par un point de vue plus normatif, qui nous permettrait de distinguer le convaincre légitime de celui qui ne le serait pas. La tâche est évidemment redoutable. » P.23

« Par manipulatoire, on entendra ici, de manière plus générale, une action violente et contraignante, qui prive de liberté ceux qui y sont soumis. » P.23

« Lionel Bellenger, dans un ouvrage consacré à la persuasion, fait référence, pour la condamner, à l’utopie du point de vue qui consisterait à soutenir que le persuadeur devrait pouvoir garantir le déclenchement d’un consentement libre et authentique chez le persuadé. » P.24

« La manupulation s’appuie sur une stratégie centrale, parfois unique : la réduction la plus complète possible de la liberté de l’auditoire de discuter ou de résister à ce que l’on propose. » P.24

« Dans l’acte de manipulation, le message, dans sa dimension cognitive ou sous sa forme affective, est conçu pour tromper, induire en erreur, faire croire ce qui n’est pas. » P.25

« L’extrême droite ne se contente pas de nous informer qu’elle est raciste et que ce serait bien - de son point de vue – que nous le soyons aussi. Il y manipulation parce qu’il y a fabrication d’un message qui, lui, relève d’une stratégie du mensonge. » P.25

« Nous sommes bien dans la dimension du convaincre, qui suppose, selon la jolie formule de Francis Goyet, qu’on ne prêche ni dans le désert ni à des convertis. On ne cherche pas, lorsque l’on manipule, à argumenter, c’est-à-dire à échanger une parole, mais à l’imposer. » P.26

« La manipulation consister à entrer par effraction dans l’esprit de quelqu’un pour y déposer une opinion ou provoquer un comportement sans que ce quelqu’un sache qu’il y a eu effraction. » P.26

« La violence physique qui fonde une interaction explicite, la violence psychologique ou cognitive qu’implique la manipulation doit toute son efficacité à sa dissimulation. » P.26

« La manipulation semble avoir comme caractéristique de traquer le silence dans l’interaction afin d’emprisonner l’autre dans une séquence continue où il n’a pas d’autre choix que de se rendre. » P.27

« La première suppose qu’il n’y ait plus, dans les sociétés contemporaines, de « causes » à défendre ; la deuxième lie, de façon exclusive, totalitarisme et manipulation ; la troisième suppose bien l’existence de procédés manipulatoires mais en atténue considérablement les effets. » P.27

Chapitre 2 L’importance de la parole :

« La parole est

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