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Le Facteur Humain, Christophe Dejours

Mémoire : Le Facteur Humain, Christophe Dejours. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Mars 2014  •  2 077 Mots (9 Pages)  •  2 049 Vues

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Dans son livre « Le Facteur Humain », Christophe Dejours, propose une critique épistémologique de l’ensemble des théories explicatives visant à étudier ce dit facteur. Sa démarche consiste en une relecture critique des sciences appliquées à travers une étude le la conduite humaine concrète et des contradictions théoriques.

Christophe Dejours est professeur titulaire de la chaire de psychologie du travail au C.N.A.M. En qualité de chercheur, il s’intéresse à la Psycho dynamique du travail alliant l’homme et le travail et les techniques qu’il emploie pour travailler. La première parution de l’ouvrage «le facteur humain» date de 1995, dans la collection «que sais-je ?» éditée aux Presses Universitaires de France. Celui qui va être présenté ici est basé sur la quatrième édition de cet ouvrage, mise à jour, parue en juillet 2005.

Problématique: Approche sur le facteur humain, théories et méthodologies en question

Il s’agit donc d’une analyse épistémologique relatant le rapport de dépendance entre les sciences de l’action et celles des connaissances (communément appelées sciences humaines), tout en partant du postulat que « La justification de l’action est fondée sur la référence argumentée aux connaissances établies par les sciences fondamentales.» Concernant le facteur humain, il y a deux approches scientifiques caractérisées par, respectivement, les sciences dites de l’ingénieur (actions) et les sciences dites du social ou humaines (connaissances). Ces deux approches hétérogènes utilisent des méthodologies variées et le plus souvent spécifiques. De plus, leurs investigations commencent avec des présupposés ou préjugés à partir desquels elles vont fonder leurs méthodologies et caractériser leurs orientations de recherches. Cette remise en question permet à l’auteur de développer son opuscule dans une «perspective critique» afin d’établir «le primat du terrain…, en l’occurrence, s’agissant du facteur humain, des conduites humaines concrètes.» De ce fait l’auteur montre que l’hétérogénéité des approches de recherches, configurées dans un cadre de présupposés, constitue «…la zone de vulnérabilité théorique de tout chercheur.»

Ainsi Christophe Dejours va, dans un premier temps, construire son argumentaire en énonçant et critiquant les présupposés théoriques qui naissent d’oppositions inhérentes aux primats de départ sur le concept du facteur humain, puis, dans un second temps, l’auteur revient sur les questions épistémologiques que soulèvent les approches des chercheurs et les méthodologies qu’ils utilisent au sein de leurs courants scientifiques. L’ouvrage se conclut sur les incidences de cette remise en question épistémologique sur les conceptions modélisées du facteur humain.

Démarches d’investigations sur le facteur humain : une approche « mécaniste » et une approche d’acteurs

La démarche d’investigation des sciences de l’ingénieur (actions) part du postulat des défaillances humaines issues d’erreurs inhérentes aux conceptions et prescriptions de travail et/ou aux Hommes. Dés lors, la défaillance est analysée comme une erreur qui nuit à la sécurité, dans le cadre de la production, et peut faire l’objet de contrôles, voire de sanctions. Cette analyse permet de décomposer le comportement des conduites adoptées par les Hommes et de les étudier pour pouvoir ainsi agir afin de rationaliser les conduites humaines, voire de les substituer aux machines (Taylorisme). La qualité est alors négligée au primat de la sécurité des hommes et des machines ainsi qu’à la quantité de biens produits.

En revanche, la démarche d’investigation des sciences sociales ou humaines (connaissances) trouve son origine dans la notion de ressources humaines. Ce terme désigne un collectif constitué d’acteurs ayant des ressources spécifiques et complémentaires et impliqués dans une action commune favorisant la qualité et la sécurité de la production à la quantité. Il est donc nécessaire qu’il y ait un facteur de motivation pour «mobiliser, développer et gérer les ressources humaines.» Cette motivation passe par la communication qui véhicule une ligne de conduite d’une identité collective et culturelle fondée sur des valeurs communes (Toyotisme). Il y a donc, d’un coté, une approche du facteur humain sous un aspect «mécaniste» en niant complètement le sujet humain doué de compétences, de connaissances et d’affects, et, d’un autre coté, une approche du facteur humain qui prend en compte le sujet en tant qu’acteur, capable de s’unir afin de mobiliser ses ressources autour de valeurs communes.

Résumé et points de discussions personnelles

Approche du facteur humain : théories fondées sur des présupposés, critiques épistémologiques des sciences

Orientations théoriques fondées sur des présupposés à valeurs normatives

Actuellement et suivant l’auteur, il se dégage deux orientations principales de recherches à propos du facteur humain et qui se soulèvent sous deux questions : «Quelles sont les origines et quels sont les moyens de contrôler les défaillances humaines en situation de travail ? » (Actions). « Comment mobiliser, développer et gérer les ressources humaines ?» (Connaissances). Suivant ces deux orientations, trois points peuvent être opposés. Ces derniers sont basés sur des présupposés issus de concepts scientifiques qui prennent des logiques différentes suivant l’une des deux orientations.

- Le premier point est l’objectif de l’action qui, dans le contexte des sciences de l’ingénieur, s’intéresse à la sécurité dans une logique de production, via la défaillance humaine, alors que la démarche des sciences sociales ou humaines s’intéresse à la qualité de la production via les ressources humaines. Ces deux objectifs sont basés sur le concept de la Technique, qui, dans le cadre de l’analyse de la défaillance humaine, introduit un présupposé technologique qui «renvoie à l’ordre machinal» fondé sur des constructions d’ensembles mécaniques telles que les machines automatisées, les outils et autres instruments nécessaires à la production et que les hommes font fonctionner.

En revanche, l’analyse en terme de ressources humaines présuppose que le concept de technique renvoie « …aux habiletés, aux savoir-faire, aux maniements des instruments et des outils…» Dans ce cadre la technique relève des sciences humaines et prend par conséquent en

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