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Extrait d'une histoire

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Par   •  28 Août 2013  •  Commentaire de texte  •  809 Mots (4 Pages)  •  678 Vues

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Elle

Un soir d’été mou et palpable. Allongé sur ma chilienne, j’avale goulûment les touffeurs de jasmin et de belles de nuit, tandis que ma chatte blanche, en ondoyant, se faufile entre mes jambes. Devant moi, d’insaisissables reflets moirés s’échappent en clapotant du refoulement de la piscine.

Sur mes genoux, Elle.

Une brise incertaine soulève sa jaquette et c’est nue que se dévoile à moi Karolina Kurkova.

Elle est tchèque, me dit-elle. Longue liane gracile, avec des yeux maldives et des cheveux de beauce, elle est devenue mannequin comme autrefois les beautés blondes se retrouvaient au harem. Elle se savait belle, bien sûr, on le lui avait tant dit. Elle savait se mouvoir aussi, et sans se préoccuper des regards alentours, on le lui avait appris. Elle était toute jeune encore pourtant, mais pour cela a-t-on vraiment besoin des ans ? Et d’ailleurs ce milieu de paillettes et de strass l’avait depuis toujours fascinée, ensorcelée, avant même qu’elle n’y entre.

Grande Alice au Pays des Merveilles, pareille à quelque déesse de la Vie sortie des rêves de Klimt ou de Boticceli, elle avait basculé dans ce monde inconnu pour elle, en tournoyant sous les projecteurs et les yeux d’acheteurs, de connaisseurs, de voyeurs, de VIP et de membres de la jet-set qui faisaient d’elle une vedette, une star, une VVIP. Mais ceux ou celles dont l’appréciation lui importait le plus, c’étaient ces eunuques affairés qui lui tournaient autour tout au long des journées avec pour seul souci le coup de dé heureux sur aiguille et sur chas qui fait d’une chrysalide un papillon d’émoi.

Un de ces êtres, flasque et mou, va et vient devant moi, lui dit de se lever, se baisser, marcher, s’asseoir, prendre des poses, s’habiller, se dévêtir, se coucher…Et Karolina se lève, se baisse, marche, s’assied, fait des moues et des mimiques, met des jupes, des sous-vêtements, des chapeaux, des blouses, des chandails…avant de se redévêtir, de se coucher, de s’agenouiller…Et tout cela pendant que crépitent les flashes des photographes de presse ou de la profession .

De nouveau elle est avec moi. Sa bouche mutine suce une paille verte plantée dans son smoothie dont la chantilly rehausse le vermillon de ses lèvres.

Son regard me fixe, me déconcerte, me trouble.

Mes yeux se brouillent. Et je la vois double.

Elle et sa jumelle? Pas possible. Une fille comme elle, oui bien sûr, c’est envisageable, mais pas deux. Un chef-d’oeuvre est toujours unique.

A moins que ce ne soit une création de l’un de ces eunuques qui l’ont prise en main…

D’un être simple et sain, aurait-il osé faire un clone ?

En tout cas, elles sont bien deux maintenant à me regarder avec un petit air narquois, une paille verte plantée dans une moue énigmatique à pomper à qui mieux mieux un fade sirop coloré aux saveurs incertaines.

Désemparé, je les laisse là, elle, ses eunuques, ses photographes……

Je veux savoir...

Savoir si c’est vrai tout ce qu’elle m’a

...

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