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Extrait d'un chapitre des essais: Des Coches de Montaigne

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Par   •  10 Octobre 2012  •  364 Mots (2 Pages)  •  2 425 Vues

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En côtoyant la mer à la quête de leurs mines, aucuns Espagnols prirent terre en une contrée fertile et plaisante, fort habitée : et firent à ce peuple leurs remontrances accoutumées : Qu'ils étaient gens paisibles, venant de lointains voyages, envoyés de la part du Roi de Castille, le plus grand Prince de la terre habitable, auquel le Pape, représentant Dieu en terre, avait donné la principauté de toutes les Indes. Que, s'ils voulaient lui être tributaires, ils seraient très bénignement traités : leur demandaient des vivres, pour leur nourriture, et de l'or pour le besoin de quelque médecine. Leur remontraient au demeurant, la créance d'un seul Dieu, et la vérité de notre religion, laquelle ils leur conseillaient d'accepter, y ajoutant quelques menaces.

La réponse fut telle : Que quant à être paisibles, ils n'en portaient pas la mine, s'ils l'étaient. Quant à leur Roi, puisqu'il demandait, il devait être indigent, et nécessiteux : et celui qui lui avait fait cette distribution, homme aimant dissension, d'aller donner à un tiers, chose qui n'était pas sienne, pour le mettre en débat contre les anciens possesseurs. Quant aux vivres, qu'ils leur en fourniraient : d'or, ils en avaient peu : que c'était chose qu'ils mettaient en nulle estime, d'autant qu'elle était inutile au service de leur vie, là où tout leur soin regardait seulement à la passer heureusement et plaisamment : pourtant ce qu'ils en pourraient trouver, sauf ce qui était employé au service de leurs dieux, qu'ils le prissent hardiment. Quant à un seul Dieu, le discours leur en avait plu : mais qu'ils ne voulaient changer leur religion, s'en étant si utilement servis si longtemps : et qu'ils n'avaient accoutumé prendre conseil que de leurs amis et connaissants. Quant aux menaces, c'était signe de faute de jugement, d'aller menaçant ceux desquels la nature, et les moyens étaient inconnus. Ainsi qu'ils se dépêchassent promptement de vider leur terre, car ils n'étaient pas accoutumés de prendre en bonne part les honnêtetés et remontrances des gens armés et étrangers ; autrement qu'on ferait d'eux, comme de ces autres, leur montrant les têtes d'aucuns hommes justiciés autour de leur ville. Voilà un exemple de la balbutie de cette enfance

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