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Explication de texte Durkheim, L'éducation morale

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Par   •  9 Mars 2020  •  Commentaire de texte  •  2 365 Mots (10 Pages)  •  3 517 Vues

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Guillaume                                                                                                                             06/10/2019

Bosteau                                                                                                                                             TS2

PHILOSOPHIE

Devoir maison type BAC n°1 : explication de texte n°1

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        Dans cet extrait de L’éducation morale, Durkheim nous propose ici une réflexion à propos de sa vision d’une morale guidée par la raison opposée à la sensibilité de l’Homme. Sa position consiste à défendre son idée comme quoi la morale est guidée par une raison unique, entachée par la sensibilité de l’Homme qui lui fait fait naître en lui ce sentiment d’obligation engendré par les contraintes de cette raison. Durkheim répond alors à la question suivante : Sur quels principes peut-on fonder la disparité entre la raison et la sensibilité humaine ? Pour ce faire, Durkheim s’y acte en deux temps. Il s’agit pour lui dans un premier moment d’évoquer et d’expliquer les liens entre la morale et la raison (l. 1-7), puis d’opposer la loi de raison et la faculté sensible en y ajoutant le principe de contraintes.   (l. 7-15).

        Il s’agit pour Durkheim de commencer par définir la moralité et tout ce qu’elle caractérise et réalise selon lui. La morale du latin mores qui signifie mœurs ou encore manière d’agir, est un ensemble de principes de jugement, de règles de conduite relatives au bien et au mal, de devoirs, de valeurs, parfois érigés en doctrine ou en maxime, qu'une société se donne et qui s'imposent autant à la conscience individuelle qu'à la conscience collective. Ces principes varient selon la culture, les croyances, les conditions de vie et les besoins de la société. Un acte ou un devoir peut être considéré comme immorale d’une société à une autre en fonction des fondements moraux sur lesquels reposent la société. Les termes "éthique" et "morale" ont des sens proches et sont souvent confondus, l’éthique du grec ethos signifie comportement ou mœurs, elle est plutôt considérée comme la science et l'étude de la morale. Ici l’objet de Durkheim est tout d’abord de montrer qu’un fait moral est un fait social. Pour cela, il s’ appuie sur l’idée que jamais on n’appelle moral un acte qui n’a pour seul objet l’intérêt d’un individu simple ou des autres individus. L’objectif de la moral ne peut avoir que pour finalité les intérêts d’un groupe formé par une multitudes d’individus, c’est-à-dire la société. Un individu du latin individuum qui signifie indivisible, est un terme correspondant à tout être qui forme une unité distincte de tout autre et qui ne peut être divisée sans être détruite.

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Cette idée que les intérêts de l’individu en lui-même ne sont relégués qu’au second plan pour laisser place à la cause des intérêts du groupe avant tout est une idée très proche du mouvement des socialistes en politique mais également des thèses de Durkheim sur la sociologie dont il en est l’un des pères fondateurs. La sociologie du latin socialis qui signifie pour la société, est l’étude des êtres humains dans leur milieu social, en tant que science de l’observation de la société et des phénomènes sociaux mais également en tant que branches des sciences sociales, elle a pour but de rechercher  des explications et des compréhensions typiquement sociales et non pas mentales afin d’en montrer la nature sociologique comme dans notre texte avec la morale et son rôle sur la société. Durkheim nous dépeint ensuite la «constitution native» (l. 2) de la raison. Les mêmes termes sont évoqués par l’auteur pour caractérisé la moralité et la raison, ce qui nous permet de déceler un lien entre ces deux concepts. La raison du latin ratio signifie calcul, en effet la raison est une faculté de l'esprit humain dont la mise en œuvre nous sert à fixer des critères de vérité et d'erreur, de discerner le bien et le mal. Cette faculté de calcul nous permet de calculer de façon objective les principes moraux nous permettant de faire le bien. Pour les utilitaristes comme Stuart Mill, la raison consiste à faire son propre bien en faisant le maximum de bien à autrui et le minimum de mal. C’est cette idée d’altruisme individuel au service de la société que l’on retrouve au début du texte.

        Durkheim précise bien que cette raison «est la même chez tous les hommes et également chez tous les êtres raisonnables» (l. 3-4), nous sommes en droit de nous demander quels êtres peut bien-t-il qualifier de raisonnables en plus de la race humaine ? Aujourd’hui encore et malgré notre avance technologique significative sur l’époque où Durkheim écrit son texte, nous ne sommes pas réellement capable de déterminer si des «êtres raisonnables» (l. 4) tels que des animaux autres que l’humain évidement, sont eux aussi capable de résoudre des problèmes par des décisions rationnelles, c’est-à-dire fondées sur un raisonnement logique. L’homme est défini comme un animal raisonnable, c’est-à-dire doué de raison, en effet chez l’homme la raison lui est innée, c’est le principe même du rationalisme dont Durkheim en était un partisan. Le rationalisme classique admet

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l’existence innée d’un certain nombre d’idées simples mais également de principes. À la ligne 4 un élément ressort du texte, Durkheim écrit «Il n’y a qu’une raison», cette phrase refait le lien avec une idée évoquée précédemment, en effet de part sa origine innée, la raison ne s’apprend pas pour l’homme, elle a quelque chose de naturel, la raison est tout et en tout. C’est justement parce que la raison est tout et en tout que les hommes ne sont «mus que par la raison», elle est inéluctable. La morale est guidée par la raison c’est pour cela qu’en obéissant à la raison singulière les hommes agissent moralement en pleine autonomie même si cela peut paraître contradictoire ça ne l’est pas, la morale étant apprenable au fil du temps et également un concept implanté dans la société dans laquelle fait partie l’individu. Cet individu pense pouvoir choisir sa morale mais il ne faut pas oublier qu’elle est guidée par cette raison innée, l’homme pense et agit en fonction de celle-ci c’est pour quoi il n’obéit donc uniquement qu’à sa «nature raisonnable» (l. 7), en écoutant sa raison d’être pour devenir une personne agissant dans un but moralement juste pour lui et la société dans laquelle il vit.

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