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Explication de texte, Charles Perrault, Les Fées

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Par   •  19 Avril 2018  •  Commentaire de texte  •  2 007 Mots (9 Pages)  •  12 541 Vues

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Explication de Texte

Les Fées, Charles Perrault

Introduction :

  • Les contes populaires accèdent à la littérature à la fin du 17ème. Ils étaient véhiculés dans les veillées paysannes et étaient souvent destiné aux adolescents et aux jeunes adultes qui peinaient à trouver leur place dans la société.
  • Charles Perrault utilise les contes populaires pour en faire des versions littéraires assez courtes.
  • En 1697 il publie Histoire ou Contes du Temps Passé, un recueil de 8contes, dont celui Les Fées, qu’il signe sous le nom de Pierre Darmancour âgé de 16ans et qu’il destiné à Mademoiselle d’Orléans.
  •  Ce conte est issu du conte type AT480 nommé « les fileuses près de la fontaine » ou « the kind and the unkind girl » (la gentille et la méchante fille).
  • Il a également un modèle littéraire dans le Pantamerone de Basile (les deux gâteaux) mais on ignore si Perrault en a eu connaissance.
  • Il a écrit ce conte dans une sorte de jeu littéraire avec sa nièce Mlle de L’Héritier (1695).
  • Les Fées raconte l’histoire d’une jeune fille, rejeté par sa mère et sa sœur, qui va rencontrer une fée à la fontaine. Cette fée va lui donner un don, celui de produire perles, diamants et fleurs à chaque parole. Sa sœur, envieuse du don de sa sœur, obtiendra celui de cracher des crapauds et des vipères.
  • LECTURE.

Problématique : En Quoi, à travers un aspect de conte, Perrault élabore-t-il une double lecture pour faire l’éloge de l’éloquence.

Annonce du plan :

  1. Mise en contexte du conte > « il était une fois » à « une infinité de diamants »
  2. L’aîné, contraire de la cadette > « Vraiment dit la mère » à « elle me le paiera »
  3. Eloge de l’éloquence et double lecture « et aussitôt elle courut pour la battre » à la fin « qu’on y pense le moins

  1. Mise en contexte du conte
  • Le texte commence par la formule du conte « il était une fois » qui place le récit dans un lieu et un temps indéterminé. C’est une clé orale du récit qui montre l’origine de la veillée paysanne du conte. C’est aussi une clé poétique = Perrault annonce une version naïve, proche de l’art populaire. Il prétend ainsi touché les lecteurs de tout rang. (ce que refuse Mlle de L’Héritier en faisant un conte très long).
  • Il place ensuite les personnages « une veuve qui avaient deux filles » : assez stéréotypé = on n’a aucun nom (hormis celui de l’aîné Fanchon qui arrivera plus tard dans le récit). Les deux filles sont distingué par leur âge « l’ainé » et « la cadette. On a une éthopée (=portrait moral) des deux filles qui sont déjà mise en opposition. La première est dépeinte avec sa mère, avec des vices poussé à l’extrême par l’adverbe d’intensité « si » répété deux fois. Tandis que la seconde est décrite seule et semble avoir les plus belles qualités qui soit « l’honnêteté » « la douceur » et la beauté.  
  • Perrault annonce l’injustice de la cadette par la mère : elle est exclue « la faisait manger à la cuisine » et a des tâches ménagères à accomplir « travailler sans cesse » et «  allât deux fois le jour puiser de l’eau à une grande demi lieue du logis » = insistance sur le nombre de fois et sur la distance à parcourir(1lieue : 4,800km > ½ : 2,4). Noter aussi l’obligation par le verbe « il fallait ». ressemblance avec Cendrillon.
  • Apitoiement du conteur sur la jeune fille « pauvre fille » = insiste sur l’injustice.
  • Vocabulaire populaire « oui da ma bonne mère » = tournure populaire qui atteste de l’attachement de Perrault pour le conte populaire,  retranscription ?  
  • Arrive l’élément de la rencontre à la fontaine. Temps toujours indéterminé « un jour ». La fontaine est un élément important dans le merveilleux. C’est le lieu de la rencontre entre le monde réel et le monde surnaturel. C’est le lieu où les fées se plaisent à attendre des jeunes gens pour les soumettre à leur épreuve. Il faut savoir qu’il n’y a qu’une fée chez Perrault, malgré un titre au pluriel. Dans la version populaire il y avait deux fées, dans celle de Mlle de L’Héritier également, mais Perrault choisit de n’en garder qu’une avec un caractère double, et laisse le pluriel pour signifier son attachement au conte populaire
  • La fée n’est pas immédiatement nommée comme telle : elle apparaît sous les traits d’ « une pauvre femme » ce qui crée un parallèle entre elle et la « pauvre fille ». Son appellation vient entre parenthèse après l’annonce du don qu’elle va donner à la jeune fille.  
  • Le don est la récompense de la jeune fille pour sa générosité d’âme. La fée insiste sur son caractère en utilisant un rythme ternaire et les adverbes d’intensité « si ».
  • La jeune fille va recevoir pour don de produire « une fleur et une pierre précieuse ». Il faut noter la douceur du don « il vous sortira de la bouche ». Ce don est associé à la parole « à chaque parole que vous direz. ». Lorsqu’elle rentre chez elle et qu’elle parle avec sa mère avec douceur marqué par l’excuse « pardon », malgré les mauvais traitements qu’elle subit, elle sort en effet « une infinité de diamants ». On a une forte symbolique des objets ici > les roses, les perles et les diamants représentent toutes les qualités de la jeune fille, mais est aussi un signe de richesse que la mère refuse de la part de sa cadette
  1. L’aîné contraire de la cadette
  • En effet la mère préfère sa première fille parce qu’elle lui ressemble. Elle la nomme par son nom : « Fanchon ». Elle veut donc l’envoyer à la fontaine pour qu’elle reçoive le même don.
  • On peut voir la première opposition se crée entre les deux sœurs : la cadette « pauvre fille » l’aîné : « la brutale », « en grondant », alors que la cadette acceptait son sort
  • Opposition avec la première scène = cadette rencontrait une pauvre dame, l’aîné « une dame magnifiquement vêtue ». + contrairement à sa sœur, elle refuse de lui donner à boire = montre son manque d’intelligence = ne s’est pas douté que ce pouvait être la même fée, que l’épreuve n’allait pas être la même. Elle montre ainsi qu’elle est intéressé par le don et qu’elle n’agit pas par bonté comme sa sœur.
  • Opposition dans le don : elle ne reçoit pas d’avoir des perles et des diamants qui lui sorte de la bouche, mais « un serpent ou un crapaud ». formulation identique = parallèle qui oppose les deux sœurs.
  • Cette opposition du don se signifie également par sa manière de s’exprimer. Contrairement à la cadette dont les paroles étaient douces, les siennes sont aussi « brutale » qu’elle l’est « eh bien ma mère », n’a rien de doux et reprend les paroles de la mère.
  • La mère accuse la sœur d’être la cause de ce mauvais don, alors que celle-ci est innocente. Malgré son don merveilleux elle est encore victime d’injustice
  1. Eloge de l’éloquence et double lecture
  • La mère est violente avec sa fille « battre », « chassé du logis ».
  • Apparition du Prince : pas désintéressé = voit sa beauté « la voyant si belle » et également son don « vit sortir de sa bouche... ». alors qu’elle lui raconte sa triste aventure, il se focalise sur les perles et les diamants. Il est dit qu’il « tombe amoureux » = sentiment non pas du au caractère de la jeune fille mais à son don de richesse. Il est véritablement intéresser, il réfléchit à son mariage qui lui apporterait grande richesse « considérant qu’un tel don ». Cependant, pour la jeune fille, Perrault insiste que la fin est tout de même heureuse = elle est emmené au palais et se marie devenant ainsi princesse, même si le prince ne semble pas l’aimer pour ses qualités.
  • Le conte termine sur la fin tragique de l’aîné : sa mère qui l’aimait tant la « chasse » et elle finit par mourir seule et rejeté de tous.
  • La première moralité montre la double lecture du conte : il oppose les « diamants et les pistoles », les signes de richesse, aux « douces paroles ». L’argent peut beaucoup sur les esprits = en effet le prince remarque ces richesses. Mais les bonnes paroles ont « plus de force » et « plus grand prix ». Elles sont plus importantes que toute richesse. Ainsi quand la fée a rencontré la cadette = son don était plus celui de dire de belles paroles que de donner des pierreries et l’aîné est punit pour ne dire que des grossièretés. La fée a ainsi donné un don d’éducation à la jeune fille. Le prince a été charmé par ses paroles et sa manière de s’exprimer qui lui permettent d’accéder à la cour royale.
  • La seconde morale montre l’ambiguïté du conte et sa double lecture. Elle insiste sur le fait que toute générosité désintéressé finit par être récompenser.
  • Les deux moralités présentes donc une double lecture du conte, qui fait à la fois l’éloge de la bonté et à la fois l’éloge de l’éloquence.
  • L’eau a donc une symbolique particulière : c’est la métaphore de l’écoulement de la parole. Les orateurs étaient qualifié de « flumen eloquentiae » et la source de l’éloquence « fontes eloquentiae ». La fontaine est ainsi la source de la bonne parole et l’eau magique fait le partage entre la vraie et la fausse parole, la vérité et le mensonge, la douceur et la violence

Conclusion : 

  • (le conte de Perrault suit le schéma populaire noté par Paul Delarue qui distingue 4 mouvements dans le conte (l’héroïne, la rencontre, le don, et l’épisode final). On a toute une dualité dans le conte :
  • les deux sœurs et leur caractère
  • la mère et l’aîné, la cadette et le père
  • les deux caractères de la fée
  • la mère et la fée qui donne l’éducation
  • A travers ce conte aux aspects populaires, Perrault donne à voir une signification plus profonde. S’il prétend destiner ses contes aux personnes de tous rangs sociaux, tous ne sont pas à même de voir la double lecture du conte.
  • Le conte est véritablement l’éloge de l’éloquence, qu’il fait signifier de manière implicite, contrairement à Mlle L’Héritier qui la revendique dès le titre de son conte « Les Enchantements de l’éloquence ».

Reprise : dimension populaire du conte bien vu > Fanchon : diminutif populaire pour Françoise. Imitation du conte populaire : imitation comme mal écrit, maladresse. Le plus écrit, le plus tissus d’enjeux mondain. Donne apparence de simplicité, de maladresse. Enjeu de ce texte : pas question que se pose les gens du peuple mais les gens de la cours : le pouvoir de la belle parole persuasive, charmante. Pour faire son chemin dns la société = il faut être capable de bien parler. Capacité de cette belle parole trahit la bonté du cœur. Deux lecture = qui sont associé = bonté qui transparait par sa parole. Ornement de l’éloquence = fleur de l’éloquence : métaphore du discours. Manifeste également  de la bonté de son cœur. Lecture morale et mondaine sont liées. L’honnêteté = l’idéal de comportement, de savoir vivre en vigueur à la cour ou dans les salons au 17ème = idéal de l’honnête homme. Homme être social = homme seul condamné à mort si pas code de comportement. Pour Perrault on ne peut pas vivre seul, peut vivre qu’en société et donc doit respecter un code. Ne trouve pas sa place = pas une bête : pas au fond du bois mais pas dans la civilisation = espace entre deux. Conte d’avertissement destiné aux mondains.

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