Explication De Texte: Tristan Et Iseut de Bédier

EXPLICATION DE TEXTE

Tristan et Iseut est un récit en vers écrits au 12e siècle. L’extrait que nous nous proposons d’analyser aux lignes 69 à 95, pages 71 et 72, est issu de la version de Joseph Bédier, médiéviste du 19e siècle.

Surpris et condamnés par le roi Marc, les amants sont séparés. Tristan est amené vers le bûcher pour y être brûlé. Il s’en échappe pour sauver Iseut des lépreux et fuir tous deux.

Le passage se découpe en 4 parties distinctes :

1) Intervention du narrateur et rôle de Dieu : « Or, écoutez… »à « …les amants torturés. », ainsi que « Mais sachez… » à …belle merci. »

2) Description de la chapelle. « Près de la route… » à « …habile d’un saint. »

3) Dialogue de Tristan et du garde. « Tristan dit… » à « …le lui permettre. »

4) Récit du miracle « Ils le laissèrent……Saut de Tristan. »

Dans la première partie, il est frappant de voir comme le narrateur apostrophe ses lecteurs. Il en appelle à leur attention en utilisant le mode impératif « écoutez » et annonce le parti pris de Dieu pour les gens qui soutiennent les amants Même mode pour annoncer l’action divine un peu plus loin « Mais sachez, seigneurs, que Dieu lui fit belle merci. » Cette notion de miséricorde est renforcée par le champ lexical de la souffrance et de la compassion . « pitié, pécheur, reçut en gré, larmes, pauvres gens, suppliaient, amants torturés. »

La deuxième partie est une description de la chapelle. Cette pause dans le récit, écrite à l’imparfait, décrit l’aspect élevé « faîte », « se dressait » »Haute » et difficile d’accès « ras d’une falaise » »escarpements aigus »de la chapelle. Ce passage indique clairement la difficulté du projet de Tristan et prépare le lecteur à l’intensité du dénouement.

La troisième partie est un dialogue qui nous est rendu de façon vivante car il est au présent. Tristan s’adresse aux gardes en les appelant « Seigneurs » Il montre ainsi le côté rusé de sa personne en les flattant et en demandant leur permission « permettez ». Ensuite, il va les convaincre en utilisant des formules habiles « vous savez bien, il faudra bien… » Il utilise également le prétexte de l « l’offense à Dieu » et du pardon.

La quatrième partie est le récit de la fuite de Tristan. Le lecteur est pris par l’action rendue vivante grâce à l’utilisation du présent, mais aussi par la succession de phrases courtes, ponctuées fréquemment, qui rendent l’impression de la course de Tristan « Il court…s’élance… » Notons l’emploi des points de suspension qui soulignent le suspens.La fin du récit se termine par un élément merveilleux de vent qui soulève Tristan et « le dépose ». Il s’agit ici d’une personnification. Cette notion de merveilleux est ici précisément mélangée à un aspect géographique réel puisque « les gens de Cornouailles appellent encore cette pierre le Saut de Tristan.

L’extrait proposé est un moment fort de l’œuvre car il condense le thème du religieux, du merveilleux, mais aussi du réalisme.

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