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Etude du poème Les colchiques d'Apollinaire

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Par   •  18 Octobre 2011  •  783 Mots (4 Pages)  •  2 356 Vues

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“Les colchiques “

Le pré est vénéneux mais joli en automne

Les vaches y paissant

Lentement s'empoisonnent

Le colchique couleur de cerne et de lilas

Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-là

Violâtres comme leur cerne et comme cet automne

Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne

Les enfants de l'école viennent avec fracas

Vêtus de hoquetons et jouant de l'harmonica

Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères

Filles de leurs filles et sont couleur de tes paupières

Qui battent comme les fleurs battent au vent dément

Le gardien du troupeau chante tout doucement

Tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent

Pour toujours ce grand pré mal fleuri par l'automne

Commentaire

Ce poème aligne trois strophes irrégulières formées successivement de sept vers, de cinq vers, de trois vers, des vers aux rimes suivies qui sont pour la plupart des alexandrins, certains étant cependant formés de deux hémistiches (vers 2 et 3), d’autres, légèrement plus longs (vers 6, 8, 9, 10, 11, 12, 14), pouvant avoir douze syllabes, au prix de quelques élisions audacieuses (par exemple : «Qui batt(ent) comme les fleurs battent au vent dément», mais que l'on peut également considérer comme irréguliers.

Encore que le sens de ce poème ne soit pas hermétique, on note çà et là quelques difficultés d'interprétation. Le premier vers ne manque pas d’être inquiétant par la juxtaposition de «vénéneux» et de «joli», la mention de la saison triste qu’est l’«automne». «Le pré est vénéneux» parce que, mêlés à l'herbe, il y a des colchiques, plantes vénéneuses (que, dans la réalité, les vaches évitent, mais le poète l'ignore ou feint de l'ignorer). Dans les vers 2 et 3 est dramatisé, par l’enjambement qui divise un alexandrin en deux hémistiches, le contraste entre la placidité des vaches et le danger qu’elles courent. Le colchique est «couleur de cerne et de lilas», couleur de paupières violâtres et fripées : ces fleurs se parent avec trop de coquetterie et leur fard est trop étudié ; elles cachent leur vraie nature. Un enjambement projette dans le vers 5 un court rejet après lequel le rétablissement de la ponctuation ferait bien saisir que le poète s’adresse à une personne qui, de toute évidence, est une femme, la femme aimée, Annie Playden qui, elle aussi, lui a caché sa vraie nature. Cependant, bel exemple d’effet que permet la suppression de la ponctuation, on peut comprendre aussi que «le colchique y fleurit tes yeux». Que les yeux de cette femme soient «violâtres» «comme leur cerne» élargit considérablement leur malignité qui est celle aussi de la triste saison qu’est

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