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Etude d'un Incipit d'une oeuvre de Flaubert

Commentaire de texte : Etude d'un Incipit d'une oeuvre de Flaubert. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Avril 2013  •  Commentaire de texte  •  1 232 Mots (5 Pages)  •  893 Vues

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La première étant qu'il ne s'agit pas d'un départ, mais d'un retour. Frédéric est allé voir son oncle au Havre parce qu'il veut aller faire ses études à Paris et souhaite l'héritage parce que la vie à Paris, ça coute cher. Bref, il aime Paris. Il l'aime tellement qu'il est dégouté de rentrer et 'se dédommage' en passant par la route la plus longue, c'est-à-dire celle qui passe par Paris. On assiste donc ici à la mise en place de la dialectique Paris/ Province du roman.

Je peux te noter quelques unes des remarques de mon commentaire. C'était une étude linéaire donc à toi de réorganiser tout ça pour en faire un joli commentaire composé (avec un extrait de cette taille, c'est plutôt compliqué).

La première phrase de cet incipit, la première expression, est déjà une mise en demeure de retrouver la chronologie du roman. Frédéric est né en 1821 (chapitre 2), et Deslauriers a 3 ans de plus que lui, il est né en 1818. On observe tout au long du roman un souci de la chronologie : chapitre 3 : « deux mois plus tard », chapitre 4 : « un matin du mois de décembre [1841] ». Flaubert insiste donc ici sur la nécessité de prendre en compte la dimension du temps pour lire son roman, puisqu’après tout, il a la prétention d’épouser une vie (cf. le sous-titre : « histoire d’un jeune homme »). Le thème de la description ici est « le bateau près de partir ». D’ailleurs, le personnage principal de cet incipit, ce n’est pas Frédéric, c’est le bateau, symbole de la modernité industrielle, objet contemporain par excellence, qui signifie l’essor de la bourgeoisie, le progrès technique, le développement des nouveaux moyens de communication. Or, la première partie de ce chapitre est tout entière déterminée par le mouvement du bateau : le mouvement du texte coïncide avec la progression du bateau. L’énergie qui fait avancer le texte est assimilée à celle qui fait se mouvoir le bateau. (Et paradoxalement, ce puissant monument ne fait que souligner la prédominance de l’ennui.)

Au début du 3ème paragraphe, le navire est partit. Il s’est donc écoulé un laps de temps durant ce 2ème paragraphe. Le mouvement de ce tableau, de cette scène est rendu par des verbes d’action : « des gens arrivaient », « on se heurtait », « les colis montaient entre les tambours », et pourtant, il s’agit bien d’une description passive. En effet, contrairement à une description habituelle, les verbes ici n’évoquent pas des actions successives mais simultanées, rendues par la ponctuation : ces points-virgules, qui juxtaposent des propositions courtes, créant un rythme rapide, vif et c’est leur convergence qui crée cet effet de tableau.

A partir d’un certain moment, la description tente de dépasser cette fragmentation, et l’on passe alors des impressions visuelles aux sensations auditives, par un mouvement va alors du pluriel au singulier : « le tapage », « le bruissement de la vapeur », « la cloche ». Il y a ici une tentative de trouver une cohésion, de livrer une version unifiée : « s’absorber dans le bruissement », « enveloppait tout », « tintait sans discontinuer ». Cela est renforcé par les panaches de fumée qui se propagent et englobent, enveloppent tout la scène.

Mais à ce moment-là, au moment où la description s’efforce d’imposer une unité à ce tableau, voilà qu’apparaît la cacophonie, avec, d’une part, le bruissement du bateau, et d’autre part le bruit de la cloche, et ce qui marque cette cacophonie, c’est le « tandis que » de la ligne 10.

En fait,

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