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En quoi peut-on parler d’irrévérence dans l’ensemble des textes de ce corpus ?

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Par   •  15 Novembre 2014  •  Commentaire d'oeuvre  •  689 Mots (3 Pages)  •  837 Vues

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En quoi peut-on parler d’irrévérence dans l’ensemble des textes de ce corpus ?

L’irrévérence désigne une attitude impertinente, insolente, irrespectueuse et peut correspondre à un désir d’émancipation, d’affranchissement. Une telle attitude semble caractériser les poèmes soumis à notre étude, tous extrait du recueil Les Cahiers de Douai, écrit par Arthur Rimbaud fin 1870. "Le Mal" s'attaque en effet aux pouvoirs politique et religieux. "Le Châtiment de Tartufe" est une offense à la religion. "A la musique" se moque de la bourgeoisie tandis que "Vénus Anadyomène" propose une réécriture iconoclaste du motif de la naissance de Vénus.

Ce désir de libération, Rimbaud l’exprime dans le poème : « A la musique » lorsqu'il se représente sous les traits d'un étudiant débraillé côtoyant les "voyous".  Sa position excentrée par rapport "à la place de la gare" signifie son excentricité, sa marginalité, sa rupture avec une société bourgeoise et une ville qu’il exècre. Son libertinage témoigne de ses désirs de liberté et d'émancipation.

Mais le corpus ne se contente pas de présenter un marginal « en fugue », il reflète également une irrévérence sociale, politique et religieuse nettement moins lyrique. Elle s’exprime, en effet, dans un registre satirique, voire polémique dans des textes comme « Le mal », « A la musique » et surtout "Le Châtiment de Tartufe", poèmes dans lesquels le jeune Rimbaud règle bien des comptes. Dans « Le mal », l’irrévérence transparaît notamment dans le contraste ménagé entre la situation des innocents morts à la guerre et celle du Roi, de Dieu et du clergé qui mènent une vie dorée. Ce contraste se trouve renchéri par un portrait charge du monarque  mais aussi des hommes d’Eglise. Rimbaud condamne leur indifférence, mais aussi leur avidité et leur sens du luxe en recourant au champ lexical de la richesse. Il souligne également ces contrastes cruels par certains effets de rimes comme « tas fumant »/ « saintement » ou encore « mitraille »/ « raille ». Dans « A la musique », c’est la bourgeoisie qu’il fustige en recourant à l’art de la caricature. Le « JE », souvent mis en relief à l’initiale du vers, « débraillé comme un étudiant » se tient alors en marge du « notaire » ou du « bourgeois à boutons clairs » dont les propos, les manies et les habitudes sont tournés en dérision. Dans ces deux textes les termes dépréciatifs comme « poussifs », « leurs bêtises jalouses » s’avèrent insolents tandis que certaines images comme celle du Dieu qui s’endort au milieu des « hosannah » est sacrilège. Cette insolence religieuse trouve son paroxysme dans "Le châtiment de Tartufe" qui propose la caricature poétique d'un dévot. Rimbaud recourt ici au double sens de certains termes argotiques comme "coeur" pour exprimer un anticléricalisme violent. Par une poésie masquée, il incarne le Méchant qui veut combattre l'hypocrisie religieuse. Il s'agit de percer sous la chaste robe noire et sous la main gantée, le secret d'une sexualité refoulée et perverse. L'évocation de la nudité ridicule du Tartufe opère comme une insulte à l'Eglise.

Toutefois, l’art de Rimbaud

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