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En quoi peut-on dire que cette tirade constitue une révolte absurde ?

Commentaire d'oeuvre : En quoi peut-on dire que cette tirade constitue une révolte absurde ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Mars 2014  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 010 Mots (5 Pages)  •  955 Vues

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Question : En quoi peut-on dire que cette tirade constitue une révolte absurde ?

Quelle image de la destinée humaine cette reprise du mythe antique nous donne-t-elle et dans quelle mesure en modifie-t-elle les données fondamentales ?

Présenter Giraudoux et l’œuvre brièvement

Dans cette scène, Argos est encerclé par les ennemis corinthiens.

Electre n’est plus en quête de vérité car elle l’a connait, elle veut savoir pourquoi sa mère détestait autant son père. Elle pousse Clytemnestre dans ses derniers retranchements afin de lui extorquer des aveux.

On note auparavant, une scène similaire dans laquelle, sur le mode parodique, Agathe révélait à son mari qu’elle le trompait avec Egisthe.

La fin de l’Acte II scène 8 témoigne d’un revirement psychologique. Alors que Clytemnestre jusqu'à maintenant était sur la défensive et « plaidait » non coupable, refusait d’avouer, tout à coup, quasiment par défi, avoue avec jubilation le meurtre. Et cette jubilation nous intervient : Clytemnestre est-elle aussi noire, aussi coupable qu’Electre semble affirmer ?

I- Déclaration de haine qui est un aveu

La construction de la scène suit un ordre plus viscéral c’est-à-dire ce que Clytemnestre a au fond d’elle plutôt qu’un ordre logique. On comprends alors qu’une haine quotidienne s’installe.

1) Un mariage raté :

- Elle perçoit son mariage comme très violent et contre nature : "du jour où il est venu m’arracher à ma maison" Le terme "arracher" insert une notion de violence et surtout, un non consentement d’un des deux partis. A l’époque grecque, les mariages n’étaient pas réalisés par consentement mutuel, mais par décision (de la famille, par intérêt...). Clytemnestre détourne donc une coutume, une tradition, en un acte violent et presque inhumain

- Elle considère ensuite que le mariage est vain : "Inutile, l’eau du bain, sous laquelle je plongeais sa tête, inutile la nuit de faux amour, où je la tirais et l’emmêlais, inutile cet orage de Delphes...." L’anaphore du mot "inutile" confirme bien un mariage qui, pour elle, n’est sans aucun fondement.

2) Une aversion du physique

- Elle déteste deux détails physiques de son mari :

la barbe

le petit doigt

- On peut constater que ces deux parties du corps sont dérisoires pour une haine farouche. De plus, elle nous raconte : "et quand dans l’aube il livra à la mort ta soeur Iphigénie, horreur, je voyais aux deux mains le petit doigt se détacher sur le soleil" Sa fille vient d’être sacrifiée pour que la déesse du vent accepte de souffler, et ainsi permettre à la flotte d’Agamemnon de partir, or Clytemnestre ne dit pas "horreur" parce qu’elle a perdu sa fille, mais parce qu’elle remarque les petits doigts de son mari !

- Elle réduit son mari à ces deux détails dans la presque totalité de la tirade, ce qui est une métonymie dépréciative. La barbe et le petit doigt semblent être les uniques caractéristiques du Roi des rois

- Elle n’aimait pas les relations sexuelles avec son mari : "la nuit de faux amour..." "j’ai fait immoler le bélier le plus bouclé" Le bélier est le symbole de la sexualité (par exemple, il n’y en a qu’un pour tout un troupeau). De plus, cet animal a des cornes, et d’après l’expression populaire, lorsque l’on dit que quelqu’un a des cornes, ça veut dire qu’il est trompé. Elle avoue

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