En quoi ces textes montrent-ils des femmes pleines de rêves confrontées à la dure réalité de la vie ?

Ce corpus rassemble quatre textes qui sont extraits des quatre ouvrages suivants : Indiana de Georges Sand, Madame Bovary de Gustave Flaubert, Les Misérables de Victor Hugo et Une Vie de Guy de Maupassant. Tous écrits au XIXème siècle, ces écrits parlent tous de femmes et de leurs espoirs déchus, de leurs rêves confrontés à la réalité.

En quoi ces textes montrent-ils des femmes pleines de rêves confrontées à la dure réalité de la vie ?

Nous verrons donc ici … (plan)

En premier lieu, il est important de constater que dans chaque cas, l'héroïne a un rêve précis. Ainsi, la protagoniste d'Indiana a le rêve d'être aimée passionnément par un « libérateur » et d'aimer en retour : « un jour viendra où tout sera changé dans ma vie » (l 21/22), « un jour où l'on m'aimera » (l 22), et « gardons notre amour […] à qui me délivrera » (l.24). Emma, dans Madame Bovary, s'imagine et rêve de vivre une amourette idyllique avec son amant Rodolphe « quelque chose de merveilleux où tout serait passion » (l. 17), « ce type d'amoureuse qu'elle avait tant envié » (L. 25)... Dans Les Misérables, Fantine, elle, rêve d'aller à Paris pour éviter les tracas qu'elle subit au quotidien et pour ne plus être moquée et pointée du doigt : « comme elle eût souhaité venir à Paris ! » (l. 9), « à paris, […] personne ne vous connaît » (l. 8). Enfin, Jeanne rêve d'une histoire d'amour digne de ses lectures sentimentales dans Une Vie : « chère attente détruite » (l. 17), « elle ne pouvait le croire, se sentant indignée » (l. 25), « elle resta longtemps ainsi, désolée,... » (l.20). Ces extraits montrent que Jeanne attendait plus d'amour venant de son mari, qui s'est montré brutal, comme dans ses « lectures sentimentales ».

De plus, nous pouvons remarquer que les rêves de chaque héroïne du corpus sont loin de la réalité et que la confrontation avec cette dernière est souvent brutale. En effet, Indiana a été mariée de force à un homme qu'elle n'aimait pas après avoir subi les violences de son père, et son « libérateur » ne vient décidément pas : « ce libérateur, ce messie n'était pas venu » (l. 25), « Indiana l'attendait encore » (l. 25). Le rêve d'Emma, dans Madame Bovary, s'avère également déchu : on comprend qu'elle est obligée de se cacher dans une hutte inconfortable dans la forêt pour ne pas être vue en compagnie de Rodolphe : « c'était dans la forêt, comme la veille » (l. 33-34), « hutte de sabotiers » (l.34), « il fallait se tenir courbé » (l. 35) et « lit de feuilles sèches » (l.36). Fantine, dans Les Misérables, est également loin d'accomplir son rêve et elle ne peut pas aller à Paris et doit subir les moqueries des gens : « on la montrait du doigt » (l. 4), « honte » (l.13)... Jeanne, quand à elle, se rend vite compte que son mari est loin d'être l'homme parfait comme dans ses romans d'amour, contrairement à ce qu'elle voulait : « il dormait ! » (l. 24), « elle [le] repoussa avec épouvante » (l. 12)... Dans chaque cas, l'héroïne est seule, ce qui accentue le brute retour à la réalité.

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