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En quoi "Hernani" est-il le symbole d'un renouvellement théâtral au XIXe siècle ?

Dissertation : En quoi "Hernani" est-il le symbole d'un renouvellement théâtral au XIXe siècle ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Juillet 2020  •  Dissertation  •  1 110 Mots (5 Pages)  •  579 Vues

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Hernani, drame romantique en cinq actes écrit par Victor Hugo a suscité de nombreuses controverses. Après une censure de Marion Delorme, Brifaut qualifie la pièce de 'tissu d’extravagance'. En quoi Hernani est-il le symbole d'un renouvellement du genre théâtral au XIXe siècle ? Nous étudierons d'abord l'aspect peu commun pour l'époque de l'intrigue, puis nous verrons que cette pièce bouleverse les conventions, par sa forme et par les idées nouvelles qu'elle véhicule.

Il est d'abord important de remarquer que l'intrigue est toute différente de celles dont on avait l'habitude en assistant à des pièces tantôt comiques tantôt tragiques. Dans ce drame romantique, Hugo brise cette séparation que l'on faisait entre ces deux genres théâtraux, et permet ainsi un mélange des registres très intéressant. Hernani est une pièce durant laquelle on peut à la fois rire et pleurer. On pense notamment à la figure de Don Carlos, personnage très comique dès le début de la pièce. En s'adressant à Doña Josefa, il lui dit par exemple « Serait-ce l'écurie où tu mets d'aventure / Le manche du balai qui te sert de monture ? » en la qualifiant très subtilement de sorcière qui rangerait son balai, sa monture, dans l'armoire dans laquelle il se cachera ensuite. Mais il reste tout de même un personnage qui peut pourtant faire preuve de sérieux. On pense surtout à l'entièreté de l'acte IV, dans lequel il prend conscience de l'importance du rôle d'empereur, et se résout à l'exercer le mieux du monde, en renonçant à ses conquêtes amoureuses ainsi qu'à toutes les frivolités dont il a pu faire preuve auparavant. On peut aussi dire que les personnages en eux-mêmes restent très ambivalents. Le dialogue entre Doña Sol et Hernani dans l'acte I, scène 2 reste l'exemple le plus frappant. Alors que Doña Sol lui demande de retirer son manteau car il est mouillé, chose trop 'banale' pour normalement apparaître dans une pièce de théâtre 'digne de ce nom' à cette époque, Hernani parle de choses tout à fait hors-sujets et particulièrement abstraites, absolument incompatibles avec les propos de Doña Sol. Hugo joue ici sur l'opposition concret / abstrait pour faire rire, et pour casser cette idée de 'noblesse' au théâtre, en parlant de choses très triviales. Par la suite Hernani tiendra plus tard dans la pièce des propos très vagues et confus comme « Je suis une force qui va ». Qui va où ? Pourquoi ? Comment ?

Ensuite, il faut rappeler que Brifaut a reproché à la pièce de Hugo d'être 'tirée par les cheveux' et tout à fait incongrue. On parle par exemple de Don Carlos, roi d'Espagne, qui devrait être un modèle de bienséance, de galanterie, de courtoisie etc. qui se comporte comme un vulgaire voleur ainsi qu'un coureur de jupons. A l'inverse, Hernani paraît être le moins débauché. Même s'il est un voleur, il se trouve qu'il est en fait noble, appartenant à un haut rang, ce qui est tout à fait inconcevable pour le monde de la critique de l'époque. De plus, la nièce de Ruy Gomez paraît être absolument débauchée, dévergondée, désobéissante à la figure paternelle incarnée par son oncle, qui lui aussi est un personnage très critiqué, car mi bourbon de comédie, mi figure tragique à la fin de la pièce qui est tout à fait immoral, puisqu'il souhaite épouser sa propre nièce. Et enfin on peut parler de la fin qui semble être absolument injustifiée. Pourquoi Hernani ne se sauve-t-il pas la vie tant qu'il le peut ? Pourquoi se suicide-t-il alors qu'il

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