Lecture analytique de la pièce de théâtre En Attendant Godot de Beckett
Fiche de lecture : Lecture analytique de la pièce de théâtre En Attendant Godot de Beckett. Recherche parmi 297 000+ dissertationsPar missys • 25 Avril 2015 • Fiche de lecture • 471 Mots (2 Pages) • 862 Vues
SEQUENCE 2 BECKETT, En attendant Godot – Lecture analytique n°1 La scène d’ « exposition » (du début à « Estragon agite son pied, en faisant jouer les orteils afin que l’air y circule mieux », pp. 9-12) Eléments d’introduction et de conclusion : cf. cours I.UN DEBUT DE PIECE QUI TRANSGRESSE LES REGLES TRADITIONNELLES DE L’EXPOSITION THEATRALE Traditionnellement, une scène d’exposition a une fonction informative : elle fournit au spectateur les éléments nécessaires à la compréhension de la situation initiale : lieu, époque, personnages, données de l’intrigue. Ici, cette fonction est extrêmement réduite : seules qqs indications très partielles et ambiguës lui sont données. 1) Des indications spatio-temporelles imprécises : la didascalie initiale indique le lieu et le moment de l’ « histoire » tout en conservant un caractère d’indétermination. Le lieu : « route de campagne avec arbre » Un lieu d’errance désert, un no man’s land Un espace abstrait (cf. l’absence d’article) qui s’apparente à un repère mathématique : il est délimité par 2 axes géométriques : une ligne horizontale (la route), une ligne verticale (l’arbre). Donc un espace conceptuel qui ne favorise pas l’illusion du réel. Cette indication fait penser à un titre de tableau allégorique, la route symbolisant traditionnellement le destin de l’homme. Le lecteur comprend d’emblée qu’il s’agit d’un lieu symbolique. Le temps : « soir ». L’absence d’article montre qu’il ne s’agit pas d’un soir en particulier mais d’un soir parmi d’autres, pareil à ceux qui l’ont précédé et à ceux qui suivent. Impression que la pièce se déroule dans un temps qui lui est propre, hors du temps humain. Impression que la pièce ne commence pas ici mais qu’elle recommence. Au total, un espace-temps flou, abstrait, symbolique 2) Mêmes imprécisions concernant les personnages, dont on n’apprend que très peu de choses. Si le lecteur, de fait, est informé du nom des deux personnages, le spectateur, lui, ne connaît, dans ce passage, que le nom de l’un des deux, Vladimir, qui parle de lui-même en s’apostrophant. (Le nom d’Estragon n’apparaît qu’après ce passage à travers son diminutif, Gogo) Les personnages eux-mêmes ne sont pas tout à fait sûrs de leur identité : la réplique d’Estragon « Tu crois ?» donne l’impression qu’il doute de sa propre identité et du fait qu’on puisse le reconnaître. Les costumes ne permettent pas d’individualiser les 2 personnages : dans les différentes représentations de la pièce, ils portent les mêmes vêtements défraîchis et le même chapeau melon (seule indication donnée par Beckett) Leur âge : ils sont relativement âgés, mais rien de précis. Ils se connaissent depuis longtemps : Vladimir évoque avec nostalgie un passé heureux : « On portait beau alors ». Une date, symbolique, est mentionnée : 1900, càd la « Belle époque
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