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En Quoi Les Mains Libres (recueil de de Man Ray et d'Eluard) Est-Il Un Recueil Surréaliste ?

Dissertation : En Quoi Les Mains Libres (recueil de de Man Ray et d'Eluard) Est-Il Un Recueil Surréaliste ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Avril 2014  •  1 202 Mots (5 Pages)  •  1 675 Vues

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Qu'est-ce qui fait du recueilLes mains libres de Man Ray et d'Eluard une œuvre surréaliste? Le surréalisme naît comme mouvement l’année 1924, celle de la publication par André Breton duManifeste du surréalismeDans le premier groupe surréaliste on trouve avec. d’autres Paul Eluard et Man Ray, tous deux issus, comme André Breton, de la mouvance Dada. Eluard a plusieurs fois collaboré par l’écriture à des œuvres à quatre mains, réunissant en un même recueil œuvres plastiques (dessins ou photos) et poèmes. En 1937 il publie avec Man Ray, le recueilMains libres. Man Ray a d’abord dessiné et envoyé ses dessins pourvus d’un titre à Eluard qui, lui, a écrit des textes poèmes en vis-à-vis descrayonsde Man Ray. La rencontre de ces deux artistes dans une œuvre où image et texte se côtoient sans chercher à se correspondre est-elle celle d’un hasard créateur ? L’œuvre collaborative ainsi créée est-elle significative du surréalisme ? Le recueilLes mains libresassocie librement dessin et texte sans que l’un illustre l’autre ou que l’autre commente ou explique l’un, cette association libre est bien l’un des principes créateurs du surréalisme. Le collage, l’automatisme de l’écriture et du dessin, la rencontre d’objets les plus hétéroclites évoquent à n’en point douter les concepts majeurs du mouvement surréaliste auquel adhèrent encore en 1937 Paul Eluard aussi bien que Man Ray. 1) L’association libre comme principe de composition. Comme illustration de ce que doit être l’association libre, Breton donne, dansLe manifeste du surréalisme, l’exemple de ces lignes duMaldoror […] comme la beau de Lautréamont : « rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie ! ». C’est ce principe même de composition par association libre qui préside à la composition du recueil d’Eluard et Man Ray. Man Ray déclare dans une émission télévisée consacrée à Paul Eluard avoir produit les dessins du recueil en laissant courir sa main librement sur la page blanche, comme en témoigne le dessin au titre éponyme : « Les mains libres ». Il dit avoir envoyé à Eluard l’ensemble des dessins munis d’un titre, lui-même trouvé par association d’idées. Eluard a produit des textes qui ne sont ni un commentaire ni une explication des dessins, ajoutant à la rencontre fortuite du dessin avec un titre, celle du texte poème avec un dessin. Suivant ce principe de composition le dessin ne peut avoir voulu illustrer le texte du poème, et le poème ne peut être un commentaire, une explication, un développement du dessin. Nous sommes bien dans le hasard objectif d’une rencontre comme le surréalisme pense que la création doit naître. De la rencontre fortuite du dessin et du poème appert un sens supérieur, non voulu, non intentionnel, dénotant une réalité des mots et des choses plus réelle et plus profonde que celle de notre perception ordonnée et rationnelle du monde. Comme le rêve associe les formes les plus hétéroclites dans une relation apparemment illogique et absurde pour produire un sens caché que la conscience claire refuse de reconnaître, de même le texte s’associe au dessin, et de l’impertinence de cette relation jusqu’à un point suprême naît un sens supérieur que chaque lecteur spectateur produit, collaborant lui-même à la création, recréation de l’œuvre. Dans le poème-dessin "la toile blanche", les objets apparaissent sans cohérence, sans ordre: un entonnoir à moitié renversé, un gant, une forme de torchon dont la présentation évoque l'anamorphose d'un visage, une page griffonnée d'un trait rétrécissant qui semble sortir d'une enveloppe ouverte, ceci pour le dessin, une suite de mots en asyndète: "La faim le froid la solitude", la méfiance que ses mots personnifiés éprouveraient "des asiles" et en asyndète, la méfiance se redouble de celle "Du blé fiévreux des morts". L'incohérence est frappante

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