En Quoi Le Roman Indiana de Sand Sert-il La Cause Des Femmes ?

Le roman Indiana de George Sand, paru en 1832, a une dimension autobiographique.

Le mariage d’Amandine Dupin (vrai nom de George Sand) est malheureux car les époux n’ont rien en commun. Elle aura des liaisons adultérines et le mariage finira par une séparation judiciaire.

La problématique proposée est de réfléchir en quoi le roman Indiana sert la cause des femmes.

Au XIXème siècle, la femme vit sous la domination de son père puis de son mari, elle ne dispose pas de ses biens, elle n’a pas de liberté individuelle. Les lois sont faites par les hommes, pour les hommes.

Les femmes mariées au XIXème siècle n’avaient aucune liberté, aucun droit contrairement aux hommes. Elles leur devaient obéissance et soumission.

En revanche, certaines femmes comme Indiana ont eu le courage de choisir leur vie, une autre destinée que celle définie par la société.

Le livre Indiana défend la cause des femmes, principal sujet du livre, car George Sand décrit dans ce roman les conditions de vie d’une jeune femme mariée à un vieillard contre son gré par un père qui ne l’aimait pas. Elle y dénonce les violences faites aux femmes à l’époque. Son père bizarre et violent l’a négligée. Son mari jaloux, rude et autoritaire ne la rend pas heureuse, il la séquestre « j’ai été enfermée dans ma chambre. » (chap XX, p216), la bat : « il la saisit par les cheveux, la renversa, et la frappa au front du talon de sa botte. » (chap XXVI, p269). Elle est esclave de sa propre maison. « Je sais que je suis l’esclave et vous le seigneur. » (chap XXI, p232)

Ce mariage n’est pas heureux car elle ne l’aime pas. Lui la « respecte » car il la trouve belle.

Elle passe ses nuits à pleurer en cachette. Tous deux s’ennuient beaucoup, ils ont peu de sujets de conversation et seule la présence du cousin d’Indiana (Ralph) apporte une certaine harmonie: « En vérité, je ne sais lequel était plus malheureux d’elle ou de lui. Elle était cruelle par vertu, comme il était bon par faiblesse ; elle avait de trop la patience qu’il n’avait pas assez ; elle avait les défauts de ses qualités, et lui les qualités de ses défauts.

Autour de ces deux êtres si mal assortis… » (chap 19 page 210), ils n’ont rien en commun, elle est jeune et pleine d’espoir, il est vieux et infirme. Il considère que le rôle de son épouse est de le servir : « les femmes sont faites pour obéir et non pour conseiller » (chap XVIII, p204).

Les lois de l’époque ne protègent pas la femme en général et pas plus la femme mariée. Pour Indiana : « En épousant Delmare, elle ne fit que changer de maître » (chap VI p88).

Elle cherchera par la suite le bonheur auprès d’un autre homme.

D’abord avec son cousin qui la rejoint après la mort de sa femme. Le bonheur qu’elle construit avec lui, est celui que l’on partage avec un ami, un frère et non un amant ou un mari.

Ensuite arrive dans l’histoire Raymon De Ramière qui est l’amant de Noun, sœur de lait, amie d’enfance puis femme de chambre d’Indiana.

Il trahit l’amour que Noun a pour lui, en tentant de séduire Mme Delmare.

Il parviendra à se faire aimer d’Indiana après le suicide de Noun. Alors qu’Indiana trouve le courage de quitter son mari pour le rejoindre chez lui, elle se compromet. En effet les codes de la société au XIXè siècle ne tolèrent pas qu’une femme mariée puisse abandonner le domicile conjugal pour retrouver un autre homme, surtout de manière aussi affichée sans chercher à se cacher.

En allant le retrouver, elle apprend qu’il est promis à une autre femme. S’en suit une discussion au terme de laquelle il la rejette lâchement: « Jamais, s’écria-t-il, jamais je n’accepterai de tels sacrifices. Quand je t’ai dit que j’en aurais la force, je me suis vanté, Indiana, ou plutôt je me suis calomnié ; car il n’est qu’un lâche qui puisse consentir à déshonorer la femme qu’il aime. » (chap XX, p218).

Indiana a donc été déçue deux fois par des hommes, d’une part par son mari, d’autre part par l’homme qu’elle aimait.

Alors qu’elle retourne voir son cousin après cette déception, ils décident de se suicider ensemble, mais cette tentative échoua. Elle se rend compte alors que son cousin peut lui apporter l’amour, le bonheur, et être le messie qu’elle recherche :

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