En Quoi Le Horla (roman de Maupassant) Fait-il Le Lien Entre Le Merveilleux D'autrefois Et La Science Fiction à Venir ?

Guy de Maupassant (1850-1893) est un écrivain connu pour ses romans réalistes et ses nouvelles fantastiques. Il publie Le Horla en 1888 et pendant cette seconde moitié du XIXème siècle, la science tente de rationaliser tout ce qui était considéré jusqu’alors comme inexplicable. Elle met tout en œuvre pour mettre fin aux superstitions et leur donner des explications rationnelles.

En quoi Le Horla fait-il le lien entre le merveilleux d’autrefois et la science fiction à venir ?

Le merveilleux d’autrefois trouve son fondement dans le surnaturel, les lois qui le régissent ne sont pas connues de nous. Ces données sont acceptées par le lecteur. Il y a imperméabilité avec le monde réel.

La science fiction est une sorte de merveilleux scientifique qui trouve une explication rationnelle dans la science. Elle est toutefois le fruit de l’imagination puisqu’elle se projette dans l’avenir encore inconnu au moment de l’écriture.

Nous allons donc étudier comment Maupassant a pu subtilement faire le lien entre le merveilleux d’autrefois et la science fiction à venir.

Le Horla se présente sous forme de journal intime, mais comme dans le merveilleux d’autrefois la première journée aurait pu commencer par « Il était une fois un homme heureux… » Cette journée commence comme un conte de fée, puis le narrateur commence à ressentir un malaise qu’il attribue à des « effets inexplicables ». Nous sommes donc dans l’irréel régi par des lois inconnues.

La visite du Mont St Michel relève également du merveilleux d’autrefois. La description qu’il fait tout d’abord de l’abbaye fait frissonner le lecteur grâce au vocabulaire utilisé « chimères, diables, bêtes fantastiques ». Le moine, figure emblématique du religieux dans le merveilleux d’autrefois, lui raconte les légendes du lieu. Il y a un parallèle entre le religieux (le moine) et le païen (les légendes) qu’on observe dans le merveilleux.

Ce moine lui relate une histoire où un berger conduit un bouc à tête d’homme, allusion à la mythologie grecque et au minotaure. Il n’est sûr de rien quant à la véracité de l’histoire. Ce bouc serait accompagné d’une chèvre à tête de femme et on les entendrait bêler selon les « attardés », ce que démentiraient les « incrédules » (les partisans du rationnel) qui pensent que ce seraient des cris d’oiseaux de mer qui ressembleraient à des bêlements, rien de certain encore une fois.

Toutefois, le lien entre les deux formes de littérature semble se dessiner.

Le moine insiste sur le fait que notre perception du monde n’est pas exacte, que des éléments échappent à notre compréhension et appréhension du monde.

La nouvelle semble donc s’intégrer à l’image que l’on se fait du merveilleux à première vue. Cette hypothèse se confirme lorsque le narrateur rentre chez lui et que son cocher se sent mal et qu’il pense avoir reçu « comme un sort » par la maison. La maison serait hantée, hostile.

Serait-ce un fantôme qui boit son eau et son lait ?

Maupassant passe subrepticement du merveilleux à la science fiction. Il fait des expériences pour obtenir une réponse rationnelle à ses questions.

C’est ainsi que son voyage

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