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Commentaire de l'acte IV, scène 4 de la pièce de théâtre Dom Juan de Molière

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Par   •  2 Mai 2014  •  1 747 Mots (7 Pages)  •  14 817 Vues

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INTRODUCTION

Dom Juan de Molière s’inscrit dans une tradition mais aussi dans la carrière d’un auteur. L’Abuseur de Séville (El Burla Dor de Séville) de Tirso de Molina qui dresse le portrait d’un séducteur en terre chrétienne, l’Espagne, où l’enfer existe et avec lui le péché, la punition et la rédemption.

Lorsque Molière l’écrit, Le Tartuffe (1664) vient d’être interdit et l’argent manque pour sa troupe de comédiens. La pièce est représentée le 15 février et reçoit un bon accueil, dû peut- être à un effort particulier pour les décors et les costumes. Une scène est coupée dès la deuxième représentation et la pièce est abandonnée le 20 mars. Ce n’est qu’au XX ième qu’elle retrouve une audience grâce à une mise en scène de Louis Jouvet et au film de Marcel Bluwal pour la télévision en 1965.

Pièce en prose, ce qui est insolite pour l’époque, elle comprend 5 actes dont la forme et le fond sont ambigus : elle semble si on en fait une lecture au premier degré défendre les thèses des impies alors que Dom Juan est très clairement châtié à la fin.

En effet, dans tout au long de l’acte IV, il recevra la visite de nombreux personnages s’y chercheront à le mettre en garde contre son libertinage et son orgueil. Dans la scène 4, il reçoit la visite de son père Dom Louis.

Dans cet extrait de Dom Juan de Molière, en quoi cette scène d’une rare violence fait-elle une apologie de la noblesse en nous éclairant sur la relation conflictuelle entre le père et le fils ?

Tout d’abord, nous montrerons que cette scène est d’une rare violence. Puis, nous étudierons l‘apologie de la noblesse faite ici. Enfin, nous déterminerons la relation conflictuel entre Dom Juan et son père, Dom Louis.

I. UNE SCÈNE D’UNE RARE VIOLENCE

L'infamie de Dom Juan éclate. Sa vie est en danger.

-accueil du fils / réponse du père : il regrette la naissance d’un fils qu’il demanda au Ciel. « J'ai souhaité un fils avec des ardeurs non pareilles ; je l'ai demandé sans relâche avec des transports incroyables ; et ce fils, que j'obtiens en fatiguant le Ciel de vœux est le chagrin et le supplice de cette vie » (l 12 à 15)

-insolence du fils qui cherche à rabaisser son père en lui proposant de d’assoir ; « Monsieur, si vous étiez assis, vous en seriez mieux pour parler. » ( l 39)

Après cette intervention de la part de Dom Juan, Dom Louis ne se contient plus du tout et alors qu’il vouvoyait son fils, il finit sa tirade en le tutoyant. « Mais sache, fils indigne ,que la tendresse paternelle est poussée à bout par tes actions , que je saurai , plus tôt que tu ne penses , mettre une borne à tes dérèglements , prévenir sur toi le courroux du Ciel (1) et laver par ta punition la honte de t'avoir fait naître . » (l 42 à 45) : en attendant que Dieu s'en charge, il souhaite qu'on enferme son fils, qu'on l'empêche de nuire...

-le cri assassin du fils dans la scène suivante : “eh mourrez ...” :

Tout semble prouver qu’ils attendent chacun la disparition de l’autre. Le père traite son fils au travers d’une métaphore de « monstre dans la nature » (l 34), qui n’est pas digne de ses ancêtres : « Ainsi vous descendez en vain des aïeux dont vous êtes né » (l 30.) Selon Dom Louis, il est de trop...

II. UN ÉLOGE ET UNE DÉFINITION DE LA NOBLESSE

Une tirade de grande ampleur, un discours très élaboré :

- Articulation logique du discours grâce aux connecteurs logiques ; « À dire vrai » (l 8) « Hélas » (l 9) « Aussi » (l 25) « Ainsi » (l 30) « Mais » (l 42)

- Des remarques personnelles de la part de Dom Louis : « je suis bien las aussi de vos déportements » (l 9) « J'ai souhaité » (l 11) « je puisse » (l 14)

Il cherche aussi à impliquer son fils par des questions rhétoriques. « Ne rougissez – vous point de mériter si peu votre naissance ? Êtes – vous en droit, dîtes – moi, d'en tirer quelque vanité ? Et qu'avez – vous fait dans le monde pour être gentilhomme ? » (l 21 à 23)

-Il y a aussi de nombreuses antithèses « chagrin » & « supplice » // « joie » & « consolation » ; « gloire » & « infâme » ; « crocheteur » / « fils de monarque » ;

-Un parallélisme entre les pensées du père et du fils. Dom Louis cherche à faire réagir Dom Juan en lui illustrant ce qu’il pense : “et si vous êtes las de me voir // je suis bien las aussi de vos déportements” ; + répétition de « las »

-Champs lexical de l’honneur : « mérite », « vertu », « gloire », «honneur » ; en opposition avec le personnage qu’est Dom Juan (valeurs de la noblesse)

-c’est un code strict qui exige qu’on lui obéisse continuellement : une espèce de dette infinie qui indique qu’il faut suivre le modèle des ancêtres et tenter de les imiter. Les ancêtres

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