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Doit-on Toujours Attendre D'une Oeuvre Littéraire Qu'elle Nous Donne Une Leçon?

Mémoire : Doit-on Toujours Attendre D'une Oeuvre Littéraire Qu'elle Nous Donne Une Leçon?. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  8 Février 2015  •  663 Mots (3 Pages)  •  4 314 Vues

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Les œuvres littéraires – romans, poésies, pièces de théâtre et autres genres – semblent avoir au moins en commun une caractéristique fondamentale : elles font se rejoindre une pensée et une intention esthétique, artistique, du moins dans le cas d’une littérature de qualité. La pensée peut prendre la forme d’une réflexion, voire d’une argumentation, souvent implicite : un auteur a alors semble-t-il, face à son lecteur, une intention didactique. Mais doit-on toujours attendre d’une œuvre littéraire qu’elle nous donne une leçon ? Pour répondre à cette interrogation, nous verrons tout d’abord que, certes, l’œuvre littéraire a traditionnellement une fonction instructive, mais nous verrons en un second temps que certaines créations littéraires n’impliquent aucun utilitarisme dans l’art. Les grandes œuvres littéraires, finalement, ne dépassent-elles pas cette question de l’intention didactique ?

L’écrivain garantit volontiers le rôle de moraliste, à l’époque classique, où il s’agit d’instruire (pensons aux fables de La Fontaine comme Le chêne et le roseau) ou de corriger les mœurs (avec le théâtre de Molière. Ex. Tartuffe donnant une leçon de morale religieuse en dénonçant l’hypocrisie des faux dévots), dans le mouvement des Lumières (Voltaire, Diderot… Ex. Candide), ou des textes du XXe siècle (comme la nouvelle : «  L'Impuissance » de Vercors dénonçant les atrocités de la 2nde GM).

Il est vrai toutefois que la leçon peut être plus ou moins explicite ou implicite. A côté des œuvres pour lesquelles la morale ou autre leçon se doit d’être évidente (ainsi les contes dans lesquels Perrault s’adresse à des enfants, ayant besoin de la clarté d’une morale, comme c’est le cas dans Le Petit Poucet ; ainsi encore toute la littérature argumentative, à l’exemple des Essais de Montaigne…), il est fréquent que la leçon soit sous-entendue, par choix ( par ex Les Caractères de la Bruyère) ou par contrainte (voir Les lettres persannes de Montesquieu).

La littérature de divertissement n’a pas d’autre ambition que de procurer un consentement à son lecteur. L’écrivain ne cherche alors surtout pas à instruire. Il veut procurer au lecteur le plaisir du divertissement, du dépaysement, du rire sans arrière-pensée. Les romans d’aventures, la littérature fantastique, ou, dans un tout autre domaine, le théâtre de boulevard, sont des exemples de cette tendance littéraire. On peut se référer aux nouvelles fantastiques de Maupassant, porteuses de frissons (« Sur l’eau », etc.) ou aux pièces de Molière comme par ex l'oeuvre Le malade imaginaire, destinée à se moquer des médecins charlatans de l'époque, L'Avare ou Les précieuses ridicules qui font la satire des bourgeois à l'époque.

La séparation entre œuvres didactiques et œuvres de divertissement peut s’avérer très artificielle. Plaire et instruire, telle était ainsi la devise des classiques. « Une morale nue apporte de l'ennui / Le conte fait passer le précepte avec lui. » déclare La Fontaine, résumant ainsi le fait que l'accord se met volontiers au service de la leçon. Les contes et romans philosophiques de l’époque des Lumières confirment cette idée : l’exotisme des Lettres persanes de Montesquieu, l’ironie de

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