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Dissertation sur le roman à partir d'une définition donnée par Walter Benjamin : « écrire un roman, c’est exacerber, dans la représentation de la vie humaine, tout ce qui est sans commune mesure » ?

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Par   •  17 Octobre 2013  •  1 849 Mots (8 Pages)  •  1 678 Vues

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Dissertation : la lecture des romans de Sand, Flaubert et d’autre que vous connaissez vous permet-elle de souscrire à cette définition donnée par Walter Benjamin : « écrire un roman, c’est exacerber, dans la représentation de la vie humaine, tout ce qui est sans commune mesure » ?

L’histoire du roman a évolué de siècle en siècle, chaque décennie de nouveaux auteurs arrivent pour ajouter une touche plus moderne à ce genre littéraire. On pense à Chrétien de Troyes, au Moyen-âge, qui fut le premier à raconter la quête du Saint Graal, Rabelais, à la Renaissance, qui commence à mélanger différents registres et langues, mais aussi à l’Abbé Prévost qui fut l’un des plus connu à se consacrer au roman réaliste, au XVIIIème siècle. Dans chacun de ces écrits, le roi Arthur, Gargantua, et Manon Lescaut jouent un rôle primordial. Quant à ces personnages –et tant d’autres-, Walter Benjamin, philosophe allemand, a dit : « écrire un roman, c’est exacerber, dans la représentation de la vie humaine, tout ce que est sans commune mesure ». Après avoir lu les romans de Sand, Flaubert et autres, pouvons-nous souscrire à cette définition ? Il est tout d’abord vrai que cette définition ne s’applique pour chaque personnage de roman, même si une grande partie des écrits connus collent au propos de Walter Benjamin.

Tout d’abord, écrire un roman ce n’est pas forcement accentué les caractères exceptionnels des personnages. Car, l’écrivain doit penser au lecteur, ce dernier a besoin de croire à l’histoire, qui doit être cohérente, donc les personnages aussi. Bien qu’un roman relate un récit fictif, les personnages se doivent de paraîtres humains, donc normaux. Dans le livre de Sorj Chalandon, Une promesse, ce ne sont pas les différents personnages, totalement ordinaires, qui donnent vie au récit, mais bien l’histoire en elle-même, celle d’une maison intrigante et de ses habitants méconnus. Comme quoi, rien ne sert de rendre pathétique ou drôle les caractères du récit lorsque l’histoire est bien menée.

Aussi, lire un roman c’est avant tout divertissant, mais le but caché de chaque auteur n’est-il pas de nous communiquer leur philosophie de vie, et donc de nous apprendre ? Le roman doit aider le lecteur dans sa quête de lui-même, c’est pourquoi l’écrivain se doit de relater l’histoire d’hommes sans artifices ni malchance incroyable. C’est le cas dans l’ouvrage de Russel Banks, Lointains souvenirs de la peau, qui relate la vie d’un jeune homme affreusement banal. Un jeune homme qui a pour seul défaut d’être accro à la pornographie et donc d’être pédophile, voilà le raisonnement des autorités américaines. Le Kid, pourrait être l’un d’entre nous, complètement anéanti par la société mais la tête pleine de rêve. Sans aucune exagération, et à travers un personnage aux traits physiques et psychologiques complètement communs, Russel Banks arrive à nous persuader de sa philosophie de vie : « On sait ce qu’on croit, Kid. C’est tout ce qu’on peut avoir dans cette vie ».

De plus, Elsa Triolet pense que « le lecteur peut-être considéré comme le personnage principal du roman, à égalité avec l’auteur, sans lui, rien ne se fait ». La trilogie de Catherine Pancol (exemple : les yeux jaunes des crocodiles) correspond parfaitement à cette citation. Avec des caractères allant de douze ans à soixante ans, chacun de nous, lecteurs, peut se retrouver dans l’un deux. C’est pourquoi il est important de rester simple et naturel quant à la construction du personnage.

Enfin on peut aussi parler du roman autobiographique, qui se doit d’être sincère, donc de n’exacerber aucun comportement. On peut prendre comme exemple Jeunesse au temps de la Shoah de Simone Veil qui raconte des faits historiques réels, désolants, exacerber le comportement des caractères serait, je pense, irrespectueux quand au contexte tragique de l’histoire. Or, il est vrai qu’un seul homme ne peut se rappeler parfaitement de sa vie passé, pour écrire son autobiographie il se doit d’inventer, et pour rendre l’histoire plus attrayante, accentuer les caractères exceptionnels des personnages. On parle alors d’autofiction, comme dans le récit de Serge Doubrovsy, Fils, où le lien entre le narrateur-personnage et l’auteur connaît des relâchements selon les événements racontés.

Il est vrai aussi qu’un auteur ne peut s’empêcher d’exacerber, dans la représentation de la vie humaine, tout ce qui est sans commune mesure. Cela permet d’attirer le lecteur sur les malheurs ou bonheurs du personnage, cela accentue le côté pathétique ou magique du roman. Un cœur simple de Flaubert, raconte la vie de Félicité qui aime successivement des hommes très différents, elle est l’incarnation de la malchance, d’ailleurs Gustave Flaubert lui-même dit : « Cela n’est nullement ironique comme vous le supposez, mais au contraire très sérieux et très triste ». Voilà l’exemple type d’un roman sensible, qui privilégie des personnages jeunes qui vivent des passions exacerbées.

De plus, un roman c’est une fiction, qui peut se permettre d’être hors temps et hors réalité. Alors, pour oublier les vrais malheurs de notre vie humaine, l’auteur peut inventer, et en l’occurrence exacerber les caractères humains. C’est le cas dans Candide ou l’optimisme de Voltaire. Ce dernier qui rend Candide encore plus naïf qui ne l’est déjà lorsqu’il lui fait subir de grandes pertes, telles que celles de son ami Pangloss ou de Martin, et que le pauvre garçon continue d’affirmer que « tout va au mieux dans le meilleur des mondes ». Aussi, par le biais de ces grands malheurs, on relativise un instant quant à la cruauté de notre sort, qui pourrait être bien pire.

Aussi, ajouter ou exagérer les faits et gestes du personnage permettent de créer du suspens, de l’action

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