Dissertation sur la pièce de théâtre Rhinocéros d'Eugène Ionesco
Rapports de Stage : Dissertation sur la pièce de théâtre Rhinocéros d'Eugène Ionesco. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar dissertation • 27 Octobre 2013 • 458 Mots (2 Pages) • 1 206 Vues
ause des répercussions de la Seconde Guerre mondiale et de la Guerre froide qui s’en est
suivie, la littérature du début du XXe siècle a pris, avec les écrivains existentialistes, la voie
de l’engagement social et politique. Au même moment, le théâtre de l’absurde a lui aussi
cherché à traduire, tant par la forme que par le contenu de ses pièces, le non-sens de cette
époque et le malaise existentiel qui en résultait. Eugène Ionesco, l’un des porte-paroles de ce
théâtre, dénonce, dans sa pièce Rhinocéros, publiée en 1959, tout totalitarisme, à l’image de
celui auquel il a fait face en Roumanie à travers les agissements de la Garde de fer. Il y
attaque particulièrement le dogmatisme sous toutes ses formes. Nous étudierons d’abord
l’opposition qu’il crée entre les personnages doctrinaires : Jean, Dudard et Botard, et
l’homme de bon sens qu’est Bérenger, puis nous verrons les duos contradictoires faisant
ressortir les failles du dogmatisme et, finalement, constaterons les conséquences du
dogmatisme.
Ionesco dénonce le dogmatisme en opposant les personnages doctrinaires à l’homme de bon
sens. Il présente Jean, Dudard et Botard comme étant doctrinaires, contrairement à
Bérenger. Jean, Dudard et Botard s’appuient aveuglément sur des concepts pour guider
leurs actions. Le premier, Jean, se croit supérieurement intelligent et rabaisse sans arrêt les
autres. Il a « l’esprit clair » (p. 47), dit-il, il est un « homme mesuré » (p. 41), il réfléchit,
contrairement à Bérenger, du moins c’est ce qu’il laisse entendre. Le deuxième, Dudard, est
le stéréotype de l’intellectuel qui explique tout par la théorie : « la pratique avait toujours le
dernier mot. Elle l’a peut-être, mais lorsqu’elle procède de la théorie ! » (p. 130). Le
troisième, Botard, est bourré d’idées toutes faites ; il fonctionne par slogans. D’ailleurs,
Ionesco lui fait reprendre un des slogans du Parti communiste : « la religion [qui] est
l’opium des peuples ! » (p. 70). Toutefois, cette répétition d’une phrase toute faite illustre
justement son absence de jugement critique. Jean, Dudard et Botard représentent des
idéologues, terme qui, pour l’auteur, a la signification péjorative de doctrinaires ayant perdu
de vue la réalité. Ces trois personnages résument à eux seuls l’image du dogmatisme
intolérant et borné.
À ces idéologues, Ionesco oppose Bérenger, homme
...