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Dissertation sur « La femme qui fuit » d’Anaïs Barbeau-Lavalette

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Par   •  14 Février 2019  •  Dissertation  •  1 676 Mots (7 Pages)  •  11 848 Vues

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Groupe x

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Dissertation sur «
La femme qui fuit » d’Anaïs Barbeau-Lavalette

Travail présenté à

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pour le cours

Littérature québécoise (601-103-MQ)

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Anaïs Barbeau-Lavalette, à travers son livre « La femme qui fuit », raconte l’histoire de sa grand-mère, Suzanne Meloche, et de sa fuite. L’histoire se déroule entre les années 1930 et 2009 à l’époque de la fin de la grande noirceur et le début de la Révolution tranquille. À cette époque, la population était dans une ère de changement dans leur façon de considérer la liberté. En effet, les femmes commençaient à jouir d’une plus grande liberté. Il y eut aussi l’arrivée du manifeste du Refus Global écrit par Paul-Émile Borduas qui ne fût pas très bien reçu par la population québécoise. Suzanne Meloche a vécue beaucoup de difficulté face à ces évènements. Il est possible d’affirmer que Suzanne Meloche est autant une victime qu’elle est coupable. Elle est victime lorsque les autres briment sa croissance artistique et elle est coupable d'entraîner le mal-être dans sa vie et celle des autres par sa fuite.  

D’une part, les choix des autres briment la quête artistique de Suzanne. Premièrement, les comportements traditionnels masculins de Marcel nuisent à l’art de Suzanne. Peu de temps après la publication du manifeste du Refus Global, Marcel et Suzanne emménagent dans un nouvel appartement. Suzanne prend donc la décision de peindre :

Tu prends le désir de peindre… Un oiseau figuratif, un vrai oiseau qu’on reconnaît quand on le voit et qui n’a d’autre prétention que celle d’être un oiseau en vol, pour tous ceux qui le regarderont… Un oiseau rouge, aux ailes immenses et au bec élégant. Tu te sens femme. Peindre sans compas ni règle. Tu ne te rappelles pas que ça te soit déjà arrivé.[1] 

L’oiseau de Suzanne évoquait pour elle une forme de liberté et de rapport à l’identité féminine, être ce qu’elle est, sans prétendre être quelqu’un d’autre. C’est par l’art qu’elle s’exprime, lorsqu’elle n’est pas sous l’emprise de la censure. Quelques jours plus tard, elle surprend Marcel à peindre par-dessus sa toile :

Quand tu rentres à la maison, tu trouves Marcel en train de peindre… Quand, sous les éclats cyan et magenta, tu décèles l’aile rouge de ton oiseau. C’est tout ce qu’il reste de son envol, momentané… Tu te retires, le laisses peindre en silence. Tu ne dis rien. Surgit le souvenir des notes éteintes d’un piano. Le spectre de ta mère évaporée.[2] 

Malgré que Marcel fût membre du mouvement des automatistes, un groupe basé sur les fondements du surréalisme, son geste de peindre par-dessus l’oiseau de Suzanne s’explique par ses réflexes comportementaux traditionnels. À cette époque de transition, les femmes ne bénéficiaient toujours pas du même niveau de liberté que les hommes. Le modèle de la soumission leur était imposé par la religion chrétienne : « Femmes, soumettez-vous à votre mari comme au Seigneur, car le mari est le chef de la femme, comme le Christ est le chef de l’Église…[3] » Elles étaient donc constamment censurées et adoptaient un réflexe de silence face à l’autorité masculine. La passion de Suzanne pour son art est équivalente à celui de sa mère pour le piano et c’est pour cela que ce souvenir lui revient au même moment. Elle se retrouve donc victime du comportement de Marcel, dont elle ne peut s’opposer. Deuxièmement, Suzanne n’est pas reconnue artistiquement par ses pairs. Lorsque Borduas s'apprête à finaliser l’impression du manifeste de Refus Global, il y ajoute des extraits d’œuvres de tous les signataires, sauf ceux de Suzanne. Lorsque cette dernière en prend connaissance, elle s’empresse de lui apporter quelques-uns de ses poèmes pour les inclure au manifeste. Le lendemain, elle tente de lui demander son avis :

Borduas est nerveux, il arpente l’appartement sans mot dire. Tu vas vers lui. Tu veux savoir. Tu l’interceptes dans son élan, te campes dans son chemin. Mais tu le déranges. Tu le sais tout de suite. Tu l’agaces et il n’aime pas ça. Il te contourne et poursuit sa marche, se dirige vers la fenêtre. Tu comprends que ça sera sa réponse… Et puis le mépris de Borduas te blesse. Tu as envie de le griffer à ton tour. Il se retourne et te jette un regard. Tu y décèles l’ébauche d’un sourire.[4]

C'est l'orgueil de Borduas qui justifie son refus de publier les poèmes de Suzanne. Il lui fait alors comprendre, par une son ignorance, qu’elle ne mérite pas sa place dans le manifeste malgré sa contribution au sein du groupe. Il ne pourrait jamais tolérer que ses poèmes soient plus appréciés du public que son texte. À aucun moment du récit les membres du groupe n’ont contredit la décision de Borduas dans le but de la soutenir. Suzanne partage alors sa volonté de retirer son propre nom du manifeste, critiquant que ce dernier doive être retravaillé. Sa décision de se retirer du manifeste s’explique donc par le refus de Borduas de la publier. Suite à ces événements, Suzanne n’a plus jamais tenté de faire publier ses œuvres. Que ce soit ses tableaux ou ses poèmes, elle les laissaient toujours derrière elle jusqu’à ce que des gens qui étaient alentour d’elle les trouvent et les fassent publiées et entreposées dans des musées. Comme il était possible d’en voir une partie au Musée des beaux-arts de Montréal en 1960.  

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