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Dissertation explicative sur Omphale, conte de Théophile Gautier du Bellay tiré du recueil « Récits fantastiques »

Mémoire : Dissertation explicative sur Omphale, conte de Théophile Gautier du Bellay tiré du recueil « Récits fantastiques ». Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  30 Septembre 2014  •  1 452 Mots (6 Pages)  •  1 723 Vues

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Dissertation explicative sur Omphale, conte de Théophile Gautier du Bellay tiré du recueil « Récits fantastiques »

Dans la littérature française du XIXe siècle, le thème de la femme est souvent utilisé pour refléter le pouvoir que détient cette dernière dans la société. Que ce soit Balzac avec la vicomtesse de Beauséant dans « La femme abandonnée », George Sand, avec la « Petite Fadette » ou même Flaubert, avec « Madame Bovary », ces auteurs font un portrait de la femme grâce à l’intermédiaire de divers personnages provenant de classes sociales différentes. Théophile Gautier, quant à lui, outillé du genre fantastique, utilise la figure de la femme pour démontrer le pouvoir subjuguant qu’elle détient sur l’homme. Dans « Omphale », il se sert de la figure féminine comme source d’une expérience unique inspirant à l’homme diverses émotions contradictoires, voire excessives. Par l’entremise de la femme, l’auteur suggère que celle-ci est source de crainte et de fascination.

Chez Gautier, la crainte du personnage amène une perturbation des comportements naturels de celui-ci. La peur de l’inconnu provoque une régression mentale et physique qui s’opère dès qu’il est en contact avec la femme. En effet, l’homme, qui normalement inspire une image stoïque face à l’épreuve, a ici un comportement mental totalement opposé à celui d’un jeune adulte : « Je me tournai du côté du mur, je mis mon drap par-dessus ma tête, je tirai mon bonnet jusqu’à mon menton, et je finis par m’endormir. » (p.107) D’ailleurs, à ce moment-là, la femme ne s’était pas complètement manifestée. Il semblait seulement au personnage que les yeux d’Omphale avaient remué. Par ce simple événement, l’homme est pris d’une peur démesurée le ramenant à un état psychologique enfantin. De surcroît, l’homme semble ne pas vouloir faire face à sa crainte ; il va plutôt adopter une attitude de déni : « Je fus plusieurs jours sans oser jeter les yeux sur la maudite tapisserie. » (p.107) Son immaturité est alors évidente : il préfère ignorer la réalité dans laquelle il est interpellé plutôt que de l’affronter une fois pour toute. Simultanément, la femme, par ses paroles, encourage une régression physique du jeune homme : « Est-ce que je te fais peur, mon enfant? Il est vrai que tu n’es qu’un enfant. » (p.109) La manipulation verbale de la femme est rendue possible par l’atmosphère obscure qu’elle-même a créée, engendrant une vulnérabilité physique de l’homme. Une dévalorisation des aspects traditionnels forts, grands et rassurants de l’homme révèle l’amplitude du pouvoir qu’a la femme sur lui. Cette angoisse rend l’homme vulnérable face à une domination de la figure féminine dans leurs rapports amoureux. Gautier utilise aussi une métaphore contenue dans la tapisserie même d’Omphale. Effectivement, « la tapisserie représentait Hercule filant aux pieds d’Omphale. » (p.104) Par cette première description de la tapisserie, il est déjà possible de constater un certain renversement du pouvoir entre les genres : « Hercule avait une quenouille entourée d’une faveur couleur de rose… son cou nerveux était chargé de noeuds de rubans, de rosettes, de rangs de perles et de mille affiquets féminins. » (p.105) Hercule, grand héros de la mythologie grecque, est représenté comme un homme ayant perdu toute virilité. Le fait que ce changement aille jusqu’au travestissement de celui-ci dénote l’ascendance de la femme sur l’homme et l’asservissement de celui-ci, qui est soumis aux travaux féminins (filage). Gautier illustre leur aliénation amoureuse par l’appropriation des attributs de l’autre sexe, car Omphale, quant à elle, porte une peau de lion, symbole de la triomphe qui est ordinairement sur les épaules d’Hercule. Cette scène dans la tapisserie est transposée au personnage principal du récit ; quand Omphale vient à son lit, le jeune homme ne réagit pas : « J’attendis en silence la fin de l’aventure. » (p.109) Comme Hercule, il fait preuve d’une passivité, laissant le contrôle et le pouvoir à la femme. Certes, c’est une paralysie provoquée par la peur, mais qui, néanmoins, met en évidence les pouvoirs dangereux de la femme, consistant à assujettir les hommes aveuglés.

Par-contre, la crainte de l’homme est vaincue par une fascination grandissante pour la femme qui le charme dès leur « première rencontre ». Cette fascination est marquée par l’appropriation de nouvelles expériences qui finiront par devenir une fixation. Par l’entremise de la femme, la

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