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Dissertation: est-ce que le poète est celui qui se laisse emporter sur les ailes de son imagination pour mieux fuir le réel ?

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Par   •  28 Avril 2014  •  1 765 Mots (8 Pages)  •  1 538 Vues

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Le choix du sujet est une étape importante de la création poétique. La poésie est un travail sur les mots mais c'est également un art qui joue sur les sonorités, le rythme ainsi que la musicalité. Le poète se donne un pouvoir d'invention et de création verbale en exploitant toutes les ressources de la langue. Cet art, malgré un certain nombre de principes, est assez libre dans son écriture car il peut prendre plusieurs formes : il peut être écrit en vers ou en prose, avec ou sans rimes ou même en calligramme. Le poète est capable de nous transmettre un message en se servant du réel ou de l'irréel.

Mais est-ce que le poète est celui qui se laisse emporter sur les ailes de son imagination pour mieux fuir le réel ? La création poétique doit-elle, par exemple, vivre dans le réel ou permettre au lecteur de s'évader ?

Pour comprendre ce qui fait toute la spécificité de la création poétique nous commencerons par montrer que le poète fuit le réel et qu'ensuite il nous permet de mieux accéder au réel.

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La poésie permet, mieux que toute autre forme littéraire ou artistique, d'exprimer la part intime de soi, en effet le poète arrive à faire ressentir plusieurs choses et il arrive quelquefois qu'il donne l'impression de ne pas appartenir à la société. Certains poètes que nous avons étudiés montrent qu'il se laisse emporter sur les ailes de leur imagination pour mieux fuir le réel par exemple avec le fait que le poète soit considéré comme hors normes mais selon les textes de différentes manières, on note cette non-conformité « grâce » à la sensibilité extrême exemple avec «Chattertone» d'Alfred de Vigny où les hyperboles intensifient ses sentiments, le poète apparaît comme trop sensible. Soit dans « l'étranger » de Charles Baudelaire le poète apparaît hors normes par sa solitude, il est bizarre et mystérieux. Chez Ronsard le poète est marginal grâce à la place qu’il prend, il est perçu comme un prophète placé sous le signe du « divin » . Parfois le poète est caractérisé de hors normes comme dans le texte de Bernard Noël « TGV » où la forme du poème donne l'image d'un poète emprisonnée dans le wagon. Dans certains poèmes comme celui de Gilles Ortlieb  « 3h56 » le poète est le seul à percevoir le mouvement et le changement dû à son hypersensibilité, il se place une nouvelle fois comme hors norme, la réalité dans ce poème est également perçue par une sensibilité à la métamorphose de l'être. Le poète se sent comme agressé il a donc une envie de fuir, car en effet on peut considérer un lien important entre poésie et voyage qui vient du désir de fuir.

En effet le lien entre la poésie et le voyage semble étroit, certains poètes mettent tout en œuvre pour faire comprendre leur envie de fuite. Dans certains poèmes comme ceux de Blaise Cendrars « la prose du transsibérien », Valérie Larbaud «  d'ode », « TGV » de Bernard Noël ou encore « 3h56 » de Gilles Ortlieb tous ces poèmes font allusion au voyage notamment avec un lexique ferroviaire «  train, wagon, TGV ». Un poème peut tout d'abord se présenter comme une « invitation au voyage », pour reprendre le titre d'un texte de Baudelaire, sans nécessairement se couper totalement du réel, il s'agit bien, malgré tout, de s'éloigner du quotidien… Dans « les Romances sans paroles », Paul Verlaine nous propose par exemple un voyage poétique à travers des « paysages belges », voyage en partie inspiré par sa fuite en compagnie d'Arthur Rimbaud. Seulement, il ne s'agit pas pour lui de représenter ces paysages de manière réaliste.

Certains auteurs cherchent par conséquent à représenter une forme de dépaysement, Blaise Cendrars avait pour sa part proposé aux lecteurs sa « prose du Transsibérien » où Il s'agit pour le poète et le lecteur, de se mettre en route pour s'éloigner du quotidien et découvrir d'autres réalités. Ces voyages nous rappellent que le terme « réel » est toujours relatif. Le poète peu également par nostalgie nous amener à une envie de fuite, cette envie est perçue notamment dans le texte de Du Bellay « Heureux qui comme Ulysse »ou il nous fait comprendre qu'il regrette sa patrie » ( voyage vu de façon négative), la confidence lyrique dépassée par le sens universel que prend le voyage à travers l'éloge de son village. Enfin Charles Baudelaire nous transporte avec « l'invitation au voyage » vers un pays idéal, un pays exotique, heureux ( douceur, amour, luxe et du plaisir extrême, de la sensibilité, du repos) c'est la vision d'un monde paradisiaque.

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Le poète s'identifie comme arpenteur du monde en effet a travers ses poèmes il nous fait voyager plus ou moins loin. Lorsqu'il représente une chambre dans « La Bonne Soirée », Théophile Gautier n'a pas pour but de nous faire voyager vers un lieu totalement déconnecté du réel, ou encore Joachim du Bellay dans «  Heureux qui comme Ulysse » nous transporte dans un voyage de conquête mais avec ce poème on peut même dire qu'il y a deux voyages, le premier dans son village le deuxième remonte à Rome à l'antiquité grecque. Dans ce poème marquant le poète oppose Rome à son village natal. Par la suite Apollinaire nous emmène avec son poème « zone » à la modernité de Paris, . Enfin on peut voir dans Gilles Ortlieb la portée universelle du poète «  quand je parle de moi je parle de vous », le

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