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Dissertation critique Maulnier sur Andromaque de Racine

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Par   •  9 Octobre 2018  •  Dissertation  •  1 749 Mots (7 Pages)  •  1 048 Vues

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Le classicisme est un mouvement littéraire qui s’est développé en France, et plus largement en Europe, dans la seconde moitié du XVIIe siècle, de 1660 à 1680. Il est défini par un ensemble de valeurs et de critères qui attirent un idéal incarné dans l’«honnête homme» et qui développent une esthétique fondée sur une quête de la perfection

En 1935, dans une biographie du dramaturge français Racine, Thierry Maulnier, spécialiste du théâtre classique, se propose de saisir ce qui fait le trait textuel essentiel du théâtre en proposant que le théâtre classique n’a d’intérêt et de sens que par rapport au dénouement. En effet, il exprimera le fait que : “Le théâtre vraiment classique sera celui où rien n’a d’intérêt et de sens que dans son rapport au dénouement.”

A la suite de la lecture d’Andromaque, tragédie de Racine (1667), nous nous demanderons si le théâtre classique tire réellement son intérêt et son sens du dénouement de la pièce.

Cette problématique nous demande de nous pencher sur le rôle et l’importance que joue le dénouement dans une pièce du théâtre classique, ainsi que de la place des règles propres au classicisme telles que la bienséance, la vraisemblance et la règle des trois unités ainsi que le noeud de l’action et sa mise en scène.

Pour répondre au problème posé, nous verrons dans un premier temps que le dénouement apporte un intérêt et un sens à une tragédie classique. Les limites de cette perspective nous amènerons ensuite à savoir que dans le classicisme il y a un respect de règle à avoir. Ce n’est qu’une fois ces aspects éclaircis que nous pourrons chercher que le dénouement et les règles du théâtre classique ne font peut être pas l’intérêt de toute une pièce.

Notre première remarque portera sur le fait que, comme le souligne Maulnier, le théâtre classique n’a que d’intérêt et de sens dans son dénouement. En premier lieu, c’est à partir de l’évènement ultime que se construit le noeud de l’action, et chacune des autres actions qui influent sur l’action principale. C’est donc le dénouement qui constitue l’ensemble du récit dans une pièce classique. En effet, l’assassinat de Pyrrhus par les Grecs permet la construction de la tragédie racinienne car il entraine tout engrenage d’histoire d’amour à sens unique : Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui cherche à protéger son fils Astyanax tout en restant fidèle à son mari, Hector, tué pendant la guerre de Troie, ce qui est en réalité toute la trame de la tragédie Andromaque.

Par ailleurs, selon Aristote, dans La Poétique, le dénouement se doit de se résulter de l’action même et non d’une intervention divine et il doit renseigner le lecteur ou le spectateur sur le sort de chacun des personnages, sans quoi la pièce présenterait un caractère inachevé. C’est ainsi qu’il nous renseigne du devenir des personnages, dans Andromaque de Racine nous apprenons lors du dénouement que Pyrrhus est mort sous les coups des Grecs. Hermione le récompense par des injures et se donne la mort sur son corps. Oreste s'emporte alors contre lui-même et finit par devenir fou. Andromaque veut tout de même venger l'homme qui lui a permis d'accéder au trône. En conséquence, Pylade, Oreste et les Grecs fuient l’Épire.

En dernier lieu, nous pouvons exprimer le fait que le dénouement d’une pièce, en plus de renseigner le lecteur et le spectateur du devenir de chaque personnage, il clôt la pièce car dans un premier temps il résout le noeud de l’action, donc le problème majeur causé le long de la pièce mais également il renseigne que la pièce est terminée et qu’il n’y a pas de suite à cela, que c’est la fin du récit. C’est le cas de la tragédie racinienne Andromaque, en effet cette tragédie se termine sur Oreste, alors que celle-ci a commencé avec ce même personnage tragique. Ceci apporte une impression de construction circulaire (on part d’un personnage pour clore sur lui, en passant par tous les autres) comme si la boucle était bouclée.

Dans une tragédie vraiment classique, le dénouement apporte, certes de l’intérêt à la pièce, mais il y a également des règles à respecter, c’est ce qui fait le singularité du théâtre classique.

Tout d’abord, le théâtre classique est très ordonné et comporte de nombreuses règles telles que celle de la bienséance. La bienséance est le fait que le spectateur ne doit pas être choqué moralement par la pièce qui est jouée devant lui, il ne doit pas y avoir de présence de sang sur scène, l’intimité entre les personnages doit se faire en dehors de la scène. De plus, les batailles et les morts doivent être rapportées sous forme de récit comme la mort de Pyrrhus. Racine respecte bien cette règle de bienséance dans sa tragédie sauf à une exception près, la folie d’Oreste lorsqu’il apprend la mort d’Hermione au dernier acte.

En outre, Racine ne respecte pas certaines règles dans sa tragédie, il apporte une certaine modernité dans l’écriture. C’est le cas de l’entrée d’Andromaque dans l’Acte I, scène 4, celle-ci entre dans la scène sans réelle motivation ou but, en effet ceci nuit donc à la règle de vraisemblance qui veut que les personnages rentre dans une scène pour une raison qui les oblige à être ici, à ce moment précis, et nuit également à l’illusion théâtrale donc au pathétique. C’est

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