Dissertation Le Survenant

Thèse défendue : Oui il est vrai d’affirmer que, dans Le Survenant, le bonheur réside dans le nomadisme.

Argument 1 : L’arrivée du Survenant qui jouit du plaisir d’être nomade, apporte du bonheur pour les habitants sédentaires de Chenal du Moine. La liberté du personnage principal inspire le village.

Sous argument 1.1 : Le père Didace apprécie l’être travaillant du Survenant et se voit un peu en lui. Sa présence lui donne espoir de pouvoir poursuivre sa lignée et de transmettre le patrimoine de la famille Beauchemin.

Sous-argument 1.2 : Angélina, qui avait refusé chaque prétendant jusqu’à l’arrivée du nomade, développe des sentiments amoureux pour le Survenant. Cela lui permet de découvrir d’autres sortes de bonheur, comme celui de tomber en amour ou celui d’être une femme.

Sous-argument 1.3 : La venue du nomade amène Alphonsine à davantage exploiter son côté maternel, ce qui lui procure du bonheur et fait d’elle une meilleure femme de maison.

Argument 2 : En étant nomade, le Survenant trouve son bonheur dans la grande liberté qu’il possède d’aller où il le veut et quand il le veut.

Sous-argument 2.1 : Le Survenant réussit à être heureux, car il se fit à lui-même et à ses propres envies, seulement lui-même le guide à savoir où il va.

Sous-argument 2.2 : En étant nomade, le Survenant ne développe jamais le sentiment d’attachement, que ce soit envers son environnement, des personnes ou un lien en particulier.

Sous-argument 2.3 : Le Survenant qui est libre de faire ce qu’il désir, prend bonheur à choisir quand il est temps pour lui de partir à la découvertes de nouveaux territoires, de nouvelles rencontres et de nouvelles connaissances.

Premièrement, en analysant davantage l’œuvre Le Survenant, il est vrai de dire que le bonheur réside dans le nomadisme. Grâce au personnage principal nommé le Survenant, les habitants du Chenal du Moine, qui jouissent d’un mode de vie sédentaire, vont découvrir les joies et le bonheur qu’apporte le nomadisme. La liberté du personnage principal inspire le village et permet plusieurs changements au sein de la communauté. À première vue, l’impact du Survenant sur le père Didace est flagrant. Alors que le père de famille est déçu du travail de son fils Amable, le Survenant démontre qu’il est un homme travaillant qui n’a pas peur de l’ouvrage. Ces qualités donnent espoir au patriarche qu’il est possible de poursuivre la lignée des Beauchemin et de transmettre le patrimoine qui perdure depuis six générations. Pendant une veillée au village, le Survenant inspire le père Didace en se bataillant avec Odilon. Cette altercation est l’élément déclencheur d’un sentiment de force et de puissance pour Didace : « Une grosse joie bouillonnait en lui avec son sang redevenu riche et ardent. Sa face terreuse sillonnée par l’âge, ses forces en déclin, son vieux cœur labouré d’inquiétude? Un mauvais rêve. Il retrouvait sa jeune force intacte : Didace, fils de Didace, vient de prendre possession de la terre. Il a trente ans. Un premier fils lui est né. Le règne des Beauchemin n’aura jamais de fin. » se dit le Père Didace, à la page 113. Le père Didace se reconnait à travers le nomade et c’est ce qui lui donne le courage de penser qu’il est possible de ne pas abandonner sa terre. L’utilisation du verbe « redevenu » met l’accent sur le fait que le père Didace avait perdu cette force de caractère et, grâce au Survenant, il a retrouvé sa puissance et son ardeur. Il voit en l’étranger la possibilité de poursuivre le règne des Beauchemin, car aux yeux de  Didace, le Survenant est comme un fils. Par ailleurs, bien qu’il ait redonné espoir à Didace, il a su également permettre au personnage d’Angélina Desmarais de découvrir d’autres sortes de bonheur, c’est-à-dire de tomber en amour et de découvrir les joies d’être une femme. Cette femme infirme avait refusé chaque prétendant jusqu’à la venue du Survenant. Bien malgré elle, Angélina développe des sentiments amoureux pour le nomade et c’est ce qui lui permet de vivre une romance qui la changera complètement. Après quelques temps, Angélina se laisse prendre au jeu de l’amour et accepte ses sentiments envers le Survenant : « [L]a première fois qu’Angélina sentit son cœur battre pour lui, elle qui s’était tant piquée d’honneur de ne pas porter en soi la folie des garçons, se rebella. […] Elle finit par accepter son sentiment, non pas comme une bénédiction, ni comme une croix, loin de là! mais ainsi qu’elle accueillait le temps quotidien : telle une force, supérieure à la volonté, contre laquelle elle n’avait pas le choix. Son cœur se tourna donc dans le sens de l’amour, à la façon des feuilles qui cherchent le soleil. » écrit l’écrivaine à la page 56 et 57. La comparaison entre les feuilles qui cherchent le soleil et les sentiments d’Angélina est juste et permet de comprendre que les sentiments de cette dernière envers le Survenant sont plus forts qu’elle et elle doit les écouter. Cela va lui permettre d’être heureuse et de vivre des moments de bonheur. Dans le même d’ordre d’idées, le nomadisme du Survenant amène le personnage de Alphonsine, la bru du père Didace, à exploiter davantage son côté maternel. La venue du nomade fait ressortir son désir d’être maman, ce qui lui procure beaucoup de bonheur et fait d’elle une meilleure femme de maison. Après une soirée bien arrosée, le Survenant revient complètement ivre à la résidence des Beauchemin. Au premier abord, Alphonsine semble déçue et frustrée du comportement du Survenant. Cependant, après quelques instants, un sentiment de pitié et d’empathie à l’égard du Survenant font en sorte qu’elle veut prendre soin de lui et c’est ce qui fait ressortir son instinct maternel : « Sans le vouloir elle s’attendrit. « Personne ne prend soin de lui », pensa-t-elle. Et elle se mit à lui laver plus doucement la figure, comme elle eût lavé un enfant. » écrit l’auteure à la page 126. Ce moment de douceur amène à comprendre l’empathie qu’elle éprouve envers le Survenant. En prenant soin de lui, cela fait augmenter le désir d’Alphonsine d’être la mère qu’elle rêve d’être depuis longtemps. Cela faisait trois ans que Alphonsine était prise dans un mariage triste, sans enfants et une incapacité d’en avoir. Toutefois, après trois longues années, la bru du père Didace tombe finalement enceinte, au grand bonheur du couple. L’arrivée du Survenant lui apporta beaucoup de bonheur et c’est pour cette raison que le personnage de Alphonsine vit difficilement le départ du nomade.

Pour conclure, il est vrai de dire que dans l’œuvre Le Survenant, le bonheur réside effectivement dans le nomadisme. À cet effet, le personnage principal a un impact important sur les habitants du Chenal du Moine. Le nomade réussit à laisser sa trace de façon importante : il apporte du bonheur et fait découvrir aux habitants que le nomadisme est synonyme de force et de liberté. D’ailleurs, il réussit à marquer plusieurs personnages secondaires de différentes manières, notamment en redonnant espoir et force ainsi qu’en faisant découvrir ce que sont l’amour et la féminité. Le Survenant amène les habitants du village à voir un autre côté du nomadisme car, pour le Grand-Dieu-des-routes, le bonheur se trouve dans la liberté d’aller où il veut et quand il le veut. Ce roman, écrit à la fin de la Seconde Guerre mondiale, se démarque grâce au désir de vouloir transmettre les traditions et les valeurs de la vie axée sur les terres, ce qui met de l’avant la littérature du terroir des années 1846 à 1945. Toutefois, le Survenant amène un déséquilibre au sein du village : les personnages secondaires changent de perception face au nomadisme grâce aux actes du Survenant. Cela amène une liberté soudaine qui laisse croire que ce serait possiblement la fin d'une ère.