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Description de Mme Vauquer dans le roman Le Père Goriot d'Honoré de Balzac

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Par   •  6 Décembre 2012  •  1 559 Mots (7 Pages)  •  6 333 Vues

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1 Cette pièce est dans tout son lustre au moment où, vers sept heures du matin, le chat de madame Vauquer précède sa maîtresse, saute sur les buffets, y flaire le lait que contiennent plusieurs jattes couvertes d'assiettes, et fait entendre son rourou matinal. Bientôt la veuve se montre, attifée de son bonnet de tulle sous lequel pend un tour de faux cheveux mal mis; elle marche en traînassant ses pantoufles grimacées. Sa face vieillotte, grassouillette, du milieu de laquelle sort un nez à bec de perroquet; ses petites mains potelées, sa personne dodue comme un rat d'église, son corsage trop plein et qui flotte, sont en harmonie avec cette salle où suinte le malheur, où s'est blottie la spéculation et dont madame Vauquer respire l'air chaudement fétide sans en être écoeurée. Sa figure fraîche comme une première gelée d'automne, ses yeux ridés, dont l'expression passe du sourire prescrit aux danseuses à l'amer renfrognement de l'escompteur, enfin toute sa personne explique la pension, comme la pension implique sa personne. Le bagne ne va pas sans l'argousin, vous n'imagineriez pas l'un sans l'autre. L'embonpoint blafard de cette petite femme est le produit de cette vie, comme le typhus est la conséquence des exhalaisons d'un hôpital. Son jupon de laine tricotée, qui dépasse sa première jupe faite avec une vieille robe, et dont la ouate s'échappe par les fentes de l'étoffe lézardée, résume le salon, la salle à manger, le jardinet, annonce la cuisine et fait pressentir les pensionnaires. Quand elle est là, ce spectacle est complet. Agée d'environ cinquante ans, madame Vauquer ressemble à toutes les femmes qui ont eu des malheurs. Elle a l'oeil vitreux, l'air innocent d'une entremetteuse qui va se gendarmer pour se faire payer plus cher, mais d'ailleurs prête à tout pour adoucir son sort, à livrer Georges ou Pichegru, si Georges ou Pichegru étaient encore à livrer. Néanmoins, elle est bonne femme au fond, disent les pensionnaires, qui la croient sans fortune en l'entendant geindre et tousser comme eux. Qu'avait été monsieur Vauquer? Elle ne s'expliquait jamais sur le défunt. Comment avait-il perdu sa fortune? Dans les malheurs, répondait-elle. Il s'était mal conduit envers elle, ne lui avait laissé que les yeux pour pleurer, cette maison pour vivre, et le droit de ne compatir à aucune infortune, parce que, disait-elle, elle avait souffert tout ce qu'il est possible de souffrir.

Balzac nous fait part de la description de la pension à Mme Vauquer. C'est une pension de famille situé à Paris en 1819.

Le roman s'ouvre sur la description détaillée et statique de la pension Vauquer et il enchaîne par la description dynamique des personnages.

Nous avons Mme Vauquer au saut du lit. Pour Balzac, il s'agit de montrer le personnage et les lieux où il vit. Le décor a été modelé par le personnage et le décor agit sur ce personnage : c'est une interaction entre le décor et le personnage. Aussi, on va assister à la physiognomonie : le rapport entre physique et caractère.

I ) LE PORTRAIT PHYSIQUE ET LE CARACTERE : REALISME ET IRONIE

Balzac va faire un portrait critique de Mme Vauquer : il utilise l'ironie

A ) Traits de caractère

1°) Coquetterie et vanité

Vauquer a des faux cheveux (l.5-6).

Elle est « attifée » (l.5). Elle n'a pas eu le temps de bien placer sa perruque.

De même, elle a « un bonnet de tulle » (l.5). C'est une dentelle pas coûteuse.

2°) Laisser - aller

Elle marche en traînassant ses pantoufles (l.6).

Cela lui donne une certaine mollesse s'opposant à la vivacité du chat.

« les pantoufles grimacées » (l.6). Ces vieilles pantoufles soulignent l'avarie du personnage.

Au début, on a une vision globale : « bonnet » (l.5), pantoufle (l.6).

Tout le portrait est fait par petites touches : ce personnage est un personnage négatif dans le roman.

3°) Embonpoint du personnage

l.8 : « les mains potelées », « sa personne dodue »

l.9 : « son corsage trop plein »

l.16-17 : « l'embonpoint », « grassouillette »

Balzac veut nous montrer que Vauquer s'engraisse sur ces pensionnaires : elle mène une vie sédentaire.

Il insiste sur cette mauvaise graisse car elle est apparemment malade : points négatifs.

l.16-17 : « son embonpoint blafard »

L'univers où elle vit est malsain.

4°) Comparaison avec des animaux

l.8 : « un nez à bec de perroquet » : elle est bavarde et répète mécaniquement les mêmes choses non intéressantes.

l.9 : « un rat d'église » : cela évoque les lieux malpropres, un animal répugnant. Cela a donc une connotation négative et péjorative sur le décor où elle vit.

Ensuite, on découvre en elle l'hypocrisie : « l'oil vitreux » (l.24).

l.24-25 : elle a « l'air innocent d'une entremetteuse ».

l.26-27 : on a une allusion à Cadoudal et à Pichegru : « à livrer Georges ou Pichegru ». ces derniers ont comploté contre Napoléon 1er et furent arrêtés en 1804. Balzac était monarchiste comme eux et étaient

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