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Comment le poète tente de faire rêver son lecteur

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Par   •  8 Janvier 2012  •  1 395 Mots (6 Pages)  •  4 812 Vues

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Pensez vous, comme Gabriel Celaya, que la poésie doive être « des actes sur la terre, un cri vers l’horizon » et que le poète doive s’engager dans son temps et mener les hommes au combat ?

Vous exposerez votre conception du rôle du poète et vous appuierez votre développement sur vos lectures personnelles

Arthur Rimbaud, Victor Hugo…qui n’a jamais tenté d’écrire quelques vers pour ressembler à ces célèbres poètes ? Bien qu’elle soit aujourd’hui représentée sous diverses formes, la poésie a été et reste toujours présente. Cependant, son rôle n’a jamais été clairement défini par les poètes, des désaccords éclatant entre des partisans accordant plus d’importance à une certaine fonction. Ainsi, nous pouvons nous interroger sur le rôle du poète, sur ce qu’il doit apporter au monde par son langage. Nous répondrons à cette question, tout d’abord en observant par quels moyens un poète fait rêver, puis en nous interrogeant sur sa capacité à éduquer ses lecteurs.

Nous allons donc étudier comment le poète tente de faire rêver son lecteur : tout d’abord par les sentiments, puis en jouant avec le langage poétique, et enfin par l’intermédiaire de mondes imaginaires.

En premier lieu, nous verrons que le poète utilise ses sentiments pour écrire, il raconte sa vie. En effet, certains poètes revendiquent n’écrire pour personne d’autre qu’eux même. Cependant, leurs textes seront, pour la plupart, lus par une tierce personne, la faisant rêver, partager des moments intimes et personnels… Par exemple, Victor Hugo nous fait partager sa peine dans « Demain dès l’aube » : nous pouvons imaginer ce père meurtri se recueillant sur la tombe de sa fille ; le lecteur se sent de trop dans cette scène, mais souffre avec l’auteur. De plus, le poète est un être humain, ses sentiments sont vrais, il les transmet seulement pour que le lecteur s’envole quelques temps, pour qu’il s’imagine être l’auteur lui-même, avoir ses peines… par exemple, le poème « Il pleut sur la ville » nous fait ressentir pendant un instant des sentiments qui ne nous appartiennent pas; le lecteur va pendant un moment échapper à sa réalité pour partager celle d’un être inconnu. Le poète a donc pour rôle de faire rêver, grâce au partage de ses sentiments, de ses joies, de ses peines…

Dans un second temps, nous verrons que, par son langage, le poète peut faire rêver son lecteur. En effet, le langage poétique n’est pas naturel ; selon certains auteurs, « un poète inspiré n’est pas un bon poète ». Analysons par exemple le poème de Victor Hugo : « Demain dès l’aube ». Si l’auteur avait écrit seulement en suivant son cœur et ses émotions, l’effet final aurait été différent. Par exemple, la chute du poème est brutale et triste car Victor Hugo utilise des procédés pour la rendre telle : « bruyères en fleurs » est difficile à prononcer, le mot « tombe » est accentué… Ainsi, sans ces procédés, jamais le poète ne pourrait autant toucher son lecteur, l’amener à partager ses sentiments, et par conséquent le faire rêver. Mais les sonorités ne sont pas seules à être indispensables : un vocabulaire, un rythme, une ponctuation mal choisis ne peuvent permettre au lecteur d’ « entrer » dans le poème. Que serait « Le dormeur du val » sans une ponctuation intense ? Le lecteur aurait il été essoufflé au terme de sa lecture, aurait il réellement partagé le mal être de Rimbaud face à la guerre ? Non. Ainsi, nous pouvons dire que le langage poétique est indispensable pour partager ses sentiments, donc pour rêver.

Enfin, nous allons observer la manière dont le poète peut transporter son lecteur dans d’autres mondes. En effet, le poète peut, mieux que tout autre, amener son lecteur dans des endroits inconnus. Par exemple, « Les Conquérants » lui montre de nouvelles terres, qu’il n’a jamais vues. Mais dans ce texte, le poète, grâce à des procédés stylistiques et rhétoriques, décrit parfaitement cet endroit, si bien que l’on se croirait avec les explorateurs. Cependant, il existe une autre sorte de « nouveau monde » que nous offrent les poètes. Par exemple, par le symbolisme : « Le pont Mirabeau » semble nous emmener dans un tableau. Le lecteur peut aisément imaginer une toile d’art cubique. Les positions des protagonistes, leur entourage (eau = temps) seraient alors plus importants à étudier que les procédés stylistiques du texte, transposés dans le tableau (pas de

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