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Demain dès l'aube, Victor Hugo

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Par   •  11 Avril 2013  •  1 273 Mots (6 Pages)  •  1 030 Vues

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. Le voyage symbolique

La structure du poème souligne une double progression dans le temps et dans l'espace, et un itinéraire mené avec détermination.

a) La progression dans le temps

Le poème débute par l'indication insistante du moment du départ (tout le vers 1 : trois notations de temps formant un groupe ternaire selon le rythme 2/2/8). Il se termine au crépuscule comme le souligne la métaphore du vers 9 ("l'or du soir qui tombe"). Le voyage occupe ainsi une journée entière sans interruption, à travers un paysage aux aspects variés.

b) La progression dans l'espace

Elle est exprimée par une série de compléments de lieu soulignant le passage, et la succession des paysages différents (anaphore de "j'irai par", énumération des éléments de la nature "par la forêt", "par la montagne"). On peut noter le caractère vague, sauvage et difficile de l'itinéraire suivi. Dans la strophe 3 le changement de paysage (il devient maritime et fluvial, ce que suggèrent "les voiles", et le nom propre "Harfleur") souligne indirectement la progression temporelle. Le mot " tombe " marque le point d'aboutissement, jusque-là inattendu.

c) L'itinéraire suivi avec détermination

L'itinéraire est exprimé par l'emploi de verbes de mouvement ("je partirai", "j'irai", "je marcherai", "j'arriverai"). Leur ordre marque le départ et l'arrivée, et une certaine façon de se déplacer, dont la détermination est soulignée par l'emploi répété du futur. La situation de ces verbes à l'intérieur du poème ("je partirai" occupe les premiers pieds du vers 2, "j'irai" ponctue le début de chaque hémistiche du vers 3) fait de chacun d'eux une étape importante et décisive de l'itinéraire. Ils ponctuent le texte en soulignant une volonté que rien ne saurait arrêter. C'est précisément cette détermination, et la manière de voyager, qui font apparaître ce voyage non comme un simple déplacement, mais comme un itinéraire sentimental.

II. L'itinéraire sentimental

L'insistance à vouloir partir, que soulignent la répétition des compléments de temps du vers 1 et l'emploi constant du futur des verbes de mouvement, s'explique par le chagrin d'une séparation. L'indifférence à tout ce qui n'est pas la pensée de la bien-aimée met en relief la profondeur d'une relation sentimentale qui justifie un tel voyage.

a) Une relation affective profonde

Elle apparaît dans l'interpellation affectueuse qui termine le premier hémistiche du vers 2 ("vois-tu") et dans le rapprochement "je"/"tu", très affirmatif, ("je sais que tu m'attends") ou négatif ("je ne puis demeurer..."). Le premier quatrain souligne par un jeu d'alternance entre "je" et "tu" (v. 2, v. 4) une double certitude : celle d'un "rendez-vous", celle de l'incapacité d'accepter une situation douloureuse. Le rythme très régulier du vers 4 (3/3/3/3) sans aucune coupe forte, donne à cette fin de strophe la musicalité d'une incantation obsessionnelle.

b) L'indifférence au contexte du voyage

Elle s'exprime par une certaine imprécision concernant le décor, par la négation des perceptions et par l'insistance sur des préoccupations personnelles.

L'imprécision de l'environnement. la nature du paysage environnant est simplement indiquée par des notions géographiques sans caractérisation ("la forêt", "la montagne"). De même le paysage de la strophe 3 ("l'or du soir", "les voiles") semble indistinct, ce que suggère l'adverbe "au loin". Le phénomène d'imprécision est d'ailleurs plus nettement souligné par les négations.

Les perceptions niées : la reprise de "sans" ("sans rien voir", "sans entendre") dans un vers lui-même très régulier, souligne une indifférence volontaire à toute perception auditive ou visuelle. Le refus des perceptions visuelles se retrouve aux vers 9 et 10 : tout intérêt éventuel pour un paysage esthétiquement émouvant est catégoriquement nié (négation du verbe "regarder"). De même, la confusion

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