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Demain, Robert Desnos

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Par   •  28 Février 2015  •  1 704 Mots (7 Pages)  •  2 818 Vues

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Demain de Robert Desnos

I. Problématique

En quoi le poème Demain de Robert Desnos est un acte de résistance ?

II. Présentation

Il s’agit d’un poème qui s’intitule « Demain » de Robert Desnos (1900-1945).Ecrit en 1942, il est issu du mouvement surréaliste.

III. L’artiste

Robert Desnos, né en 1900, est issu d’un milieu populaire. Il se refuse à poursuivre des études : il veut devenir poète et pour survivre fait plusieurs petits métiers. En 1920, il s’intègre aux milieux littéraires. Puis, 2 ans plus tard, il prend part au mouvement surréaliste.

Tout en étant journaliste, Il prend ses distances avec le mouvement puis connait le succès grâce à une série radiophonique. Pour cela il délaisse quelque peu la poésie même si, en 1936, il entreprend le tour de force de composer un poème par jour.

La seconde guerre mondiale déclarée, il est mobilisé en 1939 puis rendu à la vie civile dès le mois d’août.

Il est convaincu de la légitimité du combat contre le nazisme et ne se laisse abattre ni par la défaite de juin 1940, ni par l'occupation de Paris. Il redevient journaliste pour Aujourd'hui, le journal d'Henri Jeanson et Robert Perrier. Après l'arrestation de Jeanson, le quotidien est rapidement soumis à la censure allemande mais Desnos ruse, surveille ses paroles et réussit à publier, mine de rien, selon son expression, des articles de littérature qui incitent à préparer un avenir libre.

C’est le début de la résistance pour lui. Puis la lutte devient clandestine en juillet 1942 il entre dans le réseau de Résistance AGIR avec d’autres auteurs, c’est à ce moment qu’il écrit ce poème.

Il transmet des informations confidentielles parvenues au journal, tout en fabriquant par ailleurs de faux papiers pour des Juifs ou des résistants en difficulté.

En 1943, il est averti que ce réseau est infiltré (nombre de ses membres furent d'ailleurs dénoncés, arrêtés et déportés), mais il en demeure membre tout en se rapprochant d’un groupe plus radical. Dès lors, aux missions de renseignements qu'il effectue pour le premier s'ajoutent très certainement des missions bien plus directes et violentes.

Il reste poète et son nom ou sous des pseudonymes, il publie Fortunes (1942), État de veille (1943) ou les Chantefables (1944) puis Le Bain avec Andromède (1944), Contrée (1944), et les sonnets en argot, comme Le Maréchal Ducono, virulente attaque contre Pétain.

Même en poésie il lutte contre le nazisme. "Ce n'est pas la poésie qui doit être libre, c'est le poète", dit Desnos. Ainsi en 1944, Le Veilleur du Pont-au-Change, signé Valentin Guillois pousse son vibrant appel à la lutte générale.

Malheureusement, le poète est arrêté, le 22 février puis déporté d’abord pour Buchenwald puis pour Flöha en Saxe. Les lettres qu’il écrit à sa compagne témoignent de son ardente énergie comme de son désir de vivre.

Sous l’avancée des troupes alliées une partie des prisonniers est acheminé jusqu'au camp de concentration de Theresienstadt, à Terezin. Là, le typhus fait rage.

Le 3 mai 1945, les SS prennent la fuite et le 8 mai, l'Armée rouge et les partisans tchèques pénètrent dans le camp. Les libérateurs traînent avec eux quelques médecins et infirmiers afin de sauver qui peut l'être encore. Sur une paillasse, vêtu de l'habit rayé de déporté, tremblant de fièvre, Desnos n'est plus qu'un matricule. C’est le hasard qui fait qu’on le retrouve.

Plusieurs semaines après la libération, un étudiant tchèque qui connait le mouvement surréaliste reconnait le nom de Desnos sur la liste des malades.

Le poète est mourant et décède le 8 juin 1945.

Les cendres de Robert Desnos sont est enterrées au cimetière du Montparnasse à Paris.

IV. Le texte

« Demain »

Âgé de cent mille ans, j’aurais encor la force

De t’attendre, ô demain pressenti par l’espoir.

Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,

Peut gémir : Le matin est neuf, neuf est le soir.

Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,

Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,

Nous parlons à voix basse et nous tendons l’oreille

À maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.

Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore

De la splendeur du jour et de tous ses présents.

Si nous ne dormons pas c’est pour guetter l’aurore

Qui prouvera qu’enfin nous vivons au présent.

Robert Desnos, 1942

V. L’analyse

Ce poème est composé de 3 quatrains et les vers sont des alexandrins (12 syllabes).

1. Qui est présenté par le pronom sujet « je » ? Et par « nous » ?

Le poète est désigné par le pronom sujet « je ». Le vocatif « ô » (v. 2) souligne son investissement affectif. Faisant lui-même partie de la Résistance française, il s’implique fortement dans son discours. Le pronom sujet « nous » désigne les Résistants de manière implicite (= ce qui n’est pas directement exprimé).

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