LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

De Gaulle, portrait de Staline

Compte Rendu : De Gaulle, portrait de Staline. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  1 Avril 2012  •  598 Mots (3 Pages)  •  1 579 Vues

Page 1 sur 3

Dans Le Salut, publié en 1959, de Gaulle dresse un portrait de Staline lorsqu'il retrace sa visite à Moscou du 2 au 10 décembre 1944. Justement, quel portrait le mémorialiste compose-t-il de « l'homme d'acier » ? Staline, négociateur zélé (II), cache derrière ce masque les dessous d'un tyran éclatant (I).

I] Staline, un tyran éclatant

Lorsque le Général de Gaulle évoque Staline, il rappelle sa « volonté de puissance » (p. 78). Ce zèle qu'il consacre à ses tâches est la clé de voûte de son caractère. Il ne connait ni la « pitié », ni même l'indulgence. La sensibilité lui est inconnue, il est intrinsèquement cruel. Il se méfie de chaque personne qu'il considère comme « un obstacle ou un danger » et qu'il n'hésiterait pas à faire éliminer. Le lexique de la dissimulation, du faux-semblant, lui est alloué. Il est décrit de façon très imagée : « communiste habillé en maréchal, dictateur tapi dans sa ruse ». En réalité, derrière tant de malice se dégage le profil du « despote » qui n'hésite pas à imposer à son pays « une dépense inouïe de souffrances et de pertes humaines » (p. 78) pour remplir ses desseins.

Le Général de Gaulle voit en Staline ce « charme ténébreux » (p. 79) qui rend cet homme si fascinant nonobstant l'âpreté de son engagement. L'homme d'acier aspire à la grandeur de la Russie, tellement qu'il l'incarne. Sa « volonté de puissance » est au service des « rêves de sa patrie » (p. 78). En réalité, Staline, parce qu'il est fascinant de puissance, parce qu'il est enivrant de cruauté, il est un dirigeant hors norme. De Gaulle voit en lui un « conquérant à l'air bonhomme » (p. 78) prêt à tout pour parvenir à ses fins. D'ailleurs, après la signature du traité franco-russe, « Il s'était remis à manger » (p. 99).

II] Un négociateur zélé

De Gaulle n'a pas dressé ce portrait avant que les négociations ne commencent sans raisons : en effet, le caractère du maréchal détermine les péripéties inhérentes à celles-ci. Staline est constamment en mouvement, s'immobilisant parfois, s'animant brusquement. Surtout, sa « ruse » est sans cesse présente, et pour autant imprévisible, notamment lors des discussions sur le gouvernement et les frontières futures de la Pologne (p. 83-85). A la fois plein de « brutalité » soutenue « de haine et de mépris » quant aux polonais réfugiés à Londres (p. 84) de même que dans le chantage exercé sur le Général de Gaulle – signature du traité en échange de la reconnaissance du Comité de Lublin (p. 88-89)- Staline sait aussi se montrer affable, affichant alors « une culture rudimentaire » et un « fruste bon sens » (p. 93).

Lorsqu'il porte les toasts (p. 93-94), De Gaulle voit en ce théâtre une « scène de tragi-comédie »* (p. 95), scène fidèle à ce qu'est Staline. Il trinque à la santé de ses collaborateurs, ses ministres et généraux, tous ceux qui l'entourent. Ses gestes, loin d'être pensés, sont forcés : il « point[e] le doigt vers l'un des assistants ». Il allie paroles amicales et menaces : « Je te salue... » ... « Sinon, il sera pendu ». Face à lui, l'assistance est « rigide », « silencieu[se]

...

Télécharger au format  txt (3.5 Kb)   pdf (59.8 Kb)   docx (9.2 Kb)  
Voir 2 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com