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Dans quelles mesures Alessio, le personnage de Silvia Avalonne dans D’Acier, est-il un personnage tragique ?

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Par   •  9 Avril 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  2 180 Mots (9 Pages)  •  844 Vues

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Dans quelles mesures Alessio, le personnage de Silvia Avalonne dans D’Acier, est-il un personnage tragique ?

D’Acier est une œuvre qui nous évoque la réalité de la vie dans le milieu ouvrier en Italie au XX ème siècle, lors de la spéculation immobilière des municipalités communistes qui emmènera par la suite à la construction de HLM au bord de la mer, dans les années 60. Ce roman plonge ainsi le lecteur dans le cœur du milieu ouvrier Italien, avec ses règles et ses personnages, aux destins plus ou moins improbables.

On peut ainsi se demander dans quelles mesures Alessio, l’un des personnages de ce roman, peut-il être considéré comme un personnage tragique.

Dans une première partie, nous étudierons l’ambivalence d’Alessio, qui peut le faire passer pour un héros tragique victime de son hubris, et dans une deuxième partie, nous verrons qu’il y a aussi le contexte particulier du milieu ouvrier qui a influé sur le personnage.

Un héros est une personne d’origine mythique, qui fait preuve d’un grand courage et qui se distingue par ses actions. Ses qualités sont nombreuses et elle possède de hautes vertus, qui lui permettent souvent d’accomplir des hauts-fait glorieux qui la rendent légendaire. Le héros peut être relié à une tragédie, genre théâtrale dramatique dans lequel des évènements tragiques se succèdent. Il devient alors un héros tragique ; son existence et son destin deviennent accablants de par leur inéluctabilité, et sa fin est le plus souvent tragique. On peut ainsi citer Hermione, dans Andromaque de Racine, ou encore Œdipe, de Sophocle.

Néanmoins, Alessio peut être considéré comme un héros grâce à ses qualités générales, qui le hissent au rang de chef dans son environnement. Plusieurs passages dans l’œuvre vantent ainsi la beauté particulièrement grande du personnage, qui est « beau et sombre » avec « un grand corps bronzé », « des cheveux blonds ébouriffés » … On peut ici rapprocher ses caractéristiques physiques de celles d’un héros, dont ces dernières sont plutôt favorables à la beauté. L’auteur cherche elle aussi à nous le faire ressentir, à travers cette expression : « dieu de l’Olympe ». Le lecteur sait ainsi que cette beauté n’est pas que superficielle, mais qu’elle semble bien avoir une origine divine.

Moralement, Alessio est également bien doté et de nombreux traits de caractères viennent compléter un portrait déjà plutôt positif du personnage. Dès le début du récit, le côté protecteur d’Alessio est mis en avant : il se querelle avec un jeune homme à propos de sa sœur, sur qui ce dernier aurait lâché des propos plutôt insultants. Le sens de la famille semble ainsi être très important chez Alessio, et il se réjouit également du bonheur de ses proches, à qui il semble dévoué : l’union de sa sœur avec son ami Mattia ne l’importune donc pas le moins du monde, et il accorde même sa protection au nouveau couple. Malgré tout, il reste franc, ce qui lui jouera bien des tours et pourra tantôt être considéré comme une qualité, et tantôt être considéré comme un défaut. Lors de la nuit à la discothèque avec son ami Cristiano ou lors de l’épisode du Patinodrome encore avec Cristiano, sa franchise s’illustre et éclate, avec les conséquences qui en découlent, heureuses et malheureuses. Il parviendra ainsi à faire réfléchir Cristiano quant à ses fonctions paternelles, mais le fera aussi se brouiller avec lui quelques temps.

Toutefois, malgré tout ce qui peut lui arriver, Alessio conserve une aisance dans son monde, une certaine assurance. Il est complètement sûr de lui, persuadé d’avoir toujours raison. Il est sûr de réussir à voler du cuivre, sûr de pouvoir s’imposer comme un leader ; et il réussit, ce qui le pousse à continuer à être aussi confiant. C’est finalement un cercle infernal qui ne fait qu’accroître son aisance, jusqu’à le rendre présomptueux de ses propres capacités : cela marque ici la présence de failles chez le personnage, comme sa démesure, amplifiée par sa présomption et sa prise de risques constante, lorsqu’il se drogue régulièrement à la cocaïne, devient violent … etc. Dans ses relations avec les autres, Alessio apparaît plutôt prétentieux : il considère les femmes comme des objets qui ne lui servent qu’à assurer son ascension social et il a des difficultés à assurer des relations saines avec ses proches ; avec Elena, il n’arrive pas à se contenir malgré son amour profond pour elle, il considère parfois Mattia comme un enfant et il est complètement irrespectueux avec son père, et ne le considère pas comme tel, ce qui rend ses relations plutôt excessives et démesurées. La démesure peut le rapprocher ici des héros antiques, qui, vivant perpétuellement dans le danger, ne se rendent plus compte du danger qui les entoure : ils sont aveuglés par leur hubris, et Alessio n’échappera à la règle ; c’est de cet hubris qu’il sera victime car il lui est supérieur et l’écrase complètement toute sa vie, il mourra ainsi de manière complètement irresponsable et cette fin rajoutera une touche tragique au personnage et à son histoire. On peut noter également sa violence excessive et difficilement contrôlable, visible dès le début du roman, qui risque d’exploser à tout moment si quelque chose gêne Alessio, ou encore son absence de projet de vie, aveuglé par son hubris et qui du coup le fait se sentir mal : cela le conduit ainsi à l’errance, il ne sait que faire pour enfin retrouver un but dans la vie. Cette ambivalence au niveau des qualités, des défauts et de sa vie générale emmène le lecteur à voir Alessio sous deux angles différents : il est ainsi à double-facettes, et le point de vue que l’on en a est différent selon l’angle abordé.

Alessio est ainsi en quelques sortes un Œdipe ou un Ulysse récent ; il leur emprunte quelques caractères essentiels.

Cependant, on ne peut pas considérer Alessio que comme un personnage tragique et qui plus est un héros, il faut également le replacer dans son milieu, crée par l’auteur.

Le milieu ouvrier, qui est un milieu pauvre, avec un quartier très populaire constitué de bandes d’immeubles, a aussi des répercussions sur Alessio, ce qui lui inculque ou modifie certains de ses caractères personnels. Le déterminisme social a ainsi un impact plutôt fort sur le personnage, et l’influence socio-économique sur le personnage se fait ressentir très distinctement chez le lecteur.

C’est d’abord le destin

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