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Dans Ru, Est-il Juste D'affirmer Que La Beauté Transcende Tout Le Reste ?

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Par   •  28 Mai 2014  •  1 048 Mots (5 Pages)  •  2 503 Vues

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La guerre de Vietnam, de 1959 à 1975, a profondément bouleversé la population de la péninsule indochinoise. La vie paisible devient une longue lutte pour la survie et beaucoup prennent le chemin de l’exile. Tel est le cas de Nguyễn An TỊnh, la narratrice du roman Ru (2009) de Kim Thúy qui vit les malheurs des rescapés. Elle résiste face aux atrocités de la guerre et aux difficultés de vivre dans une autre culture en cherchant le côté beau de l’existence. Convaincue que la beauté n’est pas affectée par l’environnement où l’on se baigne, elle continue inlassablement de mettre en évidence les aspects vraiment importants de la vie. La beauté est souvent cachée sous des sédiments d’abjection qui doivent être écartés.

L’existence de la narratrice et des gens qu’elle rencontre est comme une longue quête de la beauté dans tout ce qui les entoure. D’un côté, dans la cale du bateau qui les mène vers la liberté, Kim Thúy observe les Vietnamiens entassés qui ont, pourtant, le pouvoir de garder vive la beauté de leur âme. Il y a cette femme qui chante une berceuse pour apaiser la douleur de ceux qui partagent le même sort : « Ce goût d’huile dans la gorge, sur la langue, dans la tête nous endormait au rythme de la berceuse chantée par ma voisine. » (p. 15). Le sommeil devient possible grâce à cette inconnue qui chante au lieu de se plaindre. Ces moments de beauté s’imprègnent dans la mémoire de la narratrice et lui montrent qu’il y a bien des raisons pour continuer de lutter et de se construire une meilleure vie. D’autre côté, à Montréal, elle découvre la beauté de la littérature grâce à Monsieur Ming, un des clients du restaurant où son père est employé. An TỊnh lui est reconnaissante : « Monsieur Minh m’a donné le désir d’écrire » (p. 97). Le respect pour cet admirable homme est marqué par le titre de respect « monsieur » qui précède toujours le nom de celui-ci. De plus, les gens qu’elle rencontre au Québec, ceux qu’elle quitte au Vietnam et ceux qu’elle réussit à revoir laissent voir la grandeur d’âme des humains. À cela s’ajoute la beauté des deux pays le Vietnam et le Canada. Il est donc clair que la beauté est le thème de ce roman, vue des plusieurs perspectives.

Par contre, il n’y a presque pas de moments de beauté absolue sans décrire le milieu hostile dans lequel se trouve la narratrice. D’une part, il y a l’enfant souffrant d’une maladie de peau contagieuse qui met en danger les occupants de la cale. La laideur du bébé galeux effraie An TỊnh qui se tient éloignée de lui et dont les rêves sont mélangés à des cauchemars. La synecdoque « cette tête d’enfant galeuse » (p. 14), qui indique le bébé malade, montre l’objet des peurs de la petite fille qui craint pour sa vie. Cette peur est bien légitime, car, peu de temps après, dit-elle, « Nous étions recouverts de plaques de gale et de poux […] » (p. 28). La précarité de l’existence des gens qui peuplent le roman est très visible. Effrayés, ceux qui partagent la cale du bateau se méfient aussi de l’apparition des communistes prêts à les massacrer. D’autre part, les difficultés des exilés de se débrouiller dans un monde qui ressemble très peu au leur tiennent du côté sombre de l’existence. La vie d’exilé n’est pas facile. Sa famille n’est pas épargnée et sa mère remplace son existence paisible de

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