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La poésie

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Par   •  12 Mai 2013  •  4 193 Mots (17 Pages)  •  2 891 Vues

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Alors que l’art, un langage universel et éternel au service de l’Homme, connait de nombreux bouleversements au fil du temps tout en restant néanmoins gravé à jamais, une de ses formes les plus anciennes et plus privilégiées reste la poésie : le langage littéraire par excellence. Né dans l’Empire Grec sous la forme d’épopées comme L’Iliade et L’Odyssée d’Homère, au fur et à mesure un art oratoire se développe en travaillant les nuances de sonorités, le rythme, les mots et ainsi se met en place un jeu de musicalités à travers lequel le poète chante le monde ou partage ses émotions. En ce qui concerne ces témoignages riches en émotions, le poète exprime ses sentiments personnels, il fait part d’un moment de sa vie. Cette confession vers son lecteur laisse surgir un registre lyrique qui peut prendre une tonalité élégiaque dès qu’il s’agit de mélancolie et profonde tristesse. Ainsi depuis son origine, la poésie s’associe étroitement à la douleur et aux épreuves endurées par les poètes, d’où l’on est tenté de nous demander en quoi la poésie peut permettre de surmonter une épreuve et par quels moyens. Par ailleurs nous nous demanderons s’il n’y a que le poète qui en tire profit. Il est vrai que si le poète trouve refuge dans son œuvre, il n’en demeure pas moins pour son lecteur qui s’identifie à ce dernier et exprime cette même souffrance. Néanmoins cet art présente tout de même certaines limites, en effet la poésie n’est pas toujours efficace dans le dépassement d’une épreuve.

Le poète trouve refuge dans la poésie depuis l’Antiquité, où il se console en se créant un nouveau monde dépourvu de toute limite, où il s’évade afin de survivre aux épreuves. Il va même au-delà de l’expression de cette souffrance personnelle, il va jusqu’à dénoncer les horreurs de certaines épreuves collectives comme la guerre.

Le poète se console dans son œuvre qui lui sert de refuge pendant les moments de détresse. En effet si l’on retourne aux origines mythologiques, Orphée considéré comme un des premiers poètes, pleurant la mort de sa femme Eurydice eut l’occasion de retrouver cette dernière à l’entrée des Enfers grâce à Hadès : le maitre des Enfers, seulement s’il ne se retourne pas vers sa femme avant d’avoir revu la lumière du jour. Il échoue ne parvenant pas à respecter cette condition. Cela fait d’Orphée (incarnant le poète) une figure à la fois « sacrée » puisqu’il a reçu un grand privilège par le maitre des Enfers, et à la fois humain, banal puisque sous l’imploration de sa femme il n’a pas su se contrôler. Par ailleurs durant cette douloureuse période de deuil, Orphée cherche réconfort auprès de sa lyre, cette représentation donne naissance au lyrisme : la voix des sentiments intimes, la voix de la subjectivité. La poésie lyrique à l’origine est donc destinée à être accompagnée par la lyre et se consacre à chanter les émotions personnelles. Le lyrisme qui témoigne d’un moment d’affliction prend un ton élégiaque accompagné de plaintes et mélancolie. Les thèmes privilégiés qui en émanent sont : l’amour, la mort, la conscience du temps qui passe, la jeunesse qui a fui comme le suggère Le Lac de Lamartine, la nostalgie comme dans les poèmes de Du Bellay, dont Heureux qui comme Ulysse ( traitant de la nostalgie du pays), la solitude, le deuil : le thème récurant dans la section Pauca Meae de Victor Hugo pour sa fille Léopoldine morte, la rupture ( comme Tant que mes yeux pourront larmes épandre de Louise Labé traitant de l’amour obsessionnel qu’elle porte pour son amant avec qui sa relation a échoué mêlé à son amour pour la poésie qui la fait vivre)ou même l’appel au lointain souvent avec les poèmes de Rimbaud. Si le chagrin est associé à la poésie, c’est donc parce qu’elle traite de thèmes universels, connu par tout le monde, ce sont des thèmes qui traversent les siècles, les mouvements culturels, les contextes historiques, et ce sont des thèmes éternels. Ainsi paradoxalement à cette idée de souffrance qu’inspire la poésie, le poète se console dans l’écriture, il s’y réfugie, exprimant sa peine sur du papier en délivrant sa pensée sans crainte, ce qui est mieux que de se faire du mal en gardant sa pensée emprisonnée en lui. De plus si les poèmes reflétant la joie et le bonheur ne sont pas très courants, c’est parce que les moments de gaieté sont tellement imprévisibles que l’on est préoccupé à en profiter. Le poème lyrique reflète donc la vraie nature, le vrai visage du poète. De plus la poésie est ce que l’on appelle un art noble, ainsi les sentiments qu’elle traite (l’amour, la douleur, le deuil…) sont mis en valeur et deviennent tout autant des sujets nobles. Les écrivains préfèrent purger leur peine dans la poésie : l’exemple par excellence reste Victor Hugo ; alors qu’il est à la fois dramaturge, poète, romancier, seul dans ses poèmes sont racontés les épisodes douloureux du deuil de sa fille. Le poète extrait la beauté de sa souffrance, la souffrance fait puiser de belles images et des vers inoubliables, c’est ce que veut dire Musset dans la Nuit de Mai où le poète tient une conversation avec une Muse qui lui suggère d’écrire et chanter pour oublier la souffrance qui le tourmente : « Les chants désespérés sont les chants les plus beaux, /Et j’en sais d’éternels qui sont de purs sanglots. ». Il fait de cette souffrance un art qui atteint une perfection esthétique grâce à la tradition formelle du sonnet introduit en France par Pétrarque au XVIe siècle. Le poète grave sa peine et la rend immortelle en la libérant. La forme du poème contraint le poète à être précis car les vers limitent l’écriture et il est poussé à accomplir un travail complet ; ainsi grâce à la prosodie, le contenu du poème est plus riche et plus intense. La mise en forme de la douleur grâce aux vers qui deviennent les confidents du poète, les images et le sonnet qui convient à l’expression des sentiments ; le contenu est plus riche émotionnellement qu’un simple texte en prose, par sa richesse et ses contraintes formelles (comme le sonnet, l’alexandrin…).

Le poète se crée un nouveau monde de fantaisie qui lui appartient afin de fuir la réalité, un monde dont il est le maître qui contrôle tout. En rapprochant le langage et l’imagination, il s’éloigne de cette réalité : source de tristesse, il s’éloigne de ce monde hostile, des vices. Il est libre d’exprimer ses pensées et s’évader dans un lointain sur du papier. Dans ses œuvres, le poète évoque parfois les forces de la nature pour le soutenir dans son épreuve, procédé propre aux Romantiques au XIXe siècle afin de dépasser le mal du siècle (provoqué par la Révolution Française) : soit

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