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Dans quelle mesure le roman peut exciter la curiosité du lecteur, stimuler l'envie d'apprendre, faire connaître des choses nouvelles ou la cause des choses ?

Rapports de Stage : Dans quelle mesure le roman peut exciter la curiosité du lecteur, stimuler l'envie d'apprendre, faire connaître des choses nouvelles ou la cause des choses ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Mai 2015  •  4 737 Mots (19 Pages)  •  1 426 Vues

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INTRODUCTION



[1er alinéa : entrée en matière, qui ouvre la voie à cette réflexion sur les possibilités du genre romanesque]

Le roman, un certain nombre de pages dûment numérotées ? Un récit en prose d'aventures totalement imaginaires ? C'est un peu court ! En fait, le roman est un genre littéraire aux contours élastiques, flous, caractérisé pour l'essentiel par une narration présentée habituellement comme fictionnelle, où l'on passe d'un personnage à l'autre, dont le lecteur suit jour après jour les pensées, les émotions et les actions. Il raconte une histoire de manière ordonnée et précise. Il invente un canevas. Autrement dit, être écrivain, c'est mystifier le lecteur en déformant la réalité des faits. Un conte de faits, alors ? Ce qui caractérise le roman au long cours, c'est l'épaisseur : cette narration longue, extensible et malléable, démontre que le romancier ne s'abandonne pas à l'imagination toute puissante mais à l'observation du monde : les lieux, les dates, la période historique, les faits ou anecdotes, les mœurs, les habitudes ou les conditions de vie, etc...

[2° alinéa : énoncer clairement le sujet de la dissertation en reformulant la citation]

A tel point qu'un philosophe déclara un jour qu'il avait acquis bien plus de connaissances et reçu des enseignements dans les romans d'Honoré de Balzac que dans les ouvrages savants ou exégèses des économistes ou historiens. Les romans nous permettent-ils vraiment d'acquérir ce savoir et comment ? Dans quelle mesure le roman peut exciter la curiosité du lecteur, stimuler l'envie d'apprendre, faire connaître des choses nouvelles ou la cause des choses ?

[3alinéa : énoncer très clairement le plan général de son développement]

Dans un premier temps, nous étudierons comment le roman braque notre curiosité sur l'histoire et la connaissance de notre société ou civilisation. Puis, nous nous efforcerons de démontrer que cette disposition naturelle du roman ne va pas sans une implication de l'auteur dans son œuvre, voire sans une forme d'engagement.



I. Le roman comme représentation du monde, un calque de la vie de tous les jours

A. Une description minutieuse des événements et un aperçu du quotidien

Le roman est un moyen pour l'auteur de décrire avec précision des événements politiques, sociaux, militaires, et de les faire revivre dans leur déroulement au lecteur. D'entretisser des intrigues multiples avec une réalité donnée. Roman à suspens, roman social ou historique, récit psychologique ou policier, thriller ou digest, narration autobiographique (mémoires, annales, correspondances, journal intime, journal de bord, récits de voyage, autofictions), ces livres excitent notre curiosité géographique, archéologique, scientifique, historique, intellectuelle, culturelle. Tout tend à une représentation d'une réalité dans ses dimensions multiples. Parfois les plus sordides, crasseuses, repoussantes. C'est dire combien les œuvres littéraires s'inscrivent dans notre existence de tous les jours. Dans les romans hyperréalistes ou récits personnels de la littérature d'aujourd'hui (depuis les années 1980), la description du réel tend à rejoindre l'instantané de la photographie ou des arrêts sur image du reportage télévisé. La vérité est plus importante que l'imagination. Dorothée Letessier [1953-2011] publie en 1980 son best-seller « Le voyage à Paimpol » où elle narre la vie d'une ouvrière, Maryvonne. Un roman qui montre que tout n'est pas rose à Paimpol, comme partout ailleurs, surtout pour les ouvrières qui travaillent à la chaîne de l'usine. La journaliste Florence Aubenas, grand reporter du Nouvel Observateur (enlevée à Bagdad et retenue en captivité en Irak pendant 157 jours en 2005) a décidé de vivre au quotidien les conditions de travail des femmes de ménage à temps partiel. Dans son récit autobiographique « Le Quai d'Ouistreham » (prix Joseph Kessel en 2010), elle se met dans la peau d'une demandeuse d'emploi qui va pointer à Pôle emploi. Elle va vivre au jour le jour la galère des travailleurs précaires. Un chapitre de son roman est consacré au nettoyage des sanitaires sur un ferry traversant la Manche. Rien de très poétique. Cet ouvrage est le fruit d'une enquête aussi minutieuse que désespérée et permet aux lecteurs de mieux comprendre les mécanismes de l'exclusion sociale. Dans un passage de son roman « L'Education sentimentale » (1869) Flaubert [1821-1880] donne à voir l'irruption d'un peuple révolté et la mise à sac du palais des Tuileries lors des soulèvements de 1848. Dans sa grande fresque épique intitulée « Les Misérables » (paru en 1862), Victor Hugo [1802-1885] met en scène un grand moment de l'histoire républicaine. Sous la Monarchie de Juillet, faut-il le rappeler, tous les hommes politiques au pouvoir comptent dans leur parenté des guillotinés conduits à l'échafaud sous la Terreur (depuis la chute de la royauté en 1792 jusqu'à l'élimination des Robespierristes en 1794). Hugo raconte le destin de l'un des fils des Thénardier, le petit Gavroche. Un gamin de Paris qui jure comme un palefrenier mais qui n'a rien de mauvais dans le cœur. Gavroche organise la résistance républicaine sur une barricade de la rue de la Chanvrerie (aujourd'hui, la rue Rambuteau à Paris) pendant l'insurrection républicaine de juin 1832. Il y trouvera la mort avec sa sœur aînée Eponine. Le lecteur se croit plongé au cœur de l'action, que Victor Hugo restitue avec réalisme. Or, les biographes racontent que l'écrivain se trouvait au cœur des événements du 5 juin 1832 : le roi Louis-Philippe ordonne de lancer la troupe à l'assaut des insurgés parisiens qui se replient derrière deux barricades proches de la rue Saint-Denis à proximité du cloître de l'église Saint-Merri. Victor Hugo a failli se faire enfermer dans cette nasse, et décrit de mémoire ce qu'il a vu de ses propres yeux. Les romans reposent souvent sur des témoignages directs. Nul besoin

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