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Cyrano De Bergerac Une Dramaturgie A Contre Courant

Mémoire : Cyrano De Bergerac Une Dramaturgie A Contre Courant. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Mai 2012  •  10 115 Mots (41 Pages)  •  2 897 Vues

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Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand (1897)

une dramaturgie à contre-courant ?

Séquence de Bruno ROCHE, professeur au lycée Léonard de Vinci à Monistrol

Objets d’étude : LE THÉÂTRE, TEXTE ET REPRÉSENTATION.

Perspective dominante : étude des genres et des registres.

Perspective complémentaire : intertextualité, histoire littéraire et culturelle.

Problématique : Une dramaturgie à contre-courant ?

Objectifs :

1) Analyser le langage théâtral dans le texte et dans les relations entre le texte et les aspects visuels et sonores liés à la représentation.

2) Etudier la couleur locale, puis retrouver le personnage éponyme dont s’est servi Rostand, en vue de préparer la séquence 4.

Entrée dans l'œuvre :

- Entre comédie héroïque et drame romantique : premières hypothèses de lecture,

- Histoire littéraire et culturelle : principaux extraits de la Préface de Cromwell (1827) de Victor Hugo,

- Vocabulaire du théâtre : vocabulaire critique et outils spécifiques.

Lectures analytiques

a) L'exposition :

- La tirade du Nez (I, 4, v. 311-365),

Une tirade comique, l’ « humeur bataillarde », la double énonciation et la raison d’être de ce morceau de bravoure.

b) Le nœud :

- La tirade des « Non, merci ! » (II, 8, v. 965-1005),

Cyrano « moraliste classique », à la manière du Misanthrope de Molière ?

- La scène du baiser (III, 7), vers 1441 à 1480.

Une déclaration à double voix, du lyrisme à l’émergence du pathétique (lecture analytique prise en charge par Lise Marcon).

c) Le dénouement : un respect surprenant des principes aristotéliciens (voir La Poétique)

- Le récit de Ragueneau (V, 2 et 3, v. 2335-2359),

- La scène de la reconnaissance de l’auteur de la lettre (V, 5, v. 2433-2474).

Notions abordées :

- Dramaturgie : l’exposition et le dénouement, le récit au théâtre, le drame romantique, sublime et grotesque,

- L’esthétique de la pointe, la préciosité, place et fonction dans la pièce,

- Histoire littéraire et culturelle : à la recherche du vrai Cyrano, le libertinage érudit.

Synthèses :

- Cyrano et Ragueneau ou l’art du contrepoint, comparaisons des mises en scènes et des choix d’interprétation (Cyrano joué par Daniel Sorano puis par Gérard Depardieu).

Lectures et activités personnelles (exposés, recherches...) :

Suggestions : Corneille, Le Menteur ; Racine, Phèdre ; Victor Hugo, Ruy Blas.

CYRANO DE BERGERAC, D’Edmond ROSTAND (1897)

ENTRÉE DANS L’ŒUVRE

Cyrano de Bergerac, comédie héroïque, en cinq actes, en vers…

Première piste : Titre et horizon d’attente

La comédie héroïque, Robert Abichared, in Encyclopaedia Universalis.

Mais, aux alentours de 1630, voici que l’évolution se précipite soudain. L’aristocratie commence à se policer et à s’intéresser aux débats littéraires et philosophiques ; les femmes prennent une place de plus en plus importante dans la société ; des salles de théâtre se créent, encore mal équipées, mais animées par des troupes de premier ordre qui s’y fixent en permanence. Les nouveaux théoriciens, de Chapelain à l’abbé d’Aubignac, soutenus par Richelieu, bénéficient d’une bien plus large audience que leurs prédécesseurs. Et, surtout, le théâtre commence à trouver un statut dans la vie mondaine et sociale de l’époque. D’où une abondance, assez nouvelle, de vocations d’auteurs dramatiques, de Rotrou à Scarron et de Boisrobert à Quinault. De 1630 à 1635, Corneille donne six comédies qui intronisent cette forme avec éclat dans l’univers de la littérature : conformes, pour l’essentiel, aux règles nouvelles, elles proposent un modèle de haute tenue littéraire, mais qui use des conventions avec un discernement inventif ; plus enjouées que proprement comiques, plantées dans un décor contemporain, romanesques sans excès, animées sans gratuité, ces œuvres présentent une vraisemblance intérieure tout à fait convaincante, qui est le produit d’un réalisme hautement stylisé.

Tout cela s’accorde à merveille avec l’idée de la comédie que se font alors, d’après les Anciens, les tenants du théâtre régulier : conçue par opposition à la tragédie, domaine de la terreur et de la pitié, et à la farce, aux ressorts énormes et gratuits, la comédie doit mettre en scène des personnages de condition moyenne, appelés à triompher des obstacles qui se dressent sur leur chemin. Écrite dans un langage élégant et mesuré, elle sera conforme à la bienséance requise par la bonne société et obéira aux règles de la vraisemblance, qui imposent le respect des unités de temps, d’action et de lieu : car le but du théâtre est de figurer le monde, par les moyens d’une illusion qui a sa logique propre. Dans une telle définition, notons-le, le rire ne figure pas : il s’agit essentiellement de divertir et de plaire, en restant dans le ton de la bonne compagnie et en apprenant aux hommes à mieux se connaître.

La comédie héroïque se donne explicitement pour la recherche d’une intériorisation des obstacles à l’amour, sans recours au romanesque ou au tragique […]. Les personnages ont la profondeur, la pureté, l’intransigeance des héros épiques […] La comédie héroïque se définirait par l’application d’une

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