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Critique de la pièce de théâtre Dom Juan Ou Le Festin De Pierre de Molière

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Par   •  7 Mai 2015  •  1 911 Mots (8 Pages)  •  1 095 Vues

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Critique – Dom Juan ou le Festin de pierre

Dom Juan a choqué. Par l’impudence de ses thèmes, mais également par sa forme imparfaite. C’est une création dramatique considérée comme exceptionnelle non pas seulement à l’époque, mais également dans l’œuvre de Molière. Dom Juan ou le festin de pierre recompose un mythe largement mis au goût du jour par la littérature de l’époque de façon à être en rupture avec les conventions. La pièce mélange les registres, ne suis pas la règle des unités, met en danger la notion de vraisemblance et de bienséance.

Dom Juan ou le Festin de pierre est une comédie en 5 actes écrits par Voltaire qui fut représentée sur scène la première fois en 1665. L’original est d’un Espagnol, Tirso de Molina, une troupe italienne en jouait une imitation à Paris vers 1664, et faisait fureur. C’est probablement la comédie du monde qui a été représentée le plus souvent. C’est qu’il y a le diable et l’amour, la peur de l’enfer et une passion ardente de la femme, c’est-à-dire, ce qu’il y a de plus terrible et de plus doux aux yeux de tous les hommes. Le 19 novembre 2014, Jean-Pierre Vincent présenta sa mise en scène de Dom Juan à la Comédie Française avec principalement Loïc Corbery dans le rôle de Don Juan, Serge Bagdassarian qui incarne Sganarelle, sans oublier Suliane Brahim jouant Elvire, Alain Lenglet dans le rôle de Don Louis et enfin Pierre Louis-Calixte qui prend le rôle de Gusman, le Pauvre et M. Dimanche.

Don Juan, libertin intrépide et profanateur, séduit toute jeune femme passant à portée d’yeux, noble ou paysanne, honnête ou peu méfiante. C’est la conquête qui l’intéresse véritablement : une fois le cœur de la belle remporté, il se lance sur la piste à la recherche d’une nouvelle proie. C’est ainsi qu’il retire à son couvent Elvire, et cause sa malédiction lorsqu’elle se sait trompée. Après la rencontre d'un mendiant dont il tente en vain d'acheter la conscience en le faisant profaner, il sauve la vie de Dom Carlos, frère d'Elvire, qui renonce à venger l'honneur de sa sœur. Toujours accompagné de son valet Sganarelle, il défie la mémoire du Commandeur, qu'il a lui-même tué, en invitant sa statue à dîner. Impertinent envers son père, libertin et fier de l’être, Don Juan recevra lors de son dernier « festin » des visiteurs tels que son père, son épouse, un mystérieux spectre, qui essaieront inutilement de le convertir au bien. Son châtiment est inévitable…

Avec sa mise en scène, Jean-Pierre Vincent reste fidèle au texte de Molière. Il n'y a pas de risques pris ou de excentricités modernes sur des sujets immatériels comme la religion et la fidélité. Certains passages penchent même un peu trop vers un comique proche de la sottise et des bouffonneries. Les instants amusants et farcesques ainsi que les moments de liberté illustrent bien ces cinq actes de comédie.

Cela est en effet montré par le Dom Juan joué par Loïc Corbery: il est imprévisible, divertissant, malin et aussi enfantin. Coiffé d'une perruque blonde et bouclée, qu'il n'hésitera pas à enlever, il joue audacieusement les jolis cœurs sans cas de conscience. On pourrait penser, en lisant l’œuvre de Molière, que Dom Juan devrait être incarné par une figure plus mature, un libertin vieillissant. Mais la surprise que nous fait Loïc Corbery nous enchante avec la jeunesse gaie qu’il interprète et l’énergie qu’il réussit à transmettre au public de tous les âges. Mais au cours du déroulement de la pièce, le jeu de Corbery devient inconstant, parfois moqueur, parfois funeste, mais il n'est plus principal. Dom Juan on le sait, ne croit en rien, ne respecte rien, un libertin mais aussi un anarchiste avant l’heure. Comme un poisson dans l'eau dans ce rôle de séducteur infidèle, bel homme, croquant à pleines dents les plaisirs amoureux, il apponte sa destinée avec une confiance et un désintéressement propres à l’irresponsable jeunesse.

Sganarelle, le témoin consterné et terriblement captivant de cette tragi-comédie, est incarné par l’exceptionnel Serge Bagdassarian. La mise en scène semble s’attentionner davantage au valet Sganarelle qui n'est pas incertain mais affirme dans la farce, dans la drôlerie, et qui se retrouve dans une solidité quasi mystérieuse ; c’est un complice quasi paternel. C’est lui qui « ouvrira le spectacle » avec un monologue entouré de personnes. C’est en effet un changement du sens de l’éloge du tabac car il cherche moins a éduqué. Ce n’est un plus personnage mondain. Le valet n’est pas simplement l’éloge comique faisant des reproches infatigablement son maître, l’appelant “serial-séducteur”, renieur et irrécupérable. C’est la compensation essentielle d’une dispute philosophique et existentielle sur l’être au monde social. Une dynamique philosophique que rééquilibre l’amélioration de la dimension juvénile du personnage de Dom Juan. Maître et valet se lie alors comme les deux pièces opposées mais complémentaires d’un casse-tête chinois qui, parce qu’ils n’arriveront pas à le résoudre, les entraînera tous deux dans une chute, mortelle pour Dom Juan, matérielle pour Sganarelle. Malgré cela, le couple que Dom Juan forme avec Sganarelle, d'une densité physique et mentale impressionnante, est d'une solidité à toute épreuve.

Jean-Pierre Vincent allège la pièce de Molière de toute annotation, interprétation philosophique ou religieuse. Il veut en rester à l’énergie du texte, à sa jeunesse scandaleuse. Le couple Dom Juan-Sganarelle voyage donc à travers différents tableaux, une très belle scénographie de Jean-Paul Chambas : une plage, une forêt, la campagne, la ville. La mise en scène de de Jean-Pierre Vincent est comme une pierre blanche, comme celles qui définissent le bord de la scène, tout au long

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