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Critique Sieyès: Qu'est ce que le Tiers Etat

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Par   •  1 Mars 2017  •  Fiche de lecture  •  2 965 Mots (12 Pages)  •  1 552 Vues

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Yanis KIROUANI

Fiche de Lecture : Qu’est-ce que le tiers état ? d’Emmanuel Joseph Sieyès

  1. Introduction

A la fin de l’année 1788, Louis XVI annonce la convocation des Etats Généraux, qui est l’équivalent le plus proche dans l’Ancien Régime au Parlement National. Son annonce déchaine un flot d’opinion politique. Des centaines d’essais, de pamphlets politique sont publiés, beaucoup spéculant sur la composition, la procédure et les résultats probables des Etats généraux. Certains de ces documents demandent l’égalité et une plus grande représentation du peuple français. Un pamphlet, écrit par un ecclésiastique de rang moyen, enflamme les aspirations politiques du Tiers Etat plus que tous les autres. Qu’est-ce que le Tiers Etat ? d’Emmanuel Sieyès touche une corde sensible des mécontentes classes inférieures de la France. Posant trois questions rhétoriques et en employant un langage clair mais énergique, Qu’est-ce que le Tiers Etat ? sonne tant rationnel et logique que convainquant.

L’auteur de ce document remarquable, Emmanuel Joseph Sieyès était un penseur ecclésiastique. Sieyès est né dans le sud-est de la France à Fréjus, le 3 mai 1748. Son père était un fonctionnaire et qui voulait que ses enfants, y compris le fils du milieu, Emmanuel, entrent dans le clergé. Sieyès reçu d’abord une éducation jésuite avant de déménager à Paris, où il est entré dans le petit séminaire de Saint-Sulpice en 1765 puis celui de Saint-Firmin en 1770. Et il a étudié la théologie à la prestigieuse Sorbonne. Tout de même, il a montré un plus grand intérêt pour la philosophie politique libérale, en particulier les œuvres de John Locke. Il était un lecteur vorace, en 1770 Sieyès a compilé une liste de centaines de livres qu’il voulait lire, si un jour il avait l’argent pour les acheter. De nombreux textes des lumières composaient cette liste.

Malgré ses vues libérales Sieyès a continué son entrée dans l’Eglise, il fut ordonné comme prêtre en 1772. Sa carrière cléricale fut un succès modéré mais loin d’être un bonheur. Plus tard, il obtenu finalement un poste d’évêque dans le diocèse de Chartres. Il a fini par atteindre les bureaux de vicaire général, chanoine de la cathédrale et de chancelier diocésain. Au fil du temps, l’intérêt que Sieyès porta pour la crise politique de la nation augmenta.

En juillet 1788, le roi décréta la convocation des Etats généraux, la planifiant pour mai 1789. A ce stade, il y avait des incertitudes sur la composition et le fonctionnement des Etats Généraux. Les Etats généraux ne s’étaient pas rencontré depuis 1614, leurs structures et procédures n’étaient pas définies et il n’y avait pas d’obligation constitutionnelle pour que les Etats Généraux prennent une forme particulière. Cette incertitude a déclenché un débat national sur la formation, le fonctionnement et les pouvoirs des Etats Généraux, c’est-à-dire en définitive sur sa forme. En Septembre 1788, le Parlement de Paris a jugé que les Etats Généraux devaient prendre la même forme que sa dernière réunion en 1614 et aussi que le vote soit effectué par ordre plutôt que par tête. Par la suite, Jacques Necker proposa devant l’Assemblée des Notables de doubler la représentation du Tiers Etats aux Etats Généraux. L’Assemblée des Notables a émis un avis défavorable à cette proposition.

Tout cela inspira Sieyès à mettre sur feuille ses revendications. En novembre 1788, il publia l’Essai sur les privilèges où il attaque la présence des privilèges et exemptions dans la société française et dans son système politique En janvier 1789, il publia Qu’est-ce que le tiers-Etats ? Ecrit qui eut un impact considérable sur la révolution française de 1789.

  1. Résumé

Les prémisses de ce texte sont assez simples : le tiers état forme la majorité de la nation et il fait le travail de la nation, il a donc droit à la représentation politique. Dans le passage le plus cité de Qu’est-ce que le tiers état ? Sieyès a posé trois questions rhétoriques, auxquelles il a fourni ses propres réponses : « 1° : Qu’est-ce que le tiers état ? Tout.
2° : Qu’a-t-il été jusqu’à présent dans l’ordre politique ? Rien
3° : Que demande-t-il ? A être quelque chose. »

Qu’est-ce que le tiers état ? est devenu l’un des textes les plus influents de la Révolution française. Il a rappelé aux français qu’ils avaient été exploités et maltraités par un régime non représentatif et par une noblesse parasitaire qui a refusé de rendre ses privilèges ou de payer sa propre voie. En effet Sieyès dans son écrit définit d’abord ce qu’est le tiers état et son utilité pour la société. Il démontre que le tiers état ne représente rien dans l’ordre politique alors qu’il représente la quasi-totalité de la population française.

Plus important encore, Qu’est-ce que le tiers état ? fournis ainsi des représentants aux tiers état aux Etats Généraux avec un ensemble d’objectifs et d’exigences. Sieyès a fait valoir que la représentation du tiers état doit être égale même supérieur au premier et deuxième ordre combiné car ils sont en supériorité numérique, et seul eux fournissent le travail nécessaire à la prospérité de la nation. Il a également exigé que le vote aux Etat Généraux soit fait par têtes (c’est-à-dire, par un décompte des représentants individuels) et non par ordre (les trois ordres votant en blocs). Ces exigences demandées pour le Tiers Etat amène Sieyès à formuler la proposition suivante : le tiers doit rompre avec les deux autres ordres pour former une Assemblée Nationale car seul lui représente la nation. Il rejette ainsi les ordres privilégiés qui ont un intérêt personnel par opposition à l’intérêt commun qu’a la nation. La nation ne peut donc être séparé de ses représentants, ils sont les organes de la nation, ils veulent pour elle, ils agissent d’après la volonté nationale souveraine. Cette volonté nationale est l’ensemble des volontés individuelles des personnes qui constituent la nation. Ces personnes-là ne peuvent être des privilégiés.

Sieyès, dans cet ouvrage, développe aussi l’idée que la France n’a point de constitution encore et qu’il ne faut pas, comme le propose la haute noblesse, imiter celle des Anglais. Car cela permet aux nobles de suivre leur intérêt qui n’est pas l’intérêt commun. Seul le peuple souverain a le pouvoir d’établir la Constitution. Les Etats généraux, eux, en sont incompétent. Quant aux représentants du peuple, de la nation, ils peuvent établir des règles pour maintenir l’ordre dans les limites du pouvoir qui leur a été confié par la nation. Et les représentants doivent pouvoir être constamment contrôlés par les représentés. Sieyès pose ainsi les prémices de l’établissement de la Constitution ainsi que la distinction entre pouvoir constituant et pouvoir constitué.

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