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Corrigé Français: A quoi sert le journal dans Robinson de Daniel Defoe (texte A) ? Quelles fonctions les autres textes donnent-ils à l’écriture ?

Analyse sectorielle : Corrigé Français: A quoi sert le journal dans Robinson de Daniel Defoe (texte A) ? Quelles fonctions les autres textes donnent-ils à l’écriture ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Février 2015  •  Analyse sectorielle  •  2 753 Mots (12 Pages)  •  1 004 Vues

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FRANÇAIS

1 – Vous répondrez d’abord à la question suivante (4 points) :

A quoi sert le journal dans Robinson de Daniel Defoe (texte A) ? Quelles fonctions les autres textes donnent-ils à l’écriture ?

Utilité du journal dans le texte de Daniel Defoe :

- Les plumes sont récupérées dans le bateau à l’instar des outils : de même il s’agit de reconstruire quelque chose pour Robinson : une vie à l’image de celle civilisée qu’il avait avant le naufrage ;

- L’écriture est un cadre qui le maintient dans la réalité : dates précises, abondance de détails matériels (« il fallut emporter la terre qui s’était détachée ; et, ce qui était encore plus important, il fallut étançonner la voûte, afin que je pusse être bien sûr qu’il ne s’écroulerait plus rien. »)

- L’écriture est aussi un témoignage de ses actions, de son existence alors qu’il n’a plus que lui-même pour en attester : écrire pour ne pas sombrer dans la folie ;

- C’est encore une organisation du temps, un marquage pour se maintenir dans une sorte de civilisation ou son souvenir et rester homme. Ecrire c’est organiser ce temps pour donner un sens à son action, et partant son existence.

Pour Paul Valéry, l’écriture de Robinson est une tentative de communication avec l’autre qui n’existe pas en tant qu’humain : « Il veut écrire à des personnes imaginées, embrasse des arbres, parle tout seul. » C’est une façon de ne pas devenir fou : « Peu à peu n’est plus soi. » D’échapper à cette tendance. Ecrire c’est encore se signifier sa propre existence en rappelant les souvenirs comme une preuve : « Toute la musique qu’il a entendue lui revient. » C’est aussi trouver la force de continuer : « Enfin le voici qui prolonge et crée à la suite. » Il y a latente cette idée de trouver une vérité en ouvrant son quotidien à la nouveauté, en refusant le déjà dit, le déjà pensé, dans une réalité qui était différente et dont l’expérience ne peut pas lui servir dans cette nouvelle vie : « Tous ces oiseaux disent des sentences. Répétitions. Les uns originaux. Les autres répètent des vérités qui deviennent fausses par la répétition seule. »

Pour Michel Tournier, écrire pour Robinson est d’abord une preuve d’ingéniosité, un plaisir de l’esprit en recherche concrète : « il s’avisa qu’en faisant sécher au soleil ces pages blanches, il pourrait les utiliser pour tenir son journal, à condition de trouver un liquide pouvant tenir lieu d’encre. » S’ensuit une description détaillée de ses observations et de leur conséquence. Il y a encore cette idée de se refaire homme, d’habiter à nouveau le monde en tant qu’homme et d’échapper à la tentation de la bestialité : « Il lui semblait soudain s’être à demi arraché à l’abîme de bestialité où il avait sombré et faire sa rentrée dans le monde de l’esprit en accomplissant cet acte sacré : écrire. » D’ailleurs il ne s’agit pas de consigner les

faits matériels mais « ses méditations ». Cette étape du journal précède immédiatement celle du calendrier : le temps s’ordonne et s’organise après la redécouverte de l’écriture et de soi.

Pour Patrick Chamoiseau, l’écriture de Robinson est une échappatoire à sa tendance à se laisser aller à une sorte d’animalité en accord avec le paysage : « je me mettais à renifler, à grogner et à tendre l’oreille vers ce qui m’entourait » : « pour sauvegarder un reste d’humanité, je revenais à ces fièvres narratives » C’est aussi un moyen d’ordonner ses pensées pour na pas sombrer dans le chaos de sa folie, bribes de souvenirs et élucubrations mêlées : « mais des images étranges surgissaient des trous de ma mémoire ». Cependant, dans cette vacuité de sa situation de naufragé, écrire c’est aussi réécrire : « sans doute jaillissait-elle d’un ou de deux grands livres restés enfouis dans mon esprit » car il est un personnage en devenir, il ressent son changement mais n’est pas encore capable de « l’énoncer ». L’écriture est alors témoignage et viatique.

2- Commentaire :

Vous commenterez le texte de Patrick Chamoiseau (texte D).

Problématique possible : En quoi l’écriture pour le Robinson de Chamoiseau est-elle une tentative de re-création de soi pour habiter à nouveau le monde en tant qu’homme ?

I –ETRE

1) Les pouvoir de l’imaginaire

Robinson a perdu la mémoire de son identité. Il a d’abord recours aux ressources de l’imaginaire : « j’étais prince, castillan, chevalier, dignitaire de grande table, officier de légions ; j’allais entre des châteaux, des jardins de manoirs, traversais d’immenses salles habillées de velours »… Bien sûr l’imaginaire se construit sur une base de référence réelle : « d’une dimension occidentale » ; il s’agit d’une élaboration construite sur une « épave », celle du bateau autant que celle de son passé.

2) Les dangers de l’imaginaire

Cependant l’imaginaire a ses risques : « mais des images étranges surgissaient des trous de ma mémoire » : après cette opposition mise en valeur par le « mais », s’ensuit un champ lexical de l’inquiétant : d’abord basé sur ce qui l’entoure («vracs de forêts sombres dégoulinantes de mousses »), puis rattrapé par de vagues souvenirs (« villes de terre auréolées de cendres et de jasmin »), évoluant vers des peurs ancestrales d’absorption (« dunes de sable avalant l’infini »), voire des élucubrations cauchemardesques (« falaises recouvertes d’oiseaux noirs battant des ailes cendreuses ; ou bien des cris de femmes qui mélangeaient l’émotion de la mort à des chants d’allégresse »). Il est alors proche de la folie, cette impression étant renforcée par l’impression de « chaos » que donne cette gradation liée à certains termes évocateurs comme « vracs ».

3) La mémoire et ses tréfonds

De fait, la mémoire de Robinson lui est infidèle : incertain de son identité, il l’est aussi de ses souvenirs. Outre que ceux-là l’effraient, et se développent de façon effrayant et désordonnée, il n’est pas même sûr qu’ils lui appartiennent : « je les mis au compte d’un résidu de souvenirs appartenant à quelque marin vantard que j’aurais rencontré ». Pour

éviter ce « chaos » de « l’imagination » liée à la « mémoire obscure », naît alors en opposition la volonté de « mettre au clair » : il s’agit de mettre au jour

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