Corpus: fonction littéraire des femmes
Fiche de lecture : Corpus: fonction littéraire des femmes. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar Rolenzo • 26 Mars 2015 • Fiche de lecture • 1 406 Mots (6 Pages) • 623 Vues
La littérature, à l'exemple des autresdomaines de la création (peinture, sculpture, musique)
a ses génies, ses faces cachées et ses mécanismes d'exclusion. Ainsi, pendant très
longtemps, elle a été un domaine privilégié pour les hommes. Non seulement ce sont eux qui
écrivaient, mais aussi le thème de la femme était relégué au second plan. Il a fallu attendre
les années 1970, pour que les femmes commencent a prendre la plume pour évoquer leur
condition misérable.
La Parole aux Négresses, publié en 1978 par Awa THIAM a joué un rôle détonateur. De
cette enquête menée par ses consœurs elle tire un certain nombre de conclusions en forme
de condamnation à l'égard-des pratiques abusives (excision, mariage forcé, polygamie) qui
font de la femme une mineure à vie, en quelque sorte, une colonisée au second degré.
Il ne faudrait pas cependant oublier qu'il yavait quand même une timide démarche de
certains romanciers qui tentaient de réhabiliter la femme. Il ya l'exemple de Cheikh
Hamidou KANE avec cette image positive de la Grande Royale dans L'Aventure Ambiguë
ou même de SEMBENE Ousmane qui donne à son héroïne Ndeye Touti dans Les Bouts de
Bois de Dieu une impulsion énergique qui œuvre pour de nouve-aux droits de la femme.
Nous pouvons ajouter certains dramaturges qui ont défendu la femme et parmi lesquels on
peut citer Guillaume Oyono MBia avec son ouvrage Trois Prétendants un mari, mais aussi
Bernard Dadié qui dans Béatrice du Congo, nous présente Dona Béatrice incarnant un
sursaut de révolte et de dignité, est symbole de l'espoir et du renouveau de l'Afrique.
A l'instar de ces écrivains, l'analyse que nous ferons de notre corpus, notamment Mariama
Bâ, Seydou BODIAN, Ahmadou KOUROUMA et Ibrahima LY nous permettra de regarder
de près la femme africaine.
Par ailleurs, le choix de ces œuvres n'est pas fortuit en ce sens que ces auteurs, avec des
aires culturelles différentes (Mali-Sénégal) ont analysé li condition féminine dans ses
multiples aspects.
Donc même s'il ya une différence d'approche et de thèmes dans ces livres, il faut retenir
qu'ils ont un même objectif (réhabiliter la femme) et un même fonctionnement littéraire.
~-- -.-
Avec Une si longue lettre publiée en 1979, Mariama ;~A critique la pratique de la
polygamie. Ce livre raconte les destins croisés de deux femmes, deux amies d'enfance,
Aïssatou et Ramatoulaye, qui vont être confrontées toutes deux, à quelques annéesd'intervalle, à ce dramatique problème de la polygamie. Après avoir été délaissées l'une
comme l'autre, au profit de toutes jeunes fiIles, chacune d'entre elles va réagir à sa manière.
Plus forte, ou davantage libérée à l'égard d'une tradition abusive, Aïssatou choisira Je
divorce et assumera le rôle d'une femme libre et financièrement indépendante.
Ramatoulaye, pour sa part, accuse durement le coup dont elle est. victime et la "si longue
lettre" qu'el1e adresse à son amie d'enfance, constitue à la fois un.poignant cri de douleur et
un sévère réquisitoire contre la femme africaine en pays musulman, et plus spécialement de
la femme sénégalaise.
Dans Sous l'orage publié en 1963, Seydou BODIAN aussi met en scène un couple de jeunes
gens, Kany et Samou, donrt'amour réciproque est contrarié par les projets du ~re de Kany,
le
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