Corpus: Vous montrerez l'importance de l'environnement sur l'attitude des personnages.

QUESTION DE CORPUS

Texte A: Émile Zola, Thérèse Raquin (1867)

Texte B: André Malraux, La Condition humaine (1933)

Texte C: André Gide, Les Caves du Vatican (1914)

→ Vous montrerez l'importance de l'environnement sur l'attitude des personnages.

Le corpus auquel nous allons nous intéresser comporte trois extraits de romans du XIXème et du XXème. Le premier est extrait de Thérèse Raquin, d’Émile Zola (1867), le second de La Condition humaine d'André Malraux (1933), et le dernier de Les Caves du Vatican d'André Gide (1914). Ces trois textes appartiennent au registre réaliste voir naturaliste pour Zola, et mettent en scène des personnages masculins qui s’apprêtent à commettre un meurtre. Nous nous demanderons donc en quoi l’environnement a une influence sur l'attitude de ces personnages.

Premièrement, nous pouvons voir que les points de vue adoptés dans chaque texte ne sont pas les mêmes. Dans Thérèse Raquin, nous avons un point de vue interne, puisque Zola ne fait que nous décrire tout ce qui se déroule, nous connaissons les moindres faits et gestes de Laurent, mais nous n'avons pas accès à ses pensées. Au contraire, pour Malraux le point de vue est interne puisque nous avons accès au ressenti du personnage comme le prouve «l'angoisse lui tordait l'estomac; Tchen sentait» (l 2 & l 27 chez Malraux). Et pour Gide, le fait qu'il utilise du discours direct pour rapporter les pensées du personnage montre bien que nous avons aussi accès aux pensés du personnage «pensait Lafcadio; Je commence» (l 7 & l 31).

Ensuite, dans chacun des textes, nous pouvons relever l'opposition de deux champs lexicaux. Celui de l'obscurité avec «sombre, nuit, ombre, crépuscule» (chez Zola), «ombre, nuit (X3)» (chez Malraux) et «ombre (X2), noire» (chez Gide). Et celui de la lumière avec «ratons (X2), lueurs» (chez Zola), «lumière (X2), rectangle d’électricité, clarté» (chez Malraux) et «lumière (X2), éclairé» (chez Gide). Ce contraste permet la mise en place d'une atmosphère lugubre et nocturne. On peut donc dire que les scènes ont des éclairages qui permettent de dramatiser les actes criminels. Le décor met en lumière la monstruosité des meurtriers et met en place une atmosphère propice à l'acte meurtrier.

Ensuite, dans Thérèse Raquin, la scène se déroule dans un lieu extérieur et naturel, puisqu'il s'agit d'une rivière. Zola donne d'ailleurs beaucoup d'importance à cette nature puisque la moitié de l'extrait est consacré à la description très minutieuse de chaque élément naturel à l'aide de divers compléments et adjectifs «massif rougeâtre, étoffe blanchâtre, air frissonnant, arbre vieillis...». L'auteur va même jusqu'à personnifier cette nature «La campagne, brûlée par les rayons ardents de l'été, sent la mort venir» (l 7), l'auteur sous-entend donc ici une mort certaine annoncée par la nature, et donc un acte meurtrier lié à l’environnement.

A l'inverse dans La Condition humaine et Les Caves du Vatican, la scène se déroule dans des lieux clos et fermé, une chambre pour

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