LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Corpus : Du Bellay, Baudelaire : "Les cheveux d'or"/"Un hémisphère dans une chevelure"/"La chevelure"

Commentaire de texte : Corpus : Du Bellay, Baudelaire : "Les cheveux d'or"/"Un hémisphère dans une chevelure"/"La chevelure". Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Février 2017  •  Commentaire de texte  •  653 Mots (3 Pages)  •  7 150 Vues

Page 1 sur 3

Le corpus est composé de 3 poèmes : l'un est un sonnet en décasyllabes de Joachim du Bellay, extrait de son recueil L'olive et daté de 1550. Le deuxième est un poème en prose de Baudelaire; il appartient au recueil Le Spleen de Paris et porte le titre énigmatique "Un hémisphère dans une chevelure". Enfin le troisième est l'équivalent du deuxième, mais en vers ; il appartient aux Fleurs du Mal et s'intitule "La chevelure". Bien que très éloignés dans le temps, ces textes célèbres célèbrent tous la femme aimée à travers sa chevelure.

Les trois poèmes s'adressent d'ailleurs à l'être aimé; Du Bellay l'appelle très respectueusement Madame en mettant en valeur ce terme à la fin du vers et entre deux virgules. Ensuite dans le poème, seul le pronom de première personne est utilisé, mais il est clair que l'auteur s'adressse à la dame. Dans le texte B, la femme aimée est très présente comme le prouvent les adjectifs possessifs très nombreux; le poète la tutoie et l'interpelle à l'impératif, au début et à la fin du texte, lorsqu'il lui dit "laisse moi respirer, laisse moi mordre". Le "je" est également très présent et se mêle au "tu". On note ce même mélange dans le texte C, mais avec une certaine ambiguité : le "tu" désigne plutôt la chevelure elle même que la femme aimée, sauf dans le dernier paragraphe, et se mêle au "vous" désignant les cheveux.

Dans les 2 textes de Baudelaire, l'attention se focalise sur la chevelure, laquelle concentre tout le potentiel érotique de la femme. Les 2 poèmes sont construits sur une synecdoque et, à partir de l'odorat, très important comme toujours chez Baudelaire, aboutissent à une sorte d'ivresse des sens. Dans le poème de Du Bellay, la chevelure n'est évoquée qu'au début, pour laisser ensuite la place à d'autres parties du corps, comme les yeux ou la main, accompagnés du démonstratif ces ou de l'indéfini un telle qui expriment tous deux l'admiration de l'auteur. On note surtout 3 métaphores filées - la prison, la blessur et la flamme - car Du Bellay a subi l'influence de la préciosité, issue de la Renaissance italienne.

La conception de l'amour que véhiculent ces textes est différente : Du Bellay exprime une soumission à la femme aimée, qui pourrait aller jusqu'à la mort. Il souffre de cet amour et dit clairement qu'il a plaisir à souffrir : "j'aime, j'adore et prise. Ce qui m'étreint, qui me brûle et entame."

Chez Baudelaire, on ne trouve pas du tout cette idée de souffrance et d'emprisonnement, bien au contraire : l'amour de la dame et la sensualité que dégage sa chevelure provoque, au contraire, chez lui une évasion, une libération, un voyage vers de vastes horizons. On note, en effet, tout un champ lexical de l'immensité et de l'exotisme, avec des termes comme grandes mers, profond, ciel immense, l'infini, profondeurs, ciel, océan...

Ces deux poètes proposent deux conceptions différentes de la femme, de l'idéal féminin, de la beauté. Chez Du Bellay, on peut parler de femme fatale : elle ne fait rien pour séduire le poète, il lui suffit d'être, avec ses cheveux d'or

...

Télécharger au format  txt (3.7 Kb)   pdf (38.5 Kb)   docx (9.4 Kb)  
Voir 2 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com