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Corpus: la vie d'un homme de travail

Fiche de lecture : Corpus: la vie d'un homme de travail. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Avril 2015  •  Fiche de lecture  •  865 Mots (4 Pages)  •  736 Vues

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Texte A : La Bruyère, Les Caractères, « De l'homme », XI, n° 128, 1688.

Texte B : Diderot et D’Alembert, Encyclopédie, article “Misérable”, 1751-1772.

Texte C : Victor Hugo, Discours à l'Assemblée, 30 juin 1850.

Texte D : Albert Camus, L’homme révolté, Gallimard, 1951

Texte A : La Bruyère, Caractères, « De l'homme », XI, n° 128, 1688.

   L'on voit certains animaux farouches, des mâles et des femelles répandus par la campagne, noirs, livides et tout brûlés du soleil, attachés à la terre qu'ils fouillent et qu'ils remuent avec une opiniâtreté invincible ; ils ont comme une voix articulée, et quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils montrent une face humaine, et en effet ils sont des hommes ; ils se retirent la nuit dans des tanières où ils vivent de pain noir, d'eau et de racine : ils épargnent aux autres hommes la peine de semer, de labourer et de recueillir pour vivre, et méritent ainsi de ne pas manquer de ce pain qu'ils ont semé.

Texte B - Diderot et D’Alembert, Encyclopédie, article “Misérable”, 1751-1772.

MISÉRABLE, adj. & substantif (Gramm.) celui qui est dans le malheur, dans la peine, dans la douleur, dans la misère, en un mot, dans quelque situation qui lui rend l'existence à charge, quoique peut-être il ne voulût ni se donner la mort ni l'accepter d'une autre main. La superstition et le despotisme couvrent et ont couvert dans tous les temps la terre de misérables. Il1 se prend encore en d'autres sens ; on dit un auteur misérable, une plaisanterie misérable, deux misérables chevaux, un préjugé misérable. 

1. Il : le mot “misérable”

Texte C : Victor Hugo, Discours à l'Assemblée, 30 juin 1850.

Hé mon Dieu ! ce n'est pas le moment de chercher des délicatesses de langage ! Figurez-vous ces maisons, ces masures habitées du haut en bas, jusque sous terre, les eaux croupissantes filtrant à travers les pavés dans ces tanières où il y a des créatures humaines. Quelquefois jusqu'à dix familles dans une masure, jusqu'à dix personnes dans une chambre, jusqu'à cinq ou six dans un lit, les âges et les sexes mêlés, les greniers aussi hideux que les caves, des galetas1 où il entre assez de froid pour grelotter et pas assez d'air pour respirer !

Je demandais à une femme de la rue du Bois-Saint-Sauveur : pourquoi n'ouvrez-vous pas les fenêtres ? Elle m'a répondu : - Parce que les châssis sont pourris et qu'ils nous resteraient dans les mains. J'ai insisté : - Vous ne les ouvrez-donc jamais ? - Jamais, monsieur !

Figurez-vous la population maladive et étiolée2, des spectres au seuil des portes, la virilité retardée, la décrépitude précoce, des adolescents qu'on prend pour des enfants, de jeunes mères qu'on prend pour de vieilles femmes, les scrofules, le rachis, l'ophtalmie, l'idiotisme3, une indigence inouïe, des haillons partout, on m'a montré comme une curiosité une femme qui avait des boucles d'oreilles d'argent ! Et au milieu de tout cela le travail

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