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Compte rendu ouvrage de Pierre RICHE, Education et culture dans l’Occident barbare VI-VIIIème siècle

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Par   •  26 Février 2018  •  Commentaire d'oeuvre  •  2 661 Mots (11 Pages)  •  768 Vues

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HISTORIOGRAPHIE MEDIEVALE – ECRIRE L’HISTOIRE AU HAUT MOYEN ÂGE

COMPTE RENDU DE LECTURE : Pierre RICHE, Education et culture dans l’Occident barbare VI-VIIIème siècle

INTRODUCTION

Le Moyen Âge, qui est une période s’étendant de 476, date de la chute de l’Empire romain d’Occident jusque soit en 1453, chute de l’Empire romain d’Orient, soit en 1492, date de la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb. Cette période, et surtout le Haut Moyen Âge témoigne de nombreux bouleversements et transformations sur divers plans, notamment celui culturel. L’historien de la fin du XXème et XXIème siècles, Pierre Riché se centre notamment à cette période : en effet, ce dernier est spécialiste du Haut Moyen Âge et de la période de l’an mil. Professeur émérite d’histoire médiévale à l’université de Paris-X-Nanterre et agrégé d’histoire en 1948, l’historien écrit de nombreux ouvrages sur l’éducation à cette époque dont un des plus importants est Education et culture dans l’Occident barbare : VI-VIIIème siècle, publié en 1995. L’auteur appartient également à l’école des Annales, école qui a pour but d’établir une histoire globale en s’intéressant à divers aspects autant économiques, politiques ou culturels mais aussi à l’ensemble de la population.

Au cours de cette œuvre, Pierre Riché se pose plusieurs questions concernant l’éducation et la culture dans l’Occident barbare entre les VIème et VIIIème siècles après J-C : selon lui, il s’agit d’un sujet très difficile à analyser étant donné qu’il s’agit d’une période de mutations et de changements, notamment dans la manière d’enseigner et dans ce qui est enseigné. Cette œuvre est divisée de manière chronologique en trois livres : dans le premier, l’auteur montre que l’école antique ne disparaît pas totalement et qu’on assiste à la mise en place d’écoles chrétiennes, dans le second, il s’agit surtout d’expliquer la transition qui a lieu entre les cultures antiques et chrétiennes et enfin, Pierre Riché termine sur l’émergence d’une nouvelle éducation, à savoir celle médiévale. A travers ces trois parties, l’auteur soulève plusieurs problématiques : il tente de comprendre la transition qui s’est faite entre les deux éducations, à savoir la culture antique et la culture médiévale mais aussi comment on est passé d’un lettré romain à un clerc du Moyen Âge. De plus, il essaye d’expliquer dans un sens, l’influence qu’ont pu avoir les barbares sur la disparition de l’école antique mais aussi dans un autre sens, l’influence de cette culture antique sur les barbares et s’il en subsiste un héritage.

RESUME DE L’ŒUVRE

Première partie – Chapitre I : Survivance de l’école antique 480-533

Dans ce premier livre, Pierre Riché tente de montrer de manière générale « la survivance de l’école antique » durant la fin du Vème siècle et la première moitié du VIème siècle, c’est-à-dire la manière dont la culture antique subsiste suite à la chute de l’Empire romaine d’Occident en 476 et l’arrivée des populations barbares mais aussi l’influence qu’elle peut opérer sur ces peuples. En effet, malgré la tombée de l’Empire romain, on observe une continuité de l’atmosphère romaine et une unité toujours présente : celle-ci est notamment marquée par la présence importante d’écoles et le rôle non-négligeable que joue l’écriture ces royaumes, pour le commerce par exemple. Dans la suite de son raisonnement, l’histoire nous présente plusieurs écoles en Gaule méridionale, en Italie ou encore en Afrique et en Espagne et tire la conclusion que l’éducation antique est celle qui est encore enseignée. Cependant, ce dernier nuance son propos en expliquant qu’il existe un léger déclin du nombre d’élèves et de professeurs dans les écoles publiques mais perdurent toujours des lettrés. Plus tard dans ce chapitre, il précise alors le contenu de la culture classique du VIème siècle : on assiste alors à un « maintien des traditions » avec la rhétorique, la grammaire et les textes anciens – de nouveaux auteurs sont également étudiés comme Fronton ou Martianus Capella, qui restent toujours les éléments principaux de cette instruction, mais une perte de la culture grecque et scientifique. L’eruditio apparaît comme un élément caractérisant l’éducation de cette époque, c’est-à-dire une volonté d’avoir des connaissances sur divers sujets par la lecture d’ouvrages. Enfin, cette culture semble menacée puisque comme il l’a été précédemment dit, on assiste à une réduction du nombre d’élèves et de professeurs mais aussi à une fréquentation majoritairement aristocratique : l’auteur, en s’appuyant sur Cassiodore, montre l’abandon des centres urbains et le fait que l’étude est dorénavant plus considérée comme un loisir qu’un moyen d’obtenir un futur métier. Cette culture antique continue donc durant le premier siècle après la chute de l’Empire romain et résiste à l’installation des peuples barbares, sur lesquels elle exerce une certaine influence.

Deuxième partie – Chapitre II : Education des laïcs en Gaule et en Espagne 533-1er tiers du VIIème siècle

        Malgré une unité de la Gaule au niveau politique, cette dernière n’est pas unie sur le plan culturel : en effet, les germains ont principalement imposé leur culture sur une petite partie du territoire en laissant le reste sous l’influence de la culture romaine entre 533 et le début du VIIème siècle. On note donc une opposition entre la Gaule méridionale et la Gaule septentrionale : cette séparation est faite par d’autres contemporains et est observable dans l’œuvre de Grégoire de Tours qui laisse une place réduite à la Gaule barbare face à celle romaine. D’une part, il s’intéresse à l’éducation des laïcs en Gaule romaine et l’Espagne wisigothique puisqu’il y a plus ou moins le même phénomène : la marque antique n’a pas totalement disparu dans ces régions. En ce qui concerne la Gaule méridionale, beaucoup de lettrés sont présents dans l’entourage du roi et ont parfois une influence importante sur ces derniers, comme en Provence et en Burgondie : par exemple, le roi Théodebert a frappé une monnaie d’or à son effigie, s’agissant alors d’une pratique de l’Empire. Par ailleurs, en Espagne, cette culture s’installe même à la cour de Tolède et l’auteur nous informe sur un début de mécénat de la part des rois envers les lettrés comme Isidore de Séville. Dans les deux cas, cet enseignement ne change pas et perdure mais ce dernier se tourne de plus en plus vers les questions religieuses. En Espagne wisigothique, la culture religieuse se met doucement en place avec un intérêt important des laïcs concernant les questions religieuses et doctrinales. Dès le début du VIIème siècle et principalement en Gaule méridionale, les seules écoles subsistantes pour s’instruire sont les écoles cléricales ; dès lors, l’étude antique passe par l’enseignement des parents. La culture profane coexiste donc avec les croyances chrétiennes, critiquant parfois cette éducation et sa persistance. A contrario de ces deux régions – la Gaule méridionale et l’Espagne wisigothique, la Gaule barbare est largement influencée par les peuples qui s’y sont installés – quelques « îlots » romains existent telle que la Moselle. L’auteur distingue trois périodes marquant le déclin de la culture antique : au cours de la première moitié du VIème siècle, l’influence romaine est encore assez présente, notamment auprès de Clovis qui se nomme « consul et Auguste » et se manifeste également par l’utilisation du latin – de manière déformée – par les barbares. Ensuite, la seconde moitié du VIème siècle témoigne d’une existence de quelques lettrés barbares et d’une influence grandissante de la culture ecclésiastique et enfin, au VIIème siècle, Pierre Riché explique qu’une instruction minimum est requise pour la formation religieuse afin de savoir lire et écrire pour justement comprendre cette religion. Au sein de la société barbare, l’éducation passe par le biais des parents et notamment du père mais aussi par la cour mérovingienne, à laquelle les enfants sont envoyés et sont pris en charge de manière collective par des gouverneurs. Cette cour a notamment pour but de gagner les faveurs du roi pour de futures charges importantes dans le gouvernement ou dans les comtés. Finalement, la culture antique s’était stabilisée en Gaule méridionale mais comme en Gaule septentrionale, on assiste à un début d’enseignement religieux : à cette époque, les deux cultures existent en même temps.  

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