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Compte Rendu de deux ou Trois petites histoires à Dormir Debout De Abdelali Sabia

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Par   •  10 Août 2013  •  876 Mots (4 Pages)  •  1 260 Vues

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Compte rendu de

Deux ou trois petites histoires à dormir debout

de Abdelali SABIA.

Raconter des histoires, voire des historiettes, tel est le projet qui tient à cœur à l’auteur de Deux ou trois histoires à dormir debout. Néanmoins, une telle entreprise narrative semble de premier abord ne pas être de tout repos surtout qu’elle émane d’un académicien linguiste de formation dont la sensibilité particulière aux mots rend paradoxalement sisyphesque cette tâche.

Dans sa dédicace à son éminent professeur M. TAIFI dont il loue le talent inouï de conteur, l’auteur se présente comme le dépositaire d’un récit qu’il ambitionne de relater sans prétendre à la moindre gloire : « je suis seulement diseur d’un récit ». Et à l’instar des grands écrivains (Antoine de Saint-Exupéry dans sa dédicace du Petit Prince entre autres), il nous propose les termes de son contrat poétique : raconter des événements et non pas des phénomènes, autrement dit des anecdotes glanées par-ci par-là afin d’honorer la promesse qu’il aurait faite à des personnes défuntes.

Mais pourquoi raconter des histoires dans un monde saturé d’histoires ? Sabia nous répond : raconter pour réinventer l’histoire et en faire un événement (ce qui revient à raconter des histoires drôlatiques qui ne sont ni vraies ni fausses mais qui se tiennent par ce subtil dosage entre la fantasmagorie du merveilleux et la logique du vraisemblable) et ce dans le but ultime d’instruire tout en amusant.

Instruire tout en amusant, voilà le fin mot de l’histoire. Dans quelle mesure l’auteur parvient-il à relever une telle gageure poétique ?

Notons pour commencer cette prouesse technique qui permet à un récit cadre de tenir lieu de réceptacle narratif encadrant ainsi plusieurs anecdotes qui, par un effet de tiroirs, se succèdent les unes aux autres.

Par ailleurs, le narrateur, soucieux de la vraisemblance de son récit, cite ses sources comme le feraient les deviseurs du Moyen Âge. Même Abderrahmane El Majdoub, ce troubadour de la geste populaire marocaine, est convoqué dans le texte.

La narration est souvent entrecoupée par des digressions consciencieusement longues qui sont autant d’occasions pour commenter le récit et réfléchir aux enjeux poétiques qu’il soulève. En effet, il arrive souvent que le récit cède la place à l’essai poétique. Les notes en bas de page ne sont pas non plus ménagées dans la mesure où elles foisonnent de considérations esthétiques se rapportant à l’écriture du conte. Le narrateur omniscient cherche tout le temps la connivence d’un lectorat averti qu’il sait rare : on aurait dit un Stendhal à l’œuvre !

Parallèlement à ce souffle narratif syncopé par les intrusions multiples de l’essai, le texte se caractérise par une note satirique flagrante. Dès les premières pages, la volonté édifiante de l’auteur est patente. Les histoires de fkihs et d’amulettes se succèdent à un rythme frénétique, lequel rythme épouse parfaitement le style anecdotique. Une kyrielle d’anecdotes tournent autour de la figure populaire du fkih. Ce personnage haut en couleurs (qui à l’instar de Djeha occupe une place de choix dans l’univers imaginaire des marocains) officie dans

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