Commerce - Épreuve De Culture Et Expression
Commentaires Composés : Commerce - Épreuve De Culture Et Expression. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar Saazh • 16 Mai 2014 • 2 494 Mots (10 Pages) • 1 083 Vues
Epreuve de culture et expression BTS
Ce dossier a été réalisé par Mme Marine AUDOUIN, Professeur certifié de Lettres Modernes au Lycée Victor Hugo de Carpentras (84). Il est accompagné d’une proposition de corrigé.
1. Synthèse :
Vous ferez une synthèse concise, objective et ordonnée de ces quatre documents qui s’interrogent sur la commercialisation de la fête
Document 1 : Isabelle Garat « Bayonne la fête urbaine et le pays », La géographie des fêtes, 2001
Document 2 : « Tout est bon pour faire la fête », Michel Raffoul, Le Monde, 26 février 1999
Document 3 : Entretien entre Nicolas Herpin, sociologue et Michel Raffoul, Le Monde, 26 février 1999
Document 4 : Affiche pour la foire de la Saint-Siffrein, Carpentras, 27 novembre 2006
2. Ecriture personnelle :
Vous répondrez d’une façon argumentée et ordonnée à la question suivante, en vous appuyant sur le corpus et vos lectures personnelles :
Pensez-vous que la commercialisation constitue une menace pour les fêtes ?
Document 1 : Isabelle Garat « Bayonne la fête urbaine et le pays », La géographie des
fêtes, 2001
Aucune origine religieuse n'est à rechercher dans les Fêtes de Bayonne, alors que celles de Dax, de Mont-de-Marsan, de Pampelune maintiennent la célébration, quelque peu fictive parfois, d'un saint patron. Bayonne qui s'inspire de ces villes, notamment de Pampelune avec laquelle elle a tenu à être jumelée en 1960, n'a pas calqué ses manifestations sur le souvenir de son saint tutélaire : Léon, célébré en mars. Au contraire, en 1932, la création des Fêtes correspondit à la prolongation des cérémonies nationales du 14-juillet par des festivités ouvertes aux spectacles régionaux. Elle témoignait d'emblée de la volonté maintes fois réaffirmée depuis de faire bénéficier Bayonne comme sa voisine Biarritz des fruits et des bienfaits du tourisme.
De plus, la création des Fêtes intervint dans une période où la situation économique et sociale n'était guère brillante. Il s'agit de ces années 1930, profondément marquées par la récession de l'entre-deux-guerres. Dans ces conditions, il ne faut guère s'étonner si la rationalité économique, s'appuyant sur un projet et sur des enjeux commerciaux, présida à la destinée de ces folles journées. [...]
Occasion de relancer le commerce local et l'emploi, temps de « gaspillage ostentatoire », la fête se perçoit également sous un autre éclairage. C'est « un moment substitué à la parcimonie de tous les jours, cette dépense à quoi chacun se sent tenu pendant la fête, l'épargne qui se consume bien avant que le feu ne soit mis au bûcher final... Par conséquent, tout autour du cortège insouciant, les marchands s'affairent et gagnent» (Duby, 1977). La création des fêtes visait à attirer la nombreuse et riche clientèle touristique installée à Biarritz, à portée raisonnable de Bayonne. Dans ce dessein, la braderie devait constituer l'un des clous du programme des festivités. [...]
Le succès que les Fêtes connurent dès la première année encouragea les organisateurs à les renouveler. Dans ces conditions, l'article paru le 7 juillet 1932 dans le Sud-Ouest Républicain revêtait une valeur prophétique: « organisées pour la première fois en cette année 1932, et cette date sera à retenir, elles deviendront vite une habitude. Dans un laps de temps moins éloigné qu'on ne le croit, tout le monde sera persuadé de bonne foi qu'elles auront toujours existé. Elles auront alors passé dans la tradition et ce sera leur grand charme. » Presque septuagénaires, les Fêtes qui reproduisent un programme en apparence invariable, ont instauré un véritable rituel. En conséquence, peu de Bayonnais connaissent leurs origines, ce qui ne choque d'ailleurs personne. Les Fêtes s'inscrivent tout simplement dans le vécu et dans le mythe. Marques d'un temps rond et répétitif, elles reviennent chaque année consacrer l'identité de la ville. Elles consolident aussi l'urbanité si particulière de cette cité qui s'appuie sur une culture régionale profondément terrienne et rurale, Sur quatre-vingt-dix-neuf habitants interrogés par nos soins, deux personnes âgées seulement surent relater les circonstances et les raisons de leur création. Quelques Bayonnais (cinq au total sur une centaine) les associent à la victoire, au championnat de France 1934, de la section rugby de l'Aviron Bayonnais. Ils épousent ainsi l'interprétation d'un chroniqueur local, couchée dans son anecdotique « Léon, roi de Bayonne » (De Barbeyrac, 1986). Enfin, certains avancent sans preuve précise, mais sans non plus se tromper radicalement, que le désir d'imiter Pampelune a engendré les Fêtes. Toutefois, jamais la dimension mercantile et économique de la création des Fêtes n'apparaît dans ces réponses; le passé s'y teintant toujours d'une sorte de pureté des intentions que l'on oppose volontiers à l'esprit affairiste contemporain.
La vulgarisation de la Côte basque en tant que lieu de villégiature, la motorisation des jeunes ont conduit à un succès sans cesse plus affirmé des Fêtes. Le « F» majuscule dont on les gratifie, le fait qu'on les dénomme souvent par ce seul mot générique donnent justement une idée de la place éminente qu'elles occupent dans la vie locale. Figures de la mémoire collective, « on les attend comme on attend les saisons » (Ferré Lemaire, 1990).
Isabelle Garat « Bayonne la fête urbaine et le pays », La géographie des fêtes, 2001
Document 2 : « Tout est bon pour faire la fête », Michel Raffoul, Le Monde, 26 février
1999
« Toute fête basée sur la bâfre est immortelle », notait le bouillant Louis-Sébastien Mercier dans son Tableau de Paris en 1781. Plus de deux siècles plus tard, et sans raison apparente, le phénomène s'est subitement emballé au point qu'en
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