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Commentaire sur un extrait du roman autobiographique d'Albert Cohen: par quels procédés la scène du départ de la mère est rendue dramatique ?

Commentaire d'oeuvre : Commentaire sur un extrait du roman autobiographique d'Albert Cohen: par quels procédés la scène du départ de la mère est rendue dramatique ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Février 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 529 Mots (7 Pages)  •  1 518 Vues

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Sujet 1 : Commentaire

Le passage qui nous est proposé est un extrait du roman autobiographique d’Albert Cohen, intitulé Le livre de ma mère. Cet auteur, issu d’une famille juive, est né en 1895, durant une époque où l’antisémitisme progresse de plus en plus. Après des études en France, il est partagé entre sa carrière de fonctionnaire international à Genève et son activité d’écrivain. Cependant, en 1943, sa mère décède. Le livre de ma mère, publié en 1954 n’est autre qu’un hommage consacré à sa mère dans lequel il raconte sa jeunesse. Cet écrivain est aussi très connu pour son oeuvre Belle du seigneur avec laquelle il a gagné le grand prix de l’Académie française.

Dans cet extrait, Albert Cohen relate le départ de sa mère pour Marseille depuis la gare de Genève. Il décrit son départ et dresse un portrait majoritairement physique de sa mère.

Nous pouvons donc nous demander par quels procédés la scène du départ de la mère est rendue dramatique ?

Pour cela, nous verrons dans un premier temps les liens existants entre la mère et le fils et dans un deuxième temps nous mettrons en avant l’amplification du coté dramatique du départ.

Tout d’abord, nous allons voir que les relations entre la mère et le fils ne sont pas à double sens. En effet, nous pouvons relever une idée de maternité très présente dans le texte. Albert Cohen montre sa mère comme étant très maternelle et dévouée “elle me considérait si tendrement” (l. 6). Le champ lexical de la tendresse “tendrement” ,”bénédiction”(deux fois),”bénissait”, “humble”, “merveille” accentue ce côté de la mère qui donnerait tout pour son fils. A la fin de l’extrait on peut même voir qu’elle le remercie “elle me balbutiait des remerciements”(l.25). On peut relever le champ lexical de la tristesse “larmes” (deux fois), “pleurait” qui montre que la mère est triste de quitter son enfant. Elle ne se soucie d’ailleurs même plus de son apparence physique “sans plus se soucier d’être élégante et bien vêtue” et “défaite et décoiffée et le chapeau mal mis et absurdement de travers”(l. 14 à 15).La mère est donc très attachée à son fils.

Cependant nous allons voir que le fils est indifférent à l’amour maternel de sa mère. Ainsi, on peut remarquer une opposition entre l’affection qu'éprouve la mère pour son fils et l’affection qu'éprouve le fils pour sa mère. En effet pendant que la mère pleure “larmes” (deux fois) “pleurait”, le fils ne pense qu’à son futur “peut-être allais-je le soir même vers mon amante.”Cette question indirecte montre bien que le fils ne s’interroge que sur sa propre vie. Il se demande si après le départ de sa mère il retrouverait son amante, comme s’il attendait avec impatience que sa mère parte pour Marseille. D’ailleurs tout au long de l’extrait, l’auteur ne cite qu’une seule fois le mot “mère” (l.27) alors que précédemment il ne parlait d’elle qu’à la troisième personne du singulier “elle savait” “elle allait”...

Néanmoins, nous pouvons déceler des regrets de la part de l’auteur quant à l’attitude qu’il a eu envers sa mère. En effet, au fil de l’extrait, nous pouvons observer une prise de conscience de l’auteur et des regrets de plus en plus marqués. De ce fait, lorsqu'il prononce pour la première fois le mot “mère” (l.27) il s'aperçoit que c’est “un être humain” : “je ne m'aperçoive que maintenant” (l.27). On peut donc comprendre que tout au long du récit, il la considère comme une étrangère mais qu’au moment où elle part, il se rend compte que c’est sa mère. De plus, nous pouvons voir une idée très forte de regrets dans les paroles de l’auteur. En effet, la présence deux fois du mot étrange intensifie cette idée. D’ailleurs il emploie également deux fois le mot “maintenant” (l.11 et 27). D’une part il exprime l’idée d’un abîme qu’il hait à présent car il se rend compte que sa mère est partie et d’autre part d’une prise de conscience trop tardive avec l’emploie du “que maintenant”. Afin de nous montrer l’étendue de ses regrets, l’auteur va d’ailleurs user de différents procédés pour dramatiser l’anecdote et c’est ce que nous verrons dans une deuxième partie.

Nous analyserons donc, dans un second temps, les moyens de dramatisation de la scène de départ, de la mère d’Albert Cohen, le soir du départ pour Marseille. En effet, ce dernier met en place un cadre dramatique tout au long de l’extrait et utilise pour cela un registre pathétique très marqué. Pour cela, il emploie de nombreuses antithèses : “avec folie et malheur”(l.6) ; “un peu folle de malheur” ; “un peu imbécile

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