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Commentaire sur un extrait de la pièce de théâtre Fin De Partie de S.Beckett

Note de Recherches : Commentaire sur un extrait de la pièce de théâtre Fin De Partie de S.Beckett. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Février 2015  •  1 550 Mots (7 Pages)  •  2 258 Vues

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Commentaire de l’extrait de Fin de Partie de Beckett

A partir de travaux de groupes

Problématique : Originalité de cette scène d’exposition. Texte construit sur davantage de didascalie

que du dialogue. Seules 15 répliques distinctes qui se réduisent de plus en plus jusqu'aux

stichomythies (l. 79 et 82). 2 longues répliques, 1 par personnage entrecoupées de didascalies. Le

dialogue semble noyé par un ensemble narratif et descriptif, ce que perçoit par ses sens (vue et

ouïe) le spectateur.

I. Les didascalies

Nous allons analyser cette scène d'exposition à travers le décor et les actions présentés dans

les didascalies. Tout d'abord, nous commencerons par détailler l'atmosphère de la scène.

Nous remarquons que jusqu'à la ligne 10, les didascalies sont composées de phrases

minimales et nominales: «Intérieur sans meuble»(L1), «Lumière grisâtre» (L2). Le ton de

ces phrases est direct et il donne une ambiance sombre. D'après la description qui nous est

faite, la pièce est vide, les fenêtres sont haut-perchées, il y a deux poubelles recouvertes d'un

drap et un tableau retourné. Le décor est austère, misérable, lugubre et peut donner

l'impression d'un emprisonnement; il semble être à l'image des occupants de ce logement.

Ce sont les personnages qui paraissent meubler la pièce mais ils sont peu décrits, on ne

connaît que leur nom qui font penser à des abréviations. Le texte nous donne très peu

d'indications sur leur physique,comme pour Clov qui a le «Teint très rouge» (L10) ; nous ne

pouvons pas imaginer de visage. Cependant, par la description de certains accessoires, nous

pouvons établir l'état des personnages. Par exemple, nous savons que Hamm est diminué

physiquement, malade: «assis dans un fauteuil à roulettes» (L9), «coiffé d'une calotte en

feutre, un grand mouchoir taché de sang» (L37-38), portant des « lunettes noires »; il est

muni d'un sifflet pour appeler son compagnon Clov. Le texte nous dit qu'un tableau

retourné est accroché au mur, ce détail fait référence au fait que Hamm est aveugle. La pièce

étant vide est très peu éclairée, nous avons l'impression d'être dans un entrepôt ou une

pièce d'habitude inhabitée. La psychologie des personnages est ambiguë et traduit un

certain ennui. Nous pouvons donc faire un parallèle entre la personnalité de Clov et Hamm

et l'atmosphère de la pièce.

Etudions maintenant la correspondance entre l'ambiance de cette scène et les actions des

personnages, en particulier de Clov, qui lorsque le rideau se lève sont en train de se réaliser

(début in medias res). Celles-ci sont d'ailleurs décrites de manière très millimétrée, nous

savons exactement tous les gestes que fait Clov: «fait six pas vers la fenêtre à droite» (L21-

22). Les actions ne sont effectuées que par Clov, elles sont répétitives, successives et souvent

inutiles, peu réfléchies. Clov ne fait que des aller-retours. Ces agissements ne constituent

pas d'histoire car ce ne sont que des répétitions. Tout cela nous donne une impression

d'ennui. Nous pouvons relever que Clov fait souvent deux actions similaires pour deux

choses différentes, il fait les mêmes choses avec les poubelles qu'avec Hamm. Vu l'état dans

lequel est Hamm il se pourrait que ce soit une comparaison entre lui et des débris. A chaque

action répétée, Clov rit, cela donne un aspect niais à la scène. Tout ce qui se passe nous

traduit un profond ennui, d'ailleurs Clov exprime le fait qu'il en a assez de faire sans cesse

les mêmes choses. C'est comme un automatisme, tout se répète et tout est cadencé, nous

pouvons comparer Clov à un pantin par ses faits et un détail également: «démarche raide et

vacillante» (L11). Il n'y a pas de paroles, mais la scène est tout de même bruyante par le

bruit de l'escabeau et les allées et venues de Clov, ce ne sont que des bruits mécaniques,

nous n'avons pas l'impression qu'il y ait de présence humaine. La longueur des didascalies

est impressionnante et nous n'avons pas de présentation des personnages grâce à un

dialogue contrairement à une scène d'exposition traditionnelle ce qui renforce l'attente du

spectateur, dubitatif.

II. Le dialogue et les personnages

Après une suite de didascalies, vient une accumulation de répliques présentant des

caractéristiques du théâtre de l'Absurde. Cela se révèle d'abord dans les deux monologues

des protagonistes, puis dans leur conversation. En effet, cette partie commence par deux

monologues : celui de Clov puis celui de Hamm. Le dialogue entre les personnages nous

montre l'originalité

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