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Commentaire sur un extrait d'un texte de Diderot

Commentaire d'oeuvre : Commentaire sur un extrait d'un texte de Diderot. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Mars 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 503 Mots (7 Pages)  •  1 119 Vues

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Parmi les philosophes du XVIIIème siècle, Diderot est un de ceux qui consacrent le plus d'efforts à la vulgarisation au sens noble. Initiateur et animateur zélé de la fameuse Encyclopédie, il éprouve toujours le besoin de faire partager le savoir et de transmettre ses idées en les rendant accessibles. C'est dans cet esprit qu'il rédige les Pensées sur l'interprétation de la Nature, d'où sont issus les deux fragments que nous allons examiner. Il s'évertue à y donner une idée claire et compréhensible de la démarche scientifique et des bénéfices que l'on peut en tirer.

Nous verrons comment il met un double récit au service de cette visée argumentative, pour constituer une sorte d'illustration de la recherche savante.

Dès la première lecture, nous remarquons le caractère essentiellement narratif du texte. Le repérage des temps verbaux le confirme, puisque entre les lignes 2 à 19, on relève huit verbes au passé simple (« se mirent à bêcher », « firent », « dit »,... « travaillèrent », « produisit ») associés à des imparfaits (« avait », « savait », « commençait »...) et de plus-que parfaits marquant l'antériorité (« avait creusé », « avait exploitée »).

On y trouve également quelques marqueurs de temps : « en mourant », « dans la saison » (celle des récoltes bien sûr), «l'année suivante» (qui établit la continuité des deux « pensées »), « déjà », « lorsqu' » (et la subordonnée qu'il introduit)

Un examen plus attentif conduit cependant à remarquer que le discours est également représenté, à la fois en périphérie et à l'intérieur du récit.

D'une part, un tiers du texte environ est occupé par un discours inclus dans le récit, il s'agit de la parole d'un des frères, rapportée de la ligne 6 à la ligne 13, entre les guillemets.

D'autre part, nous trouvons dans la première phrase comme dans les deux dernières le présent : « peut » (l.1), « Telle est quelquefois » (l.20) et le passé composé : « sont parvenus » (l.22). Ainsi, le discours est-il à la fois en tête du récit et en conclusion, comme pour en présenter et en déduire la signification. Cette disposition, par laquelle le récit est comme « encadré » semble nous signaler que l'intérêt du passage est au-delà de la narration qu'il met en avant.

Mais comparons d'abord les caractéristiques et les suggestions des parties narratives.

Dans la pensée numérotée 28, il s'agit d'un récit bref, qui en deux phrases reprend l'essentiel de la fable de La Fontaine.

On y retrouve les trois épisodes : la confidence du mourant, la vaine recherche, et la récompense inattendue. Cependant, la moralité, explicite chez le fabuliste, n'y figure pas. Diderot ne se sert ici de l'apologue que comme d'une étape vers une autre « leçon », qui ne sera pas d'ordre moral. Il ne s'agit pas pour lui, après Esope et la Fontaine, d'inviter aux vertus du travail.

Le second récit est à la fois plus long et plus animé, plus vivant. Les propos du père au style indirect (« dit à ses enfants qu'il y avait.. ») font place aux paroles de l'un des enfants au style direct (dit à ses frères : « J'ai... »), ce qui permet d'employer la première personne et le couple présent-passé composé (« j'ai examiné », « je pense »), offrant ainsi plus de proximité au lecteur. Puis les phrases narratives sont à la fois plus nombreuses et plus amples, entre le début du travail (l.14) et ce qu'on pourrait appeler l'heureux dénouement (l.19). Renonçant à la brièveté expéditive du premier paragraphe, l'auteur semble prendre un malicieux plaisir à nous tenir en haleine, en détaillant les étapes : le début du travail, l'échec (« sans rien trouver »), l'espoir encore incertain (« s'imagina reconnaître »), la confirmation (un mine de plomb), la mise en exploitation suggérée par le verbe « travaillèrent » (l.19) et enfin le succès (« produisit »). Diderot, qui pratique plus fréquemment un style assez enlevé, nous fait attendre à souhait. Est- ce seulement un effet de « suspense » pour capter l'intérêt du lecteur ? Par ce choix de style, l'auteur donne aussi une idée image concrète de la lenteur et de la difficulté du travail des scientifiques...

C'est en effet au service d'une vaste analogie que se mettent les récits. L'expression initiale « peut être comparée..au » en établit la base, et le pronom indéfini « Telle » (l.19) en ferme la boucle, complétée par l'adverbe comparatif « ainsi » mis en valeur par la tournure « c'est ...

que

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