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Commentaire sur le roman Au Bonheur Des Dames d'Emile Zola

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Par   •  16 Mai 2014  •  2 134 Mots (9 Pages)  •  901 Vues

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COMMENTAIRE LITTERAIRE

AU BONHEUR DES DAMES – ZOLA

PISTES DE REFLEXION

INTRODUCTION

Octave Mouret, neveu de Saccard, a hérité du magasin «Au bonheur des Dames » à la mort de la femme de son oncle. Il a transformé l'échoppe en grand magasin, en « palais du rêve ». Ce roman est le onzième volume de la fresque des Rougon-Macquart, «l'histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire ». Ce roman a été rédigé du 28 mai 1882 au 25 janvier 1883, sous la forme d'un feuilleton dans le journal Gil Blas publié du 17 décembre 1882 au 1er mars 1883.

L'extrait du chapitre XIV (lire le texte à la fin de la page) présente ce grand magasin comme une énorme machine détruisant le petit commerce, comme un monstre qui happe marchandises et clientes. Une cathédrale du commerce moderne, en quelque sorte.

Dans un premier temps, nous montrerons que la description des lieux et des personnages se caractérise par son réalisme, mais aussi par le grandissement héroïque, épique. Dans un deuxième temps, nous étudierons la satire sociale de la petite et moyenne bourgeoisie qui laisse entrevoir un réquisitoire contre la société de consommation et le mercantilisme.

UNE DESCRIPTION REALISTE ET EPIQUE A LA FOIS

A Une description d'un grand magasin et de sa clientèle féminine

- La « cohue » et la « fièvre » d'une journée de solde dans le décor d'un magasin parisien : «l'énorme charpente métallique », les « escaliers suspendus » et les « ponts volants », les «rayons » de la lingerie fine et du cuir (« étoffes », « corsage », « ganterie »...), les galeries («Mme Marty et sa fille emportées au plus haut... »).

- Un décor grandiose : rôle des hyperboles dans le texte (« flamboiements »), évocation de couleurs lumineuses (« l'éblouissement des feux électriques »), de bruits divers (« remous », «l'or sonnait dans les caisses » (synecdoque « or », métaphore lexicalisée « sonnait » - des espèces sonnantes et trébuchantes)

- Des images évocatrices d'un mouvement de foule : les métaphores marines « de longs remous brisaient la cohue », « la houle désordonnée des têtes », la métonymie « les ombres noires » , les termes de généralisation (le « peuple de femmes », « la clientèle », « les mères », « les âmes inoccupées », « son petit monde ») ou les expressions génériques (« la femme »), métaphore et synecdoque « cette mer de corsages gonflés de vie » (figure synecdochique qui prend la partie pour exprimer le tout, ici les corps féminins)

- La technique de l'empilement : rôle de la parataxe (accumulation de mots), de l'asyndète (absence d'outils de liaison grammaticale), énumération, recensement : virtuosité du narrateur omniscient, Zola, qui propose un récit très circonstancié des faites et gestes, des entrées et sorties ; un tableau saisissant et très réaliste

B. Le grandissement épique

- Présence de substantifs (« entassement ») et d'adjectifs à valeur hyperbolique (« énorme charpente métallique », « entassement continu de marchandises », « les heures frissonnantes»), rôle des adverbes ou locutions adverbiales (« culte sans cesse renouvelé du corps »)métaphores animalisantes, déshumanisation de la foule (images suggérant l'entassement (la « clientèle entassée ») , le troupeau, « un bétail » et le panurgisme (images grégaires de la « bande » par exemple) ;

- Des comparaisons qui contribuent à l'amplification du propos : « comme pour les noces populaires de quelque souveraine », verbes de mouvement pour décrire le branle-bas de combat

- L'expression de passions violentes (métaphore lexicalisée de la « fièvre »), isotopie lexicale de l'agitation du corps (« vertige », « à moitié défaite » , « passion nerveuse », participiale « battant de désirs ») ou des objets (« le saccage des étoffes », « l'or sonnait ») ; rôle de la subordonnée conditionnelle (évocation de l'hypothèse d'une fermeture du magasin qui engendrerait alors un cataclysme) ; la joie de vivre, le sentiment d'euphorie « corsages [...] tout fleuris de bouquets de violettes »

- Assimilation du magasin à un temple sacré (mythologisation), à un sanctuaire religieux (« culte », «au-delà divin », etc...), des femmes qui paraissent comme des nymphes aquatiques ; une fresque sociale donc qui prend l'allure d'une épopée, au service de la satire sociale et politique

II. UNE SATIRE DE LA PETITE ET MOYENNE BOURGEOISIE

A. MOURET, UN PERSONNAGE REPRESENTANT LE CAPITALISME NAISSANT ET SEDUISANT SANS VERGOGNE SA CLIENTELE PETITE BOURGEOISE

Lecture du texte à la lumière d'un horizon historique : arrivisme cupide de Mouret, prêt à n'importe quoi pour parvenir à la fortune et à la renommée, en vendant le plus d'articles possible à la petite et moyenne bourgeoisie parisienne (pecunia pecuniam non parit !)

- Mouret, rénovateur de l'économie haussmanienne*, ère de prospérité pour les marchés économiques et financiers, de croissance fondée sur l'augmentation de la consommation des particuliers : il exploite ce grouillement féminin comme une mine de houille...

- -frénésie spéculative, tourmente du peuple qui entre dans un sanctuaire en retirant le voile

- Mouret, le leader charismatique (ou le « tentateur » d'une nouvelle théologie du mercantilisme, du consumérisme (irrésistible ascension sociale de ce baron du grand commerce) ;

- Aventure financière : Mouret se taille la part du lion, cherche à obtenir des avantages financiers, promesse des gains à venir avec décotes et abattements sur les prix à venir...

- Octave Mouret, le grand patron exploiteur (« avec la brutalité d'un despote »), un personnage monstrueux, un prédateur (« dont le caprice ruinait les ménages »)

- Le propriétaire de ce magasin s'enorgueillit de sa toute puissance, du triomphe du capitalisme conquérant : « il se sentit maître une dernière fois », « il les tenait à ses pieds (...) ainsi qu'un bétail dont il avait tiré sa fortune » (thématique de l'exploitation de l'homme, et de la femme...)

B.

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